Netanyahu ordonne la destruction du pont au mont du Temple
La Jordanie a vivement protesté contre la construction en bois ; Israël nie tout lien avec l’accord gazier
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Les travaux ont commencé mercredi pour démonter le pont controversé, qui mène au mont du Temple, avant que le mécontentement dû à la structure puisse causer une rupture diplomatique avec la Jordanie, affirme les responsables israéliens.
Le pont en bois, avec le pont Mughrabi, était censé permettre de créer un accès aux visiteurs non-musulmans entre l’esplanade du mur Occidental au mont du Temple, selon le quotidien Haaretz.
Construit il y a moins de deux semaines, le pont n’a pas encore été officiellement inauguré que le Premier ministre a ordonné son démontage quand il est devenu clair que le projet n’avait pas l’approbation des autorités compétentes, et sur le fond des protestations jordaniennes.
Selon Haaretz, c’est le Western Wall Heritage Foundation qui a demandé la construction de ce pont.
Un haut-responsable du Bureau du Premier ministre a expliqué au Times of Israel qu’à cause de la réalité sensible, tout le mont du Temple et ses environs sont sous l’autorité directe du Bureau du Premier ministre.
« Il y a une structure qui a été construite sans autorisation adéquate, cette structure n’est pas réellement nécessaire », explique le responsable.
« Quand les Jordaniens nous ont approché [avec la requête de la détruire], nous avons bien sûr accepté. Il n’y avait pas de raisons de l’avoir en premier lieu. Tout le monde comprend la réalité sensible du lieu et il n’y a pas de raisons logiques d’ajouter d’autres sources de frictions ».
L’administration quotidienne du mont du Temple est dirigée par l’autorité jordanienne du Wakf. Les responsables jordaniens étaient contrariés que le pont ait été construit sans leur consultation et ont fait comprendre, par différentes voies diplomatiques, que le royaume jordanien était particulièrement inquiet par cette évolution, selon Haaretz.
La nouvelle sur le pont est tombée le même jour que l’annonce indiquant qu’Israël avait signé un accord gazier équivalant à 15 milliards de dollars avec la Jordanie.
Il approvisionnera le royaume hachémite en gaz naturel. Cependant, le responsable gouvernemental affirme que le contrat gazier n’a pas influencé les actions de Netanyahu au sujet du pont.
« La décision a été fondée sur ses propres mérites », affirme le responsable. « Le traité de paix avec la Jordanie, que nous honorons et que nous respectons, donne aux Jordaniens un statut [leur permettant d’avoir un mot à dire] sur les sites saints musulmans ».
L’accès au mont du Temple par le portail de Mughrabi est un sujet sensible depuis que la rampe terrestre s’est effondrée après une tempête de neige en 2004. Cette rampe qui allait du mur Occidental au portail était utilisée par les non-musulmans.
Trois ans plus tard, Israël a construit un pont en bois qui était censé être temporaire jusqu’à ce qu’on mette en place une structure en pierre de façon permanente. Cependant, la nouvelle de la construction d’un pont en pierre a causé un tollé dans le monde arabe.
En effet, la rumeur voulait que le projet fût un complot israélien pour prendre plus de contrôle au mont du Temple.
Alors que les appels pour une troisième Intifada augmentaient, ainsi que des protestations et des objections violentes et vigoureuses de la Jordanie, le projet a été abandonné et le pont en bois, qui a pris le nom du pont Mughrabi, a été renforcé pour qu’il serve à long-terme.