Netanyahu est toujours ouvert à un gouvernement d’unité
Pour le Premier ministre, Israël ‘ne restera pas sur sa faim’ dans les négociations militaires avec les Etats-Unis
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu est toujours intéressé par l’élargissement de sa coalition, a-t-il déclaré dimanche.
Pour cela, il garde pour lui le portefeuille des Affaires étrangères dans l’éventualité d’une négociation de coalition avec un grand parti d’opposition, a-t-il déclaré.
« Nous avons un système politique très particulier ; il n’est pas présidentiel, mais parlementaire, avec des coalitions, et cela crée des tensions. Cette tension existe dans toutes les coalitions. Au final, le gouvernement travaille bien, mais je ne cache pas le fait que je suis intéressé par son élargissement », a-t-il déclaré.
Netanyahu a reconnu qu’il n’y avait cependant « pas de contacts » en ce moment avec les partis de l’opposition, « mais il y a une volonté. Je suis certainement intéressé par l’élargissement de la coalition. »
« Il y a beaucoup de défis et d’opportunités, notamment diplomatiques », a-t-il ajouté.
S’adressant aux correspondants diplomatiques israéliens dans la salle du cabinet des bureaux du Premier ministre, Netanyahu s’est ensuite exprimé sur la coopération des renseignements israéliens avec des puissances étrangères.
« Nous sommes une superpuissance de l’information. Tous les pays sont touchés par le terrorisme, je ne connais pas un seul pays au monde qui ne soit pas touché par le terrorisme, et Israël leur fournit beaucoup d’informations, a-t-il déclaré. Nous empêchons beaucoup d’attaques terroristes, beaucoup. Pas une, pas deux, pas trois, pas quatre, pas cinq : beaucoup. »
Netanyahu a annoncé qu’il venait de parler avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui l’a informé de sa récente rencontre avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Paris. Le Premier ministre a refusé de fournir des précisions sur cette conversation.
Il a souligné que son conseiller à la sécurité nationale, Yaakov Nagel, était à Washington cette semaine pour faire avancer les négociations sur une aide militaire de 10 ans des Etats-Unis à Israël. Nagel devrait rencontrer des responsables américains entre mardi et jeudi.
Mais le Premier ministre a prévenu qu’un nouveau protocole d’accord fixant les termes de la prochaine aide, l’actuelle expirant en 2017, ne serait pas conclu pendant la visite de Nagel cette semaine.
« Il y a beaucoup de choses au programme, notamment le sujet des achats à l’étranger », a déclaré le Premier ministre. Le principal obstacle des négociations actuelles est le pourcentage de la somme totale qui peut être dépensé en Israël, a indiqué Netanyahu, mais il a refusé de fournir plus de détails. Les responsables américains sont impatients d’allouer une plus large partie du financement à des achats auprès de compagnies américaines.
Peu importe ce qu’il arrive, « nous ne resterons pas sur notre faim », a-t-il déclaré.
Washington est l’allié le plus important d’Israël, a déclaré Netanyahu. « Nous devons continuer à cultiver notre relation avec les Etats-Unis. J’ai rencontré beaucoup d’élus américains qui viennent [ici] en visite. Il n’arrive jamais qu’un sénateur ou un représentant ou un gouverneur vienne ici et que nous ne le rencontrions pas. Cela prend une partie non négligeable de mon temps, mais c’est important. »
Netanyahu a également répondu aux critiques sur son manque de volonté apparent à publier un rapport du contrôleur de l’Etat sur l’échec évident du gouvernement à préparer de manière adéquate de la guerre de Gaza en 2014.
« Nous ne voulons pas enterrer le rapport. Nous voulons que toute la vérité sur l’opération Bordure protectrice sorte, notamment toutes les préparations en amont et ce qui est arrivé ensuite », a-t-il déclaré.
Il a ajouté qu’il prévoyait une autre tournée diplomatique en Afrique, « en Afrique de l’Ouest cette fois », pour suivre son voyage de juillet, et a annoncé qu’il assisterait à l’Assemblée générale des Nations unies à New York en septembre.
Il n’y a pas de projets de rencontre avec le président américain Barack Obama pendant qu’il sera aux Etats-Unis, a-t-il dit.
Il a ajouté qu’il était « très prudent » à ne pas être impliqué dans les élections américaines, et serait « heureux de travailler avec quiconque sera élu ».