Manifestations : L’Iran avertit l’Arabie Saoudite que sa patience a des limites
Téhéran a averti les pays de la région, qu'il riposterait aux actions de déstabilisation visant la République islamique où des manifestations ont lieu depuis presque deux mois

L’Iran a averti les pays de la région, notamment l’Arabie Saoudite, qu’il riposterait aux actions de déstabilisation visant la République islamique où des manifestations quotidiennes ont lieu depuis près de deux mois.
« Je voudrais dire à l’Arabie Saoudite que notre destin et celui des autres pays de la région sont liés les uns aux autres en raison de notre voisinage », a déclaré le ministre iranien des Renseignements, Esmaïl Khatib, cité mercredi par le site Khamenei IR.
« Pour l’Iran, toute instabilité dans les pays de la région est contagieuse, et toute instabilité en Iran peut être contagieuse pour les pays de la région », a-t-il dit.
« La République islamique d’Iran a jusqu’ici adopté une patience stratégique mais elle ne peut garantir qu’elle maintiendra cette patience stratégique si les hostilités contre elle se poursuivent », a-t-il affirmé.
Et d’ajouter : « si la République islamique décide de punir ces pays, leurs palais de verre s’effondreront et ils ne connaîtront plus la stabilité », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, le conseiller militaire du Guide suprême, général des Gardiens de la Révolution Yahya Rahim-Safavi, a mis en garde jeudi les « Américains et leurs complices se trouvant dans le sud du Golfe: « s’ils se mêlent de nos affaires, ils en paieront le prix ».
Mercredi Khatib avait accusé mercredi le Royaume-Uni de mener des actions visant à déstabiliser la République islamique, dans le contexte des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini.
« Concernant les événements récents, l’implication des Britanniques dans la propagande et du régime saoudien dans le financement (des manifestations) est plus qu’évidente », a affirmé le ministre, cité par l’agence officielle Irna.
Téhéran reproche à Londres d’abriter des chaînes en persan qui lui sont hostiles et couvrent largement les manifestations ayant lieu depuis la mort le 16 septembre d’une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs.
« Contrairement à l’Angleterre, nous ne soutiendrons jamais les actes terroristes et l’insécurité dans d’autres pays », a encore dit le ministre iranien prévenant que « le Royaume-Uni paiera pour ses actions visant à rendre l’Iran peu sûr ».
Début octobre, le ministère iranien des Affaires étrangères avait convoqué l’ambassadeur britannique pour protester contre « l’ingérence du ministère britannique des Affaires étrangères dans les affaires intérieures de l’Iran, en recourant à des interprétations fausses et provocatrices ».
« La chaîne Iran International [télévision persanophone basée à Londres, NDLR] a été reconnue comme une organisation terroriste par l’appareil de sécurité iranien et ses agents seront poursuivis par le ministère des Renseignements », a affirmé Khatib.
Le ministère avait accusé fin octobre la CIA, l’agence de renseignement américaine, et ses « alliés du Royaume-Uni, d’Israël et de l’Arabie saoudite de « comploter » contre l’Iran.