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Nouvelles attaques meurtrières dans un bastion de l’EI en Egypte

Au moins 32 personnes, dont 15 soldats et deux civils, ont été tués jeudi dans cinq attaques simultanées contre l'armée dans le nord du Sinaï égyptien

Deux bombes ont explosé, visant un poste de police situé près de l'université du Caire en Égypte, le 2 avril 2014. Illustration. (Crédit : Mahmoud Khaled/AFP)
Deux bombes ont explosé, visant un poste de police situé près de l'université du Caire en Égypte, le 2 avril 2014. Illustration. (Crédit : Mahmoud Khaled/AFP)

Une trentaine de personnes, dont quinze soldats, ont été tuées jeudi dans plusieurs attaques dans le Sinaï égyptien, bastion d’une branche du groupe Etat islamique (EI), au moment où Le Caire se présente comme le fer de lance d’une future force arabe anti-djihadistes.

Ces nouvelles attaques manifestement coordonnées n’ont pas encore été revendiquées mais elle portent la marque des djihadistes du groupe Ansar Beït al-Maqdess, qui a récemment fait allégeance à l’EI en se rebaptisant Province du Sinaï.

Des hommes équipés d’armes automatiques et de lance-roquettes ont attaqué à l’aube cinq postes de contrôle routiers de l’armée au sud de Cheikh Zuwaïd, près de Al-Arich, le chef-lieu de la province du Nord-Sinaï, selon la police.

Au moins 32 personnes, dont 15 soldats et deux civils, ont été tués jeudi dans cinq attaques simultanées contre l’armée dans le nord du Sinaï égyptien.

15 assaillants tués

Les soldats ont tué 15 assaillants dans les échanges de tirs qui ont suivi, selon des responsables de la sécurité. Les bilans concernant les assaillants tués ne peuvent toutefois jamais être vérifiés de source indépendante.

Les djihadistes de l’EI multiplient les assauts audacieux et meurtriers contre l’armée et la police dans le nord du Sinaï, péninsule frontalière avec Israël et le territoire palestinien de la bande de Gaza.

Ansar Beït al-Maqdess (les Partisans de Jérusalem en arabe) –fondé en 2011 d’abord pour attaquer à coups de roquettes le territoire d’Israël voisin– affirme vouloir établir dans le Sinaï une « province » du « califat » proclamé par l’EI en Irak et en Syrie.

Il assure en outre s’en prendre aux forces de sécurité égyptiennes en représailles à la sanglante répression qui s’est abattue sur les partisans du président islamiste Mohamed Morsi après sa destitution par l’armée en juillet 2013.

Selon le nouveau pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi, l’ex-chef de l’armée tombeur de Morsi, plus de 500 policiers et soldats ont été tués dans des attentats et attaques essentiellement dans le nord-Sinaï depuis 2013.

Dans le même temps, des centaines de Pro-Morsi ont été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes et qualifiés par l’ONU de « sans précédent dans l’Histoire récente » du monde.

Les attaques de jeudi surviennent quatre jours après que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui la réclamait avec insistance depuis des mois, eut annoncé au sommet de la Ligue arabe la création d’une force conjointe pour combattre notamment « les groupes terroristes » dans la région.

Les chefs d’Etat de la Ligue arabe se sont mis d’accord pour créer en quatre mois cette force militaire permanente. La Ligue, et en particulier Sissi, insistaient depuis plusieurs mois pour qu’une telle force soit créée afin d’endiguer la progression de l’EI dans la région.

Force arabe en préparation

L’Egypte est considérée par les diplomates et les experts comme l’épine dorsale de cette force si elle voit le jour, le plus peuplé des pays arabes disposant de l’armée la plus nombreuse et l’une des mieux armées de la région.

L’Egypte est menacée par l’EI à l’est, dans le Sinaï, mais aussi à sa frontière ouest avec la progression de la branche locale du groupe djihadiste dans une Libye en proie au chaos.

Le Caire participe en outre activement depuis une semaine à la coalition militaire emmenée par l’Arabie saoudite qui bombarde au Yémen les rebelles chiites Houthis liés à l’Iran.

Cette intervention d’une coalition arabe au Yémen, décidée et dirigée par l’Arabie saoudite, a cependant laissé apparaître certaines divergences de vues quant aux objectifs de la future force, annoncée au Caire, qui augurent mal de sa réalisation, selon les experts.

Ryad la considérerait selon eux comme une « force sunnite » destinée à faire pièce à l’influence de l’Iran, son éternel rival chiite, qui progresse en Irak, en Syrie, au Liban puis au Yémen. Alors que d’autres pays, Egypte en tête, la conçoivent prioritairement comme une force anti-Etat islamique.

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