Obsèques de Shireen Abu Akleh: des évêques accusent Israël de « manque de respect »
Le patriarche latin Pierbattista Pizzaballa déclare que l'incident constitue un "usage disproportionné de la force" et une "violation grave" du droit de la liberté de religion
Les évêques d’Israël ont accusé lundi Israël d’avoir « manqué de respect » à l’Eglise suite à l’intervention de la police israélienne lors des funérailles vendredi de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh.
Des milliers de Palestiniens ont participé aux obsèques de la journaliste américano-palestinienne de la TV Al Jazeera, tuée mercredi d’une balle dans la tête alors qu’elle couvrait un raid militaire israélien dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie.
A la sortie du cercueil de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, la police a pénétré dans l’enceinte de l’établissement et chargé une foule brandissant des drapeaux palestiniens.
« La police a pénétré dans un établissement de santé chrétien, manquant de respect à l’Eglise, manquant de respect à l’établissement de santé, manquant de respect à la mémoire des morts », a déclaré l’administrateur apostolique du patriarcat latin de Jérusalem Pierbattista Pizzaballa, s’exprimant au nom des évêques de Terre sainte, lors d’une conférence de presse à l’hôpital Saint-Joseph.
« L’intrusion de la police et son usage disproportionné de la force (…) est une grave violation des normes et règles internationales, notamment le droit humain fondamental de la liberté de religion », a-t-il poursuivi.
Lors de la procession, le cercueil de Shireen Abu Akleh avait failli tomber des mains des porteurs frappés par des policiers armés de matraques avant d’être rattrapé in extremis, selon des images des télévisions locales.
La police israélienne, qui a ouvert une enquête suite au tollé provoqué par ces images, a de son côté dit avoir dû faire face à la violence d' »émeutiers » présents dans le cortège.
La foule de Palestiniens a pu ensuite accompagner le cercueil vers une église de la Vieille Ville où une messe a été célébrée, puis au cimetière.
« Le meurtre » de la journaliste de 51 ans a été condamnée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui a réclamé « une enquête transparente et impartiale ».