Manifestations anti-Israël à Madrid, à Rabat et à Istanbul
Des manifestations ont eu lieu au cours du week-end dans des grandes villes occidentales, notamment Washington, Londres et Genève
Des manifestants ont transformé la place centrale d’Amsterdam en une mer de drapeaux palestiniens et de pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Palestine libre », « Arrêtez la guerre » et « Arrêtez l’attaque contre Gaza », selon des journalistes de l’AFP.
L’itinéraire de la manifestation, qui se déroule sous forte présence policière, devait initialement se terminer dans le vieux quartier juif d’Amsterdam. Il a été modifié au cours de la semaine afin d’éviter toute confrontation potentielle.
Trois avions ont survolé la place avec des messages « Love Humus, not Hamas », « Make falafel, not war » et « Shalom, Salam », le mot « paix » en hébreu et en arabe respectivement.
Des manifestations ont eu lieu au cours du week-end dans des grandes villes occidentales, notamment Washington, Londres et Genève.
« Je soutiens le peuple palestinien, mais ce qui s’est passé récemment est horrible », a déclaré à l’AFP James Casey, un touriste canadien de 63 ans, faisant référence aux massacres du Hamas qui ont coûté la vie à plus de 1 400 personnes en Israël, pour la plupart des civils.
« La paix est ce que nous aimerions, un chemin vers la paix », a-t-il ajouté.
À Istanbul
Des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à Istanbul.
« Ils chassent les gens de chez eux depuis des années. Désormais, ils ne tuent plus les gens un par un jour après jour, ils les tuent en masse. C’est ce qu’Israël fait et nous protestons contre cela », a estimé Bayram Atabey, un commerçant trentenaire présent au rassemblement organisé à l’appel d’une formation islamiste radicale alliée au parti AKP (islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan.
Deux autres manifestations d’ampleur avaient déjà eu lieu vendredi et samedi sur la péninsule historique d’Istanbul pour dénoncer Israël.
Samedi, des milliers de pro-Palestiniens, dont l’un des fils du président Erdogan et l’un de ses gendres – le très populaire Selçuk Bayraktar, co-dirigeant du fabricant de drones de combat Baykar – ont défilé des abords du grand bazar d’Istanbul jusqu’à la mosquée Sainte-Sophie.
« Nous ne pouvons pas nous rendre sur place (…) donc nous sommes là pour leur faire sentir que nous sommes à leurs côtés », expliquait Zeynep Ravzulu, une étudiante âgée de 18 ans, au milieu d’une foule surmontée de drapeaux palestiniens.
À Madrid
Convoqués sous les mots d’ordre « Madrid avec la Palestine » et « contre le colonialisme israélien », les manifestants ont défilé dans le centre de la capitale espagnole, beaucoup vêtus d’un keffieh et scandant des slogans comme « Vive la lutte du peuple palestinien ! ».
Certains ont aussi dénoncé ce qu’ils ont appelé un « génocide » et une « extermination », ou ont crié « Israël, assassin ! ».
« Je suis ici pour exiger qu’on respecte le droit international », a dit à l’AFP Murad Odeh, un Espagnol de 33 ans d’origine palestinienne. « Jusqu’où va le droit d’Israël à se défendre ? »
Des manifestations ont également eu lieu ce week-end dans des villes comme Barcelone, Pampelune ou Tolède, la plupart pour critiquer Israël.
À Rabat
Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dimanche à Rabat, la marche la plus massive depuis que le Maroc a normalisé ses relations avec Israël en 2020.
Les deux principaux boulevards du centre-ville étaient bondés, sur plus d’un kilomètre de long, d’une foule en rangs serrés, qui a marché, à l’appel de deux coalitions regroupant d’une part des mouvements islamistes, et de l’autre des partis de gauche.
« Soutien inconditionnel à la résistance à l’occupation », « le peuple veut libérer la Palestine », ont scandé les manifestants. Certains portaient à bout de bras d’immenses drapeaux palestiniens et appelaient à soutenir « Gaza et son sacrifice ».
Beaucoup de femmes, au son des youyous, portaient des chapeaux pour se protéger du soleil ou des keffiehs en guise de voile.
« A bas le sionisme », clamaient des pancartes dont certaines en anglais (« Hamas is Palestine »). Les manifestants ont en outre exprimé leur « rejet de la normalisation » avec Israël. « Le peuple veut abolir la normalisation », « contre l’occupation, contre la normalisation », ont-ils crié.
Critiquant le soutien américain à la riposte israélienne, des jeunes ont piétiné les drapeaux d’Israël et des Etats-Unis.