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Moshe Gafni menace de quitter la coalition si les yeshivot ferment

Malgré l'adoption du port du masque et le respect de la distanciation sociale, les quartiers ultra-orthodoxes sont durement frappés par la deuxième vague de l'épidémie

Le président de la Commission des Finances  Moshe Gafni (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)
Le président de la Commission des Finances Moshe Gafni (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Le député Moshe Gafni a menacé de retirer le parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah de la coalition si le gouvernement devait prendre la décision de fermer les yeshivot face à une seconde vague de la pandémie de coronavirus.

Suite à des informations laissant entendre que le ministère de la Santé et le Conseil national de Sécurité prônaient la fermeture des yeshivot avant la réunion du cabinet, prévue ce lundi, qui sera consacrée au coronavirus, Gafni a déclaré aux médias en hébreu, dimanche, qu’une telle initiative l’obligerait à se tourner vers les autorités rabbiniques de sa formation et à leur « conseiller de ne pas maintenir de partenariat avec un tel gouvernement ».

Les yeshivot israéliennes doivent fermer pour les vacances d’été, dans moins d’un mois. Les écoles ultra-orthodoxes ont commencé à rouvrir leurs portes au mois de mai, avec des élèves divisés en petits groupes et séparés par des barrières en plastique.

Plus de 200 élèves de la yeshiva Beit Matityahu, dans la ville ultra-orthodoxe de Bnei Brak, ont été testés positifs au coronavirus ces derniers jours, selon des informations parues dans les médias en hébreu. Les parents ont prétendu que le chef de l’institution, le rabbin Baruch Weisbecker, avait empêché certains élèves d’être dépistés à la maladie.

Au début du mois, le vice-ministre de l’Education, Meir Porush – qui, comme Gafni, appartient à Yahadout HaTorah – avait déclaré au micro d’une radio locale que certains membres de la communauté haredim évitaient délibérément les dépistages afin d’empêcher que le gouvernement ordonne le confinement de leurs quartiers, comme cela avait été le cas à Bnei Brak et dans de nombreuses autres enclaves ultra-orthodoxes pendant la première vague.

« Est-ce que tous les Israéliens pensent devoir se faire tester quand ils ne se sentent pas bien pour devenir simplement un numéro dans la maladie ? Non », avait-il dit, selon une retranscription de l’entretien publiée par Ynet.

« Je sais qu’il y a des directives qui disent : ‘Si vous ne vous sentez pas bien – Restez chez vous, restez dans votre chambre’. Mais tout le monde n’est pas à l’aise avec les choses que nous imposent le coronavirus, comme la mise à l’isolement ».

La communauté ultra-orthodoxe a enregistré des taux d’infection particulièrement élevés pendant la première vague de la pandémie et, au mois d’avril, presque trois quarts des cas, à Jérusalem, avaient été répertoriés dans les quartiers haredim.

Ce taux de contamination plus important au sein de cette communauté particulière serait attribuable au surpeuplement dans les quartiers, à la nature extrêmement communautaire de cette catégorie de la population et au refus initial opposé par les rabbins de faire appliquer les mesures de distanciation sociale, ainsi que de faire fermer les synagogues et autres institutions religieuses.

Les Juifs haredim ont finalement adopté la distanciation sociale et les masques – mais ces mesures semblent ne pas avoir permis à la communauté d’être épargnée par la seconde vague.

Des Juifs ultra-orthodoxes et des enfants portant des masques de protection dans une rue de la ville israélienne ultra-orthodoxe de Bnei Brak, près de Tel Aviv, le 2 avril 2020. (Crédit : MENAHEM KAHANA / AFP)

Vendredi, le Centre national d’information et de connaissances sur le coronavirus a fait savoir que le nombre de cas, dans la capitale, avait été multiplié par deux au cours de la semaine précédente. Cette hausse se concentre largement dans les quartiers ultra-orthodoxes et à Jérusalem-Est.

« Au vu du taux de morbidité, il est recommandé de se focaliser sur la sensibilisation et sur la mise en oeuvre des mesures dans les quartiers ultra-orthodoxes et de Jérusalem-Est », a noté le centre.

Suite à la récente augmentation de cas de coronavirus, la communauté hassidique Karlin a annoncé qu’elle allait fermer toutes ses institutions d’enseignement et elle a recommandé que ses adhérents commencent à prier chez eux au lieu d’aller dans les synagogues, a noté le site d’information ultra-orthodoxe Behadrei Haredim dans la journée de dimanche.

La commission Corona a voté dimanche l’approbation de la limitation des rassemblements dans les bars, dans les salles de spectacles et dans les synagogues à 50 personnes.

Alors que les nouveaux cas de coronavirus avoisinent les 1 000 par jour, le cabinet doit se rencontrer lundi pour approuver des restrictions supplémentaires.

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