Netanyahu joue avec son avenir politique en prenant en otage le budget israélien
Le Premier ministre a foncé tête baissée dans l'impasse budgétaire, provoquant la colère du public - ce qui pourrait lui être plus nuisible que les poursuites et sa politique

Lundi, à 20h25, moins de quatre heures avant l’heure butoir de minuit pour l’adoption d’un budget ou le déclenchement d’une quatrième élection en 20 mois, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a publié une vidéo annonçant sa décision d’éviter de nouvelles élections et apportant son soutien à un projet de loi visant à prolonger le délai budgétaire jusqu’au 23 décembre.
Ce n’est pas par hasard que Netanyahu a fait cette annonce à 20h25. Le ministre de la Défense Benny Gantz avait convoqué une conférence de presse pour 20h30, et Netanyahu était impatient de prendre le dessus sur le leader de Kakhol lavan. Il s’agissait ainsi d’un acte puéril et désespéré.
Tout en déclarant qu’il agissait par souci du bien public, Netanyahu reconnaissait là implicitement sa défaite dans un jeu qu’il a joué pendant des mois contre Gantz, un jeu dans lequel il a utilisé l’immolation possible de l’économie nationale comme menace.
Cela peut sembler une lecture partisane des événements de lundi, mais les actions de Netanyahu depuis ce soir-là l’ont confirmé.
Israël est sans budget d’État depuis la fin 2019. C’est sans précédent – et terriblement dommageable. Cela signifie que les dépenses du gouvernement ne sont pas liées à ses revenus. Cela signifie que l’argent est distribué par le ministère des Finances aux agences gouvernementales au coup par coup, par décret, de telle manière qu’il est presque impossible pour la Knesset de savoir où va l’argent.

Sans l’intervention constante des fonctionnaires et des législateurs, cela signifie aussi que l’argent ne circule pas là où il est nécessaire, ce qui laisse la possibilité qu’une simple erreur d’horaires puisse retarder l’arrivée de milliards de shekels dans le système éducatif six jours avant le début de l’année scolaire – comme cela s’est produit mercredi soir.
Le fait que le gouvernement renonce volontairement à sa capacité de gérer correctement les finances publiques est déjà assez inquiétant ; le fait qu’il le fasse en pleine crise économique est tout à fait choquant. Le déficit devrait doubler d’ici la fin de l’année. Le ratio de la dette au PIB devrait passer d’environ 60 % au début de l’année – l’un des ratios les plus bas parmi les économies développées – à 77 % à la fin de l’année, effaçant ainsi les durs sacrifices de 15 années de responsabilité budgétaire. Les recettes fiscales du gouvernement devraient diminuer de 55 milliards de shekels (13,8 milliards d’euros), soit environ 15 % des 360 milliards (90,2 milliards d’euros) prévus initialement, alors même que les dépenses imprévues pour compenser les dommages économiques causées par la pandémie devraient atteindre plus de 81 milliards de shekels (20,3 milliards d’euros), selon le ministère des Finances.
En d’autres termes, des pourcentages à deux chiffres de l’économie sont dépensés et remodelés autour de la crise liée à la pandémie – sans que personne ne planifie réellement les dépenses ou même ne puisse dire à la Knesset où tout cela va.
Cela n’est pas fini. Un dernier élément de l’impasse budgétaire rend l’ensemble beaucoup, beaucoup plus grave. Il s’agit simplement de ceci : il n’existe aucune raison substantielle pour cela que quiconque puisse expliquer.

