Israël en guerre - Jour 473

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Netanyahu : les désaccords avec Biden sont des divergences « au sein de la famille »

S'exprimant par visioconférence devant la Coalition juive républicaine, le Premier ministre désigné a salué le soutien bipartisan à Israël et fait part de son respect pour Obama

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le Premier ministre désigné Benjamin Netanyahu s'exprime via visioconférence devant les invités de la convention annuelle de la Coalition juive républicaine à Las Vegas, dans le Nevada, le 19 novembre 2022. (Crédit : SCOTT OLSON/Getty Images via AFP)
Le Premier ministre désigné Benjamin Netanyahu s'exprime via visioconférence devant les invités de la convention annuelle de la Coalition juive républicaine à Las Vegas, dans le Nevada, le 19 novembre 2022. (Crédit : SCOTT OLSON/Getty Images via AFP)

Le Premier ministre désigné Benjamin Netanyahu a minimisé ses désaccords avec le président Joe Biden et il a souligné l’amitié qui le lie depuis des décennies au leader actuel du parti Démocrate pendant un discours prononcé samedi devant des centaines de Juifs républicains.

Cette interview qui a été diffusée en direct lors de la convention annuelle de la Convention juive républicaine, qui était organisée à Las Vegas, a été l’un des rares exemples montrant un haut-responsable israélien intervenant auprès d’un groupe revendiquant un fort esprit partisan – et elle donnera probablement un nouvel essor aux affirmations des critiques qui estiment que Netanyahu accorde la priorité aux liens établis avec les Républicains et ce au détriment des relations entretenus avec le parti Démocrate.

Mais Netanyahu a aussi utilisé cette opportunité pour faire part de son respect et de sa reconnaissance à l’égard de l’ancien président américain Barack Obama et à l’égard de Biden, tout en soulignant l’importance du soutien bipartisan pour l’État juif à Washington.

Interrogé sur sa relation avec Biden, Netanyahu a déclaré qu’il entretenait une relation d’amitié avec lui depuis 40 ans – depuis qu’il avait été chef de mission adjoint à l’ambassade israélienne de Washington. Biden, à l’époque, était un jeune sénateur.

« Nous avons entretenu depuis une amitié évidente », a affirmé Netanyahu.

« Et si nous sommes en désaccord sur certains sujets… ce sont des désaccords au sein de la mishpucha — au sein de la famille », a-t-il dit, plaisantant. « J’ai eu le privilège de travailler avec plusieurs présidents américains et je vais vous le dire : même s’il y a eu des différends occasionnels avec des présidents républicains ou démocrates, j’accorde beaucoup de valeur à la constance de l’alliance américano-israélienne ».

En effet, Netanyahu a eu des différends avec des présidents autres que Démocrates. Depuis que Donald Trump a quitté le pouvoir en 2020, des biographies et d’autres informations qui ont émergé au sujet du leader républicain controversé ont révélé qu’au cours de son mandat, sa frustration à l’égard de Netanyahu était allée croissante alors qu’il était de plus en plus convaincu que le dirigeant israélien de longue date ne voyait aucun intérêt à faire la paix avec les Palestiniens.

Ces querelles avaient été révélées au public bien après le départ de l’occupant de la Maison Blanche. Sous l’administration Obama, les disputes avaient lieu au grand jour et il était rapidement devenu évident que Netanyahu et Obama avaient des positionnements différents sur la majorité des sujets.

Le Premier ministre désigné Benjamin Netanyahu s’exprime via visioconférence devant les invités de la convention annuelle de la Coalition juive républicaine à Las Vegas, dans le Nevada, le 19 novembre 2022. (Crédit : SCOTT OLSON/Getty Images via AFP)

Cette divergence de points de vue était devenue manifeste dans le dossier iranien. Le président américain était parvenu à signer un accord sur le programme nucléaire de la république islamique en 2015 malgré l’opposition féroce de Netanyahu.

Si Netanyahu a pris soin de souligner qu’il « respectait » Obama et qu’il l’a remercié pour la signature du protocole d’accord qui, en 2016, avait garanti une aide militaire américaine de 3,8 milliards de dollars à Israël pour une période de dix ans, le probable Premier ministre israélien a justifié sa décision prise de prendre la parole lors d’une session conjointe au Congrès, en 2015, un discours où il avait éreinté le projet d’accord nucléaire du président américain.

