Macron s’est rendu aux obsèques de Mireille Knoll
Le président français s'y est rendu "à titre personnel, en soutien à la famille" ; "Tout ce qui rassemble grandit," a affirmé le Premier ministre avant la marche blanche

Emmanuel Macron s’est rendu mercredi à la mi-journée aux obsèques de Mireille Knoll, une octogénaire dont le meurtre a provoqué une vive émotion et ravivé les inquiétudes sur l’antisémitisme en France, a indiqué l’Elysée.
Après l’hommage national au gendarme Arnaud Beltrame aux Invalides, le président s’est rendu au cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine) « à titre personnel, en soutien à la famille » de Mme Knoll, selon l’Elysée.
Ce déplacement n’avait pas été annoncé et s’est déroulé en l’absence des médias.
Le président en avait informé à l’avance le fils de la défunte, dont le corps portant onze coups de couteau et en partie carbonisé a été découvert vendredi dans le modeste appartement de Paris où cette femme de 85 ans vivait.
Des photos publiées sur Twitter par des personnes présentes au cimetière montrent M. Macron, portant une kippa, en train de serrer dans ses bras un proche de la vieille dame.
Le président de Macron aux obsèques de Mme Knoll pic.twitter.com/vgD02B0SJ0
— abraham ben isaac (@abrahambenisaac) March 28, 2018
Le corps de Mireille Knoll, 85 ans, a été retrouvé en partie carbonisé vendredi dernier dans son logement social de l’avenue Philippe-Auguste (XIe arrondissement), où elle vivait seule. Les enquêteurs y ont découvert plusieurs départs de feu, puis des traces de coups de couteau sur son corps.
Deux suspects âgés de 21 et 29 ans, dont un que Mireille Knoll « connaissait depuis presque toujours » ont été mis en examen pour « homicide volontaire à raison de l’appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion » et « vol aggravé ».
Un des suspects a été accusé et emprisonné pour des attouchements envers la fille de 12 ans de l’ancienne auxiliaire de vie de Mireille Knoll.
Une marche blanche est organisée mercredi à 18H30 à partir de la place Nation jusqu’à son domicile situé à quelques centaines de mètres. Les partis extrémistes du Front National et de la France Insoumise s’y rendront malgré le refus du Crif, car, les antisémites y sont surreprésentés.
Edouard Philippe a lancé mercredi un appel à l’unité, en déclarant avant la marche blanche que « tout ce qui rassemble grandit ».
« Une marche est organisée ce soir. Je veux simplement dire une conviction profonde : lorsqu’il s’agit de lutter contre l’obscurantisme ou contre l’antisémitisme ou contre le fanatisme, tout ce qui rassemble grandit », a déclaré le Premier ministre devant l’Assemblée nationale.
Le Premier ministre a par ailleurs dénoncé cet « antisémitisme qui ne passe pas, qui demeure, se transforme, reparaît, mute », en évoquant le meurtre de Mireille Knoll, « un assaut d’une infâme brutalité », « à la fois motivé par des considérations crapuleuses et des relents antisémites ».
Dans ce cadre, M. Philippe, qui a reçu une ovation sur tous les bancs, a renouvelé sa volonté de « promouvoir une nouvelle forme de responsabilité des réseaux sociaux ».
« Nous devons bouger », a-t-il insisté en jugeant la situation « urgente ». Le Premier ministre a ainsi rappelé qu’il souhaitait créer « un statut intermédiaire » entre le statut d’hébergeur et d’éditeur de sites, alors que l’essentiel des responsabilités pèse aujourd’hui sur l’éditeur.