Meyer Habib demande des explications face à la visite de Rouhani à Paris
"Nous ne faisons aucune concession, nous parlons de tout," a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius
A l’occasion des « Questions au gouvernement », le député de la 8e circonscription des français à l’étranger, Meyer Habib, a interpellé le 26 janvier, Laurent Fabius concernant la visite officielle du président iranien en France.
Dans une longue tirade, Meyer Habbib a tenu à rappeler la politique iranienne.
« Quel pays a exécuté près de 1 000 personnes en 2015 (…) ? La république islamique d’Iran. Quel pays exécute en public ses homosexuels, lapide des femmes adultères, censure la presse, emprisonne des journalistes par dizaines, et opprime les minorités religieuses ? L’Iran. Quel pays applique la charia dans sa version la plus rétrograde (…) ? Encore l’Iran. »
La liste du député est longue. Il rappelle que l’Iran a fomenté l’attentat de la rue de Rennes en 1986 et a cherché, « en bernant la communauté internationale » à se munir de la bombe atomique.
« Quel pays organise des concours de caricatures sur la Shoah, érige le négationnisme en politique d’état, et appelle ouvertement à la destruction de l’état juif ? Hasard terrible, la visite de Rouhani, le 27 janvier coïncide exactement avec la Journée de la mémoire de l’Holocauste. Voila qui nous recevrons ! »
Ainsi le député a demandé au ministre des Affaires étrangères français que la visite du président iranien et la normalisation de ses relations diplomatiques avec la France soient conditionnées par des garanties sur les droits de l’homme et doivent dépendre du respect de ses engagements concernant son activité nucléaire.
Laurent Fabius a tenu à contextualiser la visite de Rouhani qui a été rendue possible grave à la signature de l’accord sur le nucléaire iranien. Avant la signature de cet accord, le ministre des Affaires étrangères français avait émis une grande méfiance à l’égard de l’Iran.
Les sujets qui seront abordés entre la délégation iranienne et française sont nombreux et la situation au Moyen-Orient en fait partie a expliqué le ministre.
« Nous avons des divergences fondamentales avec ce pays comme avec d’autres, par exemple sur la peine capitale, je tiens à réaffirmer ici que la France est opposée dans toutes circonstances et dans tout lieux aux exécutions capitales. Ça vaut pour l’Iran, ça vaut pour d’autres pays dans la région ou ailleurs. Nous ne faisons aucune concession, nous parlons de tout, » a conclu Laurent Fabius.