Netanyahu et Gantz ont signé un accord de coalition en mai qui stipule l’adoption d’un budget de deux ans couvrant 2020 et 2021. Depuis lors, Netanyahu a exigé un budget d’un an, et ni les ministres du Likud ni Netanyahu lui-même n’ont été en mesure de fournir des explications économiques ou politiques significatives.
Cette demande a une raison plus prosaïque : un budget d’un an seulement valable jusqu’à la fin de 2020 permet à Netanyahu d’engager un nouveau combat budgétaire au début de 2021, et d’utiliser ce second combat pour forcer de nouvelles élections, évitant ainsi la perspective exaspérante de permettre à Gantz de prendre sa place en tant que Premier ministre lorsque leur rotation aura lieu en novembre 2021 – ou même de servir de Premier ministre intérimaire, un privilège que l’accord de coalition accorde à Gantz si Netanyahu renverse le gouvernement pour une raison autre que le budget.
Autrement dit, l’accord négocié par Gantz et Netanyahu ne laisse à ce dernier qu’un seul moyen d’empêcher Gantz de prendre sa place : en jouant des jeux profondément nuisibles avec le budget de l’État. C’était une idée que Gantz ne semblait pas croire que Netanyahu aurait la hutzpa (le culot) de prendre.
Mais Netanyahu a pris cette voie, et est revenu sur son engagement budgétaire de deux ans. Et il a tenu bon non seulement depuis la formation du gouvernement en mai, mais même avec le compromis de lundi qui retarde les élections et qui ne fait que retarder l’adoption du budget jusqu’en décembre.
Disons-le : bien que Netanyahu revienne sur ses engagements, Gantz, lui aussi, refuse d’adopter un budget d’un an, en restant ferme tout au long de ces derniers mois sur sa demande que Netanyahu respecte l’accord de coalition et adopte un budget de deux ans. Gantz a avancé deux arguments : premièrement, alors que l’impasse approche de la fin de l’année, un budget unique pour 2020 a de moins en moins de sens ; deuxièmement, il est dans l’intérêt à long terme d’Israël, même au prix de plus de temps sans budget d’État cohérent, de ne pas permettre à la prise d’otage du budget par Netanyahu – ceci à des fins politiques personnelles – de porter ses fruits.
Quoi qu’il en soit, la position de Gantz contribue également à assurer qu’il pourrait effectivement être Premier ministre un jour, même pour une courte période.
Le tort et la colère
Netanyahu a porté sa demande de budget d’un an jusqu’au bord de la falaise, mettant Gantz au défi de s’en tenir à ses positions, même dans la perspective, certes certaine, d’une dissolution électorale.

Gantz n’a jamais cillé.
Ce fait pourrait avoir un rapport avec la fameuse équanimité de Gantz, le calme dont on s’est moqué si ouvertement et si souvent pendant les campagnes électorales de l’année dernière, mais qui faisait aussi partie de son style de gestion imperturbable lorsqu’il était chef d’état-major de l’armée.
Mais cela pourrait aussi être lié au fait que Netanyahu ne lui a rien laissé à perdre. Ces dernières semaines, Gantz a obtenu un nombre lamentable de 8 à 11 sièges à la Knesset. Si Gantz avait cédé, est-ce que même ces sièges lui seraient restés ? Le choix que lui a laissé Netanyahu était brutal : se plier à la volonté du chef du Likud, adopter un budget uniquement pour 2020, et se jeter dans l’oubli politique lorsque les négociations sur le budget 2021 échoueront inévitablement en mars et qu’une élection sera ensuite organisée en juin ; ou bien rester sur ses positions, exiger un budget sur deux ans, même au risque de voir la Knesset dissoute lundi et des élections dans trois mois, mais avoir une chance décente de conserver suffisamment de sièges pour revenir à la Knesset, et peut-être même dénoncer le bluff électoral de Netanyahu et en sortir plus fort.
Gantz a maintenant une longue série de victoires dans sa bataille pour tenir Netanyahu à ses engagements. Mais dans ce dernier cas, c’est Netanyahu qui a donné la victoire à Gantz.
Ce faisant, Netanyahu a également découvert à quel point il avait trébuché, et à quel point ses propres électeurs se sentaient maintenant trahis.

Netanyahu a été contraint de se retirer du précipice lundi parce qu’il devenait difficile, même parmi ses partisans, d’ignorer le fait qu’il s’était engagé dans une manœuvre politique sans se soucier de son impact sur le bien-être des Israéliens.
L’absence de budget a imposé de nouvelles réalités douloureuses aux ménages israéliens. Les familles de la classe ouvrière ont perdu la possibilité d’avoir recours au programme national de garderie subventionnée après l’école auxquelles elles avaient recours pour faire garder leurs enfants et garder leurs emplois. Les écoles ont supprimé les camps de jour pendant l’été et certains des plus grands programmes pour les jeunes à risque du pays ont contraints leurs salariés à protester devant la Knesset alors qu’ils fermaient leurs portes. Même l’armée a été confrontée à des milliards de shekels de restrictions budgétaires, et elle prévoit de licencier des officiers.
Il y a un coût politique à un tel mépris du bien-être du public.
Un sondage réalisé lundi par la Treizième chaine a demandé aux Israéliens qui ils tiendraient pour responsable si de nouvelles élections devaient avoir lieu. 59 % ont répondu Netanyahu. Seulement 20 % ont répondu Gantz.
À la question de savoir ce qui a motivé le comportement de Netanyahu, 50 % ont cité ses tentatives de fuir ses problèmes juridiques en s’installant dans le fauteuil du Premier ministre. Seuls 18 % ont choisi l’option du « bien du pays ». (Le reste : 14 % ont cité « les écarts idéologiques avec Kakhol lavan », 10 % ne savaient pas et 8 % ont donné une réponse différente de celles proposées.)

