Obama : Israël a « non seulement le droit mais l’obligation de se défendre »
Le Premier ministre israélien a affiché sa détermination à trouver une solution au conflit israélo-palestinien
Barack Obama et Benjamin Netanyahu se sont efforcés lundi de mettre en avant la solidité des liens entre les Etats-Unis et Israël, après des mois de tensions sur le dossier nucléaire iranien et en dépit de relations personnelles difficiles.
Pour leur première rencontre depuis plus d’un an, le président américain et le Premier ministre israélien, qui se sont retrouvés dans le Bureau ovale, ont insisté, devant les journalistes, sur l’importance de leur coopération au moment où le Proche-Orient est traversé par de violentes secousses.
Obama a jugé que cette visite était une « preuve du lien extraordinaire » existant avec l’Etat hébreu tandis que Netanyahu saluait une occasion de renforcer « l’amitié, qui est forte, et l’alliance, qui est forte », entre les deux pays.
Ce face-à-face entre les deux hommes était le premier depuis la conclusion d’un accord avec Téhéran sur son programme nucléaire controversé, pièce maîtresse de la politique étrangère de Obama qualifiée d' »erreur historique » par Netanyahu.
« L’Etat hébreu a non seulement le droit mais aussi l’obligation de se défendre », a déclaré Obama avant de vivement condamner la vague de violence dans les Territoires palestiniens et à Jérusalem qui fait craindre une nouvelle intifada.
« Nous condamnons de la manière la plus ferme qui soit les violences palestiniennes contre des citoyens israéliens innocents », a-t-il déclaré.
Le président américain a souligné qu’il entendait évoquer avec Netanyahu la mise en place de l’accord sur le nucléaire iranien, reconnaissant que « le profond désaccord » avec ce dernier sur ce sujet n’était « un secret pour personne ».
De son côté, le Premier ministre israélien a affiché sa détermination à trouver une solution au conflit israélo-palestinien.
« Nous n’avons pas abandonné nos espoirs de paix, nous ne le ferons jamais », a-t-il lancé, affirmant son engagement en faveur d’une solution à « deux Etats » caractérisée par « un Etat palestinien démilitarisé qui reconnaisse l’Etat juif ».
La sécurité d’Israël, une priorité
Les perspectives d’un règlement de la question palestinienne apparaissent cependant aujourd’hui très éloignées. Obama a perdu tout espoir de voir un accord de paix d’ici la fin de son mandat en janvier 2017.
Obama est « déçu » qu’il n’y ait aucune percée sous ses mandats, a dit Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale, dans le quotidien Haaretz. « Nous avons tout essayé… peu importe ce que les Etats-Unis faisaient, à chaque fois que les dirigeants israéliens et palestiniens avaient l’occasion de faire un bond en avant ensemble, aucun ne le faisait », a-t-il expliqué.
En mars, en pleine campagne électorale, le Premier ministre israélien avait enterré l’idée d’un Etat palestinien, avant de revenir sur ses propos une fois réélu. L’épisode avait ulcéré la Maison Blanche, qui avait appelé Netanyahu à démontrer un « engagement sincère » envers une solution à deux Etats.
L’administration Obama avait mis en avant les atermoiements de Netanyahu sur ce thème pour expliquer sa volonté de réévaluer sa position au Conseil de sécurité de l’ONU, où elle a toujours apporté un soutien inconditionnel à Israël.
Au-delà de ces tensions nées en période électorale, subsiste le désaccord profond sur les implantations : il « ne va pas disparaître » mais au contraire devenir « encore plus compliqué avec le temps », prévient Rhodes.
Soulignant que la sécurité d’Israël est « l’une de ses priorités en termes de politique étrangère », Obama a évoqué des discussions sur un nouvel accord militaire pour les dix années à venir.
Selon la presse israélienne, Netanyahu pourrait demander que l’aide militaire de plus de trois milliards de dollars annuels reçue de Washington passe à cinq milliards.
Il s’agirait pour Israël d’être mieux armé face aux risques que l’accord avec Téhéran fait peser sur lui, selon Netanyahu, qu’ils soient balistiques ou posés par les alliés de l’Iran, les groupes terroristes du Hezbollah libanais ou du Hamas palestinien.
Le nouvel accord israélo-américain ne prendra effet qu’en 2017 à l’expiration de celui en vigueur. Les deux dirigeants devaient évoquer des engagements qui pourraient permettre à Israël d’obtenir plus que les 33 avions de combat F-35 déjà commandés et d’espérer acquérir des avions-hélicoptères V-22 Ospreys.