« Cela n’a pas été une décision simple », a expliqué Netanyahu, qui a ajouté qu’il pensait avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique.

Le discours de 2015 n’avait pas permis de rassembler le soutien d’un nombre suffisant de députés pour bloquer l’accord – qui prévoyait un allègement des sanctions imposées à la république islamique en échange d’une réduction des activités nucléaires de cette dernière – et de nombreux Démocrates ont affirmé que cette allocution avait significativement porté préjudice aux liens d’Israël avec les Démocrates.

Le président américain de l’époque, Donald Trump (à droite) et le premier ministre de l’époque, Benjamin Netanyahu, avant le départ de Trump pour Rome, à l’aéroport international Ben Gurion de Tel-Aviv, le 23 mai 2017. (Crédit : Kobi Gideon/GPO via Flash90)

Netanyahu, pour sa part, a indiqué samedi que selon lui, ce discours avait permis d’améliorer les relations entre l’État juif et les États arabes qui sont opposés à l’Iran. Il a ajouté qu’il avait reçu des appels des leaders arabes dans le sillage de son intervention au Congrès et que ces derniers lui avaient confié avoir été impressionnés par la manière dont il s’était dressé contre un président américain.

Il a laissé entendre que cette initiative avait pu aider à poser les fondations des accords d’Abraham, qui ont permis à Israël de normaliser les liens avec plusieurs États arabes, cinq ans plus tard.

Dans son discours de samedi, Netanyahu a pris aussi le soin de saluer Trump dont l’administration avait négocié les Accords d’Abraham.

« J’ai eu énormément de chance d’avoir enfin une administration américaine placée sous l’autorité du président Trump qui a accepté cette politique », a-t-il noté.

Netanyahu a par ailleurs affirmé que la raison qui avait permis à ces accords de se concrétiser avait été que l’administration Trump avait accepté de se détourner du postulat de longue date qu’une paix conclue avec les Palestiniens devait nécessairement devancer la paix avec les autres pays de la région.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président américain Barack Obama à la Maison Blanche, le 9 novembre 2015 (Crédit : Raphael Ahren/Times of Israel)

« Il y avait néanmoins un problème avec ce postulat. Les Palestiniens ne voulaient pas la paix, et ils ne la veulent pas. Il veulent une paix sans Israël. Ils ne veulent pas un État à côté d’Israël, ils veulent un État à la place d’Israël », a-t-il poursuivi sous un tonnerre d’applaudissements.

Tandis que Netanyahu, il y a une décennie, avait exprimé son soutien à la solution à deux États, il a depuis cessé d’utiliser ce terme, disant qu’il n’accepterait que l’octroi d’une autonomie limitée des Palestiniens sur certains pans de la Cisjordanie où il n’y a pas d’implantations israéliennes.

Netanyahu a dit que les Accords d’Abraham avaient été signés parce que « nous avons contourné les Palestiniens » – un état d’esprit qui pourrait entraîner la colère de l’administration Biden, qui a cherché soutenir de son mieux l’initiative prise par l’administration précédente tout en s’assurant que les Palestiniens ne seraient pas marginalisés dans la foulée.

Toutefois, contrairement à Obama, l’administration Biden a tenté de minimiser les querelles publiques avec Israël dans la mesure du possible au cours des deux dernières années. Un effort qui a été facilité par la présence, à Jérusalem, d’un gouvernement plus modéré au cours des dix-huit derniers mois et par le fait que les efforts livrés par Biden pour réintégrer l’accord sur le nucléaire – dont Trump s’était retiré – ont été infructueux.

Mais le lancement d’une enquête du FBI sur la mort de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh et la formation attendue du gouvernement le plus à droite de toute l’Histoire d’Israël devraient mettre les relations avec les États-Unis à l’épreuve au cours des prochains mois.

Netanyahu espère finaliser l’établissement de son nouveau gouvernement dans les prochaines semaines, faisant son retour au pouvoir pour un sixième mandat.

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