Occitanie : Un homme victime d’antisémitisme depuis 2021, sans que rien ne change
Les élus locaux restent sourds à sa détresse, alors qu’il a encore retrouvé sa voiture recouverte de tags de croix gammées il y a quelques jours
Le cas de Jean-Marc, 38 ans, habitant dans le village de Bizanet (Aude, Occitanie), a été rapporté en décembre 2022 par différents médias, dont le Times of Israël.
L’homme avait alors à l’époque déposé 9 plaintes pour menaces antisémites et homophobes et, malgré les menaces et un lynchage, il ne recevait qu’un faible soutien de la part des habitants du village. Il se disait déjà désespéré.
Près d’un an plus tard, rien n’a changé malgré ses alertes. Il en est maintenant à 15 dépôts de plaintes. Il reste toujours menacé alors que la situation est devenue un peu plus critique pour lui depuis l’attaque terroriste du Hamas