Israël en guerre - Jour 373

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L’Ukraine veut plus d’armes pour répliquer à l’annexion russe de quatre régions

Kiev veut "des chars, des avions de combat, de l'artillerie longue portée, des systèmes de défense anti-aérienne et antimissiles"

Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy assiste à une conférence de presse après le sommet de la Plate-forme Crimée à Kiev, en Ukraine, le 23 août 2022. (Crédit : Andrew Kravchenko/AP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy assiste à une conférence de presse après le sommet de la Plate-forme Crimée à Kiev, en Ukraine, le 23 août 2022. (Crédit : Andrew Kravchenko/AP)

L’Ukraine a réclamé mercredi que l’Occident augmente significativement ses livraisons d’armes pour combattre la Russie, en réaction aux votes d’annexion de quatre régions ukrainiennes, balayant les menaces nucléaires russes.

De leur côté, les autorités contrôlées par Moscou dans les régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia doivent demander formellement leur rattachement à la Russie, après quoi le parlement russe et Vladimir Poutine doivent acter leur annexion, une procédure qui peut se compter en heures ou en jours.

Les dirigeants séparatistes de Lougansk et Donetsk ont déjà indiqué se rendre à Moscou. Le chef de l’occupation russe à Kherson, Vladimir Saldo, a indiqué qu’il demandera au président russe de parachever l’annexion « le plus vite possible ».

L’Occident a dénoncé cette escalade russe et promis de nouvelles sanctions, alors que les résultats annoncé mardi soir des scrutins flirtent par endroit avec les 100 % de « oui » à l’annexion par Moscou.

Le président Vladimir Poutine devant le Conseil des législateurs au sein de l’Assemblée fédérale russe au palais Tauride, à St. Petersburg, en Russie, le 27 avril 2022. (Crédit : Alexander Demyanchuk, Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP)

L’annexion et la menace par la Russie de défendre ces territoires avec la bombe atomique n’a pas conduit l’Ukraine à déposer les armes, bien au contraire. Elle poursuit sa contre-offensive dans l’Est et le Sud tout en appelant les Occidentaux « à augmenter immédiatement et significativement la pression sur la Russie ».

Kiev veut « des chars, des avions de combat, de l’artillerie longue portée, des systèmes de défense anti-aérienne et antimissiles ».

Après avoir libéré une grande partie du Nord-Est, la région de Kharkiv, les forces ukrainiennes continuent de progresser dans l’Est, même si les avancées sont plus lentes. Elles sont aussi à l’offensive dans le Sud, avec des résultats moins marqués.

La ville de Kharkiv, la seconde du pays située à la frontière russe, a encore été bombardée dans la nuit de mardi à mercredi, laissant 18 000 foyers sans électricité, sans faire de morts.

Des pompiers ukrainiens travaillant sur des bâtiments fortement endommagés après la dernière attaque à la roquette russe dans le centre de Kharkiv, en Ukraine, le 6 septembre 2022. (Crédit : AP/Andrii Marienko)

Sur un site ferroviaire éventré par les frappes nocturnes, les employés déblayent les débris. Cette région russophone résiste et repousse les troupes russes depuis plus de sept mois et ici on affirme haut et fort que les votes d’annexion ne changeront rien à la détermination ukrainienne.

« Ce n’est pas légitime ces votes. On croit en nos forces on croit dans les forces armées ukrainiennes. Au final, la victoire sera à nous », martèle Denis Kotchkov, un cheminot de 30 ans.

« Nous sommes une population russophone, et on a obtenu quoi ? A-t-on obtenu la paix, la fraternité ? Non, vous voyez ce qu’on obtenu », lance de son côté sa collègue Irina Maïor, 51 ans, débout près d’une montagne de débris.

En outre, dans la partie sous contrôle ukrainien de la région de Donetsk, cinq civils ont été tués et 10 blessés mardi, selon les autorités ukrainiennes.

Des employés des services d’urgence de République populaire de Donetsk interviennent sur les lieux d’un incendie de véhicules bombardés, dans le district de Leninsky à Donetsk, en territoire sous contrôle du gouvernement de la République populaire de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, le lundi 6 juin 2022. (Crédit : AP Photo/Alexei Alexandrov)

Du côté de la Russie, la mobilisation de centaines de milliers de réservistes pour tenter de renforcer ses défenses se poursuit, alors que les doutes pèsent sur la qualité, l’expérience et l’équipement de ces troupes, suscitant les critiques jusque parmi les propagandistes russes.

Rencontrée devant un centre de l’armée à Saint-Petersbourg, Galina, 65 ans et dont la fille est traitée pour un cancer, dit que la mobilisation de son gendre est « encore un coup du sort » pour sa famille.

« Il travaille dans la construction. Dans l’armée, il était tireur à l’époque », raconte Galina, en tenant par la main son petit-fils Micha.

« Comment va-t-on vivre maintenant, si c’est pour longtemps, je ne sais pas », soupire-t-elle.

Les voisins de la Russie, la Géorgie et le Kazakhstan, ont pour leur part confirmé un exode vers leurs pays depuis le territoire russe, nombre de Russes cherchant à échapper à la mobilisation.

De son côté, le Kremlin a lui martelé mardi une nouvelle fois son droit à utiliser l’arme nucléaire pour défendre les territoires ukrainiens qu’elle aura annexée.

Les Occidentaux ont assuré que leur détermination à soutenir et armer l’Ukraine n’était pas entamée. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a ainsi dénoncé mercredi des scrutins d’annexion « illégaux » aux résultats « manipulés ».

Même la Chine, partenaire le plus proche de la Chine, y est allée de ses critiques, réclamant « l’intégrité territoriale de tous les pays ».

La Turquie de son côté, médiatrice privilégiée du conflit sur les questions notamment d’échange de prisonniers et d’exportations de produits alimentaires, a un peu plus accru l’isolement bancaire de la Russie.

Trois banques publiques turques vont renoncer au système russe de paiement Mir, selon un haut responsable turc, un moyen crucial pour les Russes à l’étranger depuis qu’ils ont été privés de Visa et Mastercard.

Enfin, l’UE a promis une réponse « ferme » au « sabotage » des gazoducs Nord Stream reliant la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique qui ont été tous deux touchés par des fuites spectaculaires précédées d’explosions sous-marines.

Moscou a de son côté aussi évoqué un possible « sabotage ». Ces tubes étaient débranchés à cause de la guerre en Ukraine.

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