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Miki Zohar veut interdire les manifestations dans le cadre de la pandémie

L'allié de Netanyahu et chef de la coalition dit qu'il est "absurde" de permettre les rassemblements alors que les entreprises sont fermées malgré leur adhésion aux directives

Le député et chef de la coalition actuel Miki Zohar lors d'une commission à la Knesset de Jérusalem, le 21 mai 2019 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le député et chef de la coalition actuel Miki Zohar lors d'une commission à la Knesset de Jérusalem, le 21 mai 2019 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Un allié essentiel du Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé dimanche à ce l’interdiction des manifestations pendant toute la durée de la pandémie de coronavirus après la participation de milliers de personnes à plusieurs mouvements de protestation anti-gouvernementaux à Tel Aviv et à Jérusalem ces derniers jours.

Miki Zohar, député du Likud et chef de la coalition, a également déclaré que les rassemblements étaient « sponsorisés », sans en dire davantage.

« Approuver des manifestations gigantesques qui posent un risque pour la santé de tous les citoyens israéliens tout en faisant fermer de nombreuses entreprises qui, pour leur part, adhèrent aux directives est absurde », a écrit Zohar sur Twitter.

« Le gouvernement doit prendre une décision : Ouvrir l’économie toute entière, en autorisant notamment la tenue de grandes manifestations remplies de haine injustifiée, ou mettre immédiatement un terme à ces mouvements sponsorisés puisqu’il avait décidé de faire fermer les entreprises ».

Alors que le taux d’infection ne cesse d’augmenter, les plus récentes directives gouvernementales, annoncées jeudi soir, imposent dorénavant des restrictions importantes sur les rassemblements publics jusqu’à une date indéterminée, ordonnent la fermeture des restaurants où il ne sera plus possible de prendre place (une décision qui a été reportée à mardi après l’indignation des professionnels du secteur) et de multiples interdictions qui entreront en vigueur le week-end prochain.

Il sera notamment prohibé de se rendre sur les plages, dans les parcs ou sur d’autres sites de loisir.

La police utilise des canons à eau contre les manifestants, aux abords de la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem, le 18 juillet 2020 (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Dans ce contexte social chargé, certains ont appelé à restreindre les manifestations, en raison des inquiétudes liées à la santé publique. Mais pour les militants, une limitation du droit à manifester serait une menace faite aux libertés publiques, ont-ils averti.

Le ministre de la Justice, Avi Nissenkorn, a promis que le droit à manifester ne serait pas limité même s’il devait y avoir un nouveau confinement total.

« Même dans un contexte de restrictions imposées, nous garantirons les droits civils », a écrit Nissenkorn sur Facebook. « Les fondements de la démocratie sont importants en temps normal et ils le sont d’autant plus en période d’urgence ».

Le nouveau ministre de la Justice Avi Nissenkorn s’exprime pendant une cérémonie au ministère de la Justice, le 18 mai 2020 (Crédit : Shlomi Amsalem/GPO)

La déclaration de Zohar a été faite quelques heures après une manifestation organisée samedi soir à Tel Aviv pour dénoncer les politiques économiques mises en oeuvre par le gouvernement dans le contexte de la recrudescence de la pandémie, et une autre à Jérusalem, pour réclamer cette fois la démission de Netanyahu en raison de son procès pour corruption qui a repris ce dimanche matin.

Dans les deux villes, les mouvements de protestation ont commencé dans les secteurs qui avaient été désignés par la police avant de se répandre dans d’autres rues. Les manifestants ont défilé et certains se sont heurtés aux forces de l’ordre, entraînant des violences.

Dans la capitale, ils ont été des milliers à se regrouper aux abords de la résidence officielle du Premier ministre. Une foule importante a traversé une série de barrages routiers qui avaient justement été installés pour les contenir et ils ont bloqué des artères de la ville, déambulant pendant des heures dans les rues du secteur – très majoritairement de manière pacifique, brandissant des panneaux anti-Netanyahu sur fond de roulements de tambour et de vuvuzelas.

Les participants ont peu respecté les directives de distanciation sociale même si la majorité d’entre eux portaient le masque. La police a affronté certains protestataires et a utilisé des canons à eau pour tenter de les disperser.

Les manifestants protestent contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu aux abords de sa résidence officielle à Jérusalem, le 18 juillet 2020 (Crédit :Olivier Fitoussi/Flash90)

Des agents ont été filmés en train de disperser violemment les manifestants qui bloquaient une route située à proximité du parc Sacher. Un certain nombre de protestataires les ont qualifiés de « nazis ».

Quinze manifestants ont été arrêtés.

Plus tôt, les manifestants réclamant la démission du Premier ministre s’étaient également donné rendez-vous sur des douzaines de ponts surplombant des routes de tout le pays.

Des milliers de personnes ont également manifesté dans le parc Charles Clore à Tel Aviv, tout en respectant les directives de distanciation sociale. Samedi, tard dans la nuit, les agents ont fait savoir que treize personnes avaient été arrêtées à Tel Aviv après des jets d’objets sur les forces de l’ordre. L’un d’eux a également été aspergé de gaz lacrymogène.

Des manifestants anti-gouvernementaux, portant des masques pour cause de pandémie de coronavirus, se rassemblent avec des drapeaux et des panneaux israéliens pendant une manifestation organisée au parc Charles Clore, dans la ville côtière de Tel Aviv, le 18 juillet 2020 (Crédit : Jack GUEZ / AFP)

Ces manifestations surviennent alors que le chômage, en Israël, est actuellement à un taux d’environ 21 % – 850 000 personnes – et qu’il augmente alors que les restrictions imposées dans un contexte de nombre de contaminations quotidiennes record au coronavirus viennent frapper encore davantage l’économie.

Les cas de virus s’élèvent actuellement en moyenne à environ 1800-1900 par jour. Le nombre de décès enregistrés depuis l’apparition de la pandémie était de 401 dans la soirée de samedi.

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