Netanyahu à Lecornu: Israël attend la preuve que les médicaments sont parvenus aux otages
La France affirme n'avoir aucun élément sur ce qu'il est advenu des cargaisons et fait "confiance à l'ensemble des parties pour que ces médicaments arrivent à destination de chacun de ces otages"
Israël attend toujours la preuve que les médicaments achetés par la France pour les otages de Gaza leur sont effectivement parvenus, a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu lundi au ministre français de la Défense Sébastien Lecornu, en visite en Israël.
Des son côté, la France espère que les médicaments fournis par ses soins et par le Qatar seront bien délivrés aux otages retenus dans la bande de Gaza, a déclaré Lecornu à Tel Aviv.
« Nous faisons confiance à l’ensemble des parties pour que ces médicaments arrivent à destination de chacun de ces otages », a-t-il ajouté dans un entretien à l’AFP, près d’une semaine après leur introduction dans le territoire palestinien.
Mercredi dernier, le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, avait posé de nouvelles conditions à l’entrée dans le territoire des médicaments destinés notamment aux otages enlevés le 7 octobre lors de leur attaque sur le sol israélien, refusant en particulier l’inspection du convoi exigée par les autorités israéliennes.
Mais celles-ci ont refusé de laisser rentrer le convoi sans contrôle. Tous les convois d’aide humanitaire ont fait l’objet d’une telle inspection depuis le début de la guerre, et ce afin d’éviter la contrebande d’armes ou le détournement de matériaux à des fins terroristes.
Le Qatar a indiqué mercredi que les médicaments étaient bien « entrés dans la bande de Gaza, en application de l’accord » conclu la veille. Mais aucun élément n’a été fourni depuis sur ce qu’il est advenu des cargaisons.
Doha avait évoqué « deux avions appartenant aux forces armées qataries (…) chargés de 61 tonnes d’aide, dont des médicaments, fournis par l’Etat du Qatar et la République française, et des denrées alimentaires ».
Après des entretiens avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, Sébastien Lecornu a laissé entendre lundi qu’il n’avait pas d’informations précises sur les « schémas de discussion » entre Israël et le Hamas à ce sujet.
« Un travail sur mesure a été fait avec les différentes familles pour identifier les médicaments dont chaque profil peut avoir besoin », a-t-il expliqué, précisant que 45 otages étaient concernés.
« C’était la responsabilité de l’Etat d’Israël et du Qatar que de s’assurer » de la distribution. « Je pense qu’en tout cas, (…) il fallait la tenter (…), c’est notre devoir que de le faire », a-t-il ajouté.
« Des vérifications, autant qu’elles puissent être faites, seront faites ».
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
On estime que 132 otages enlevés par le Hamas et ses complices le 7 octobre sont encore à Gaza, mais certains ne sont plus en vie.
105 civils ont été libérés lors d’une trêve d’une semaine fin novembre. Quatre otages avaient été libérées avant cela et une soldate avait été secourue. Les corps de huit otages ont également été récupérés et trois otages ont été tués par erreur par l’armée lors d’un incident tragique le mois dernier. Une autre personne est portée disparue depuis le 7 octobre. L’armée israélienne a confirmé la mort de 28 des personnes toujours détenues par le Hamas et ses complices, sur la base de nouvelles informations et des découvertes obtenues par les troupes opérant à Gaza.
Le Hamas détient par ailleurs les corps des soldats de Tsahal Oron Shaul et Hadar Goldin depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui sont tous deux censés être en vie après être entrés dans la bande de Gaza de leur propre chef en 2014 et 2015 respectivement.