Marche contre l’antisémitisme: « Macron a raté un rendez-vous avec l’Histoire »- Bardella
A l'inverse, les soutiens d'Emmanuel Macron, qui saluent son engagement contre l'antisémitisme, ne lui tiennent pas rigueur de son absence à la marche qui a mobilisé 105 000 personnes
Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a regretté lundi l’absence d’Emmanuel Macron à la grande marche contre l’antisémitisme à Paris, jugeant que le chef de l’Etat avait « raté un rendez-vous avec l’Histoire ».
« Je regrette l’absence du président de la République, parce que je pense que sa présence aurait permis d’accorder plus de poids à cette cause qu’est la lutte contre l’antisémitisme », a déclaré M. Bardella sur RTL.
M. Macron avait indiqué samedi qu’il ne participerait pas au rassemblement organisé par les présidents de l’Assemblée et du Sénat, mais qu’il y serait « par le cœur et la pensée ». Dimanche, plus de 180 000 personnes ont défilé dans le pays, dont 105 000 dans la capitale selon les autorités.
« Quand on est le président de la République, on n’est pas jugé à ce qu’on dit, on est jugé à ce qu’on fait », a affirmé M. Bardella, pour qui le chef de l’Etat « se serait grandi à participer à cette marche ».
« Sans doute avait-il de bonnes raisons » de ne pas y participer, mais « je m’interroge sur les calculs qui ont précédé ce choix », a-t-il ajouté, soulignant que « la lutte contre l’antisémitisme est aussi la cause de tous les Français ».
A l’inverse, les soutiens d’Emmanuel Macron ne lui tiennent pas rigueur de son absence. « Je ne la regrette pas », a ainsi assuré Yaël Braun-Pivet sur CNews et Europe1.
La présidente de l’Assemblée nationale a même estimé que le chef de l’Etat « n’était pas absent » car « il a dit son soutien aux marches organisées dans toute la France » et « il était avec nous en pensées et en actes ».
« Il a toujours soutenu cette initiative », a abondé Sylvain Maillard sur Sud Radio. « Qui peut nier l’engagement d’Emmanuel Macron contre l’antisémitisme ? », a insisté le chef des députés Renaissance, jugeant que « la place d’un président de la République n’est pas dans une manifestation ».
Avant la manifestation, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France Yonathan Arfi, avait regretté l’absence du président.
« Sa présence aurait rendu cet événement encore plus historique puisqu’il l’aurait inscrit dans la séquence de la mobilisation de 2015 (attentats), de 1990 après la profanation du cimetière de Carpentras », a dit le président du Crif. « C’est ainsi. Le principal est de savoir ce qui sera fait demain pour pouvoir engager le combat contre l’antisémitisme ».
Avant lui, Joël Mergui, le président d’honneur du Consistoire central de France, a également fait par sur BFMTV d’une « déception de la communauté juive de l’absence du chef de l’Etat ».
Le président de la République s’est adressé aux Français samedi soir, par le biais d’une lettre publiée par le journal Le Parisien. Il y a déploré « l’insupportable résurgence d’un antisémitisme débridé ».
« Ses mots sont très clairs et très fermes et symboliquement, c’est comme s’il avait manifesté avec tout le monde », avait déclaré le grand rabbin de France Haïm Korsia, avant la manifestation.
Cette marche s’inscrivait dans un contexte d’explosion des actes antisémites en France, avec plus d’un millier d’actes recensés en un mois, depuis le début de la guerre opposant Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas, déclenchée par l’assaut meurtrier lancé par ce dernier.