Il n’est pas possible d’atteindre de tels chiffres sans que la désaffection ne touche profondément la base électorale de Netanyahu.
Le fait qu’il ait suspendu le budget de l’État pendant des mois au service de ses manœuvres politiques a contribué à faire pivoter le soutien de la droite au parti Yamina de Naftali Bennett, qui est passé de façon étonnante de six sièges en mai à pas moins de 19 sièges dans les sondages au cours du mois dernier. Durant cette période, le Likud est passé lui dans les sondages de 40 à 27 sièges.
Même ceux qui sont restés fidèles au Likud ces dernières semaines s’agitent.
Dimanche matin, à un jour de l’échéance budgétaire, un responsable du Likud a diffusé un avis sur le groupe WhatsApp des députés Likud, leur expliquant que tout le monde devait se présenter au vote sur le retard budgétaire le lendemain. « Il s’agit [d’un amendement] à une loi fondamentale, nous devons donc l’adopter avec 61 votes », a expliqué le responsable. Les députés ont été invités à confirmer qu’ils avaient bien reçu le message.
C’est-à-dire que même si Netanyahu a mené le pays au bord du précipice, il s’est assuré d’avoir les votes nécessaires pour reculer à la dernière minute.

C’est à ce moment-là que la députée Kati Chetrit a exprimé ce que tout le monde pensait.
« Confirmé », a-t-elle écrit au responsable, ajoutant : « J’espère que tout le monde se présentera et nous épargnera ces élections inutiles. La base est très en colère contre nous ! Je sais que la situation [politique] est très difficile, mais notre situation sur le terrain est très mauvaise.” (Une capture d’écran des commentaires a été divulguée par un membre du groupe à la Douzième chaine).
Lundi soir, Netanyahu a cédé. Il ne pouvait pas prendre le risque d’une élection alors que tant d’Israéliens lui reprochaient le vote ; ils lui reprochaient, en fait, l’impasse générale.
Généreux à l’excès
Depuis son ascension, Netanyahu a essayé de montrer qu’il est un homme châtié – mais sans, même maintenant, avancer le budget dont le pays a grandement besoin. Il semble tenter de trouver un juste milieu en finançant au coup par coup les nombreux programmes manquants et les besoins de tous ceux qu’il a mis en colère, tout en évitant d’adopter un budget qui pourrait le forcer à quitter le fauteuil de Premier ministre.
Mardi, il a publié deux annonces soigneusement conçues pour répondre à la colère de ses électeurs.
« J’ai décidé avec le ministre des Finances Israël Katz et le ministre de l’Education Yoav Gallant de consacrer 300 millions de shekels au financement des subventions pour les garderies après l’école jusqu’à la fin de la prochaine année scolaire. Nous continuerons à vous aider, vous les parents, en encourageant l’emploi et en réduisant le coût de la vie, en particulier alors que nous faisons face à la crise du coronavirus. »

Aucun travail d’équipe n’a précédé cette annonce, survenue mardi à 15h. Aucun responsable du budget n’a soulevé la question à la Knesset. Netanyahu semble avoir été surpris de la gravité des sondages – de l’étendue de sa responsabilité – et d’être retourné voir son équipe pour lui demander où il s’était trompé.
Comme le Times of Israël l’a déjà souligné, la subvention pour les garderies après l’école est l’un des moyens les plus tangibles par lequel un grand nombre de familles de la classe ouvrière ont été mises à l’épreuve par l’impasse budgétaire, une mise à l’épreuve qui a commencé bien avant la pandémie.
Plus tard dans la journée de mardi, il a publié une autre déclaration : « Je m’adresse à présent au ministre des Finances pour lui demander de créer de nouveaux programmes, notamment un impôt négatif sur le revenu pour encourager et rétribuer le travail. Et nous avons d’autres programmes en cours », a-t-il promis.
Quelques sondages choquants et une humiliante défaite aux mains de Gantz ont peut-être été nécessaires pour qu’il pénètre le brouillard de cette guerre politique, mais Netanyahu a fini par remarquer ces Israéliens en difficulté, et s’est annoncé déterminé à soulager leur souffrance économique. Netanyahu avait redécouvert la classe ouvrière.
La loi de report des élections de lundi soir prévoyait 11 milliards de shekels de nouveaux financements pour les ministères afin de combler certaines des lacunes les plus douloureuses ouvertes par l’absence de budget. Quelque 3,3 milliards de shekels seront versés à l’armée, 1,7 milliard à un large éventail d’organisations caritatives et à but non lucratif, notamment les Haredim et les organisations sionistes religieuses, et des centaines de millions supplémentaires pour les yeshivot à court d’argent.

Ces fonds seront destinés à apaiser la colère contre Netanyahu dans ces communautés, et à garantir que les partis Haredim puissent continuer à le soutenir si des élections se profilaient à l’horizon – des partis qui sont de plus en plus en colère contre Netanyahu car leurs yeshivot, fortement dépendantes des subventions gouvernementales dans le meilleur des cas, sombrent dangereusement dans le rouge à cause du gel budgétaire.
Il y a deux points essentiels à souligner à propos de cette nouvelle largesse. Premièrement, Netanyahu ne montre aucun signe de vouloir adopter un budget cohérent pour l’État jusqu’en 2021 – mais répond seulement présent pour atténuer les conséquences les plus douloureuses de l’absence d’un tel budget. Il espère toujours avoir le beurre et l’argent du beurre.
Les tergiversations de Netanyahu avec le budget lui ont coûté plus politiquement – parce qu’elles ont coûté plus aux Israéliens ordinaires en termes réels – que toutes les enquêtes sur la corruption et la politique intempestive de toute sa longue carrière
Deuxièmement, sans vouloir insister sur ce point, l’absence d’un budget aussi cohérent est d’autant plus grave pour le bien-être financier à court terme du pays que les dépenses s’accumulent. On ne sait pas très bien comment chaque nouvelle dépense sera financée. Aucune de ces nouvelles dépenses ne s’inscrit dans une politique cohérente visant à encourager une nouvelle croissance de l’économie, qui a été frappée par le virus.
Cela pourrait encore avoir de graves conséquences, a averti le gouverneur de la Banque d’Israël, Amir Yaron, dans une interview accordée cette semaine au journal économique Calcalist.
« Plus nous nous éloignerons d’un processus budgétaire ordonné – comme les dépenses extrabudgétaires – plus les marchés mettront l’accent, voire beaucoup d’accent, sur les processus de gouvernance » pour déterminer si Israël est un bon investissement, a-t-il averti.

En d’autres termes, les marchés qui déterminent les flux d’investissement dans l’économie israélienne examineront la manière dont les décisions sont prises par les politiciens – ceux-là mêmes qui ont provoqué une impasse politique et fiscale depuis maintenant près de deux ans.
« Les marchés financiers ne se comportent pas de manière linéaire », a déclaré M. Yaron. « Si les marchés ont le sentiment que notre conduite budgétaire n’est pas responsable », le changement risque de s’aggraver « soudainement, alors que nous ne l’attendons pas ».
Pas encore de pardon
Netanyahu essaie de regagner les bonnes grâces des électeurs qu’il a blessés.
Il peut encore restaurer ce soutien en rétablissant les perspectives économiques des familles qu’il a ignorées pendant de longs et douloureux mois.
Mais la loyauté politique est une chose amusante. Les électeurs qui ne sont pas concernés ou même divertis par les angoisses émotionnelles qu’il suscite à gauche ne sont pas si blasés quant à leur propre bien-être. En fin de compte, les Israéliens peuvent pardonner beaucoup à leurs politiciens si leurs politiques sont couronnées de succès et si le public est bien servi. Les tergiversations de Netanyahu avec le budget lui ont coûté plus cher politiquement – parce qu’elles ont coûté plus cher aux Israéliens ordinaires en termes réels – que toutes les enquêtes sur la corruption et la politique intempestive de toute sa longue carrière.

Jeudi matin, un sondage a suggéré que la réalité quotidienne n’avait pas changé, du moins pas dans l’immédiat, avec la nouvelle série de dépenses. Le sondage, réalisé par Panels Politics pour le site d’information Maariv, n’a donné au Likud que 28 sièges. Plus important encore, sa coalition de droite, incluant les religieux, n’obtient que 60 sièges, un de moins que la majorité nécessaire à la Knesset. Inutile de préciser que même cette coalition de droite de 60 sièges n’est plus garantie, Yamina (17 sièges dans le sondage) refusant de dire depuis ces dernières semaines si le parti le soutiendrait lors des prochaines élections.
Selon toutes les factions politiques auxquelles il est possible de le demander, l’adoption d’un budget cohérent couvrant les quatre mois restants en 2020 et sur 2021 – comme l’a réclamé le gouverneur de la Banque d’Israël, Yaron, cette semaine – est la seule chose responsable que Netanyahu puisse faire à ce stade.
C’est aussi en train de devenir la seule voie politiquement viable qui lui reste. Il a déjà essayé toutes les autres options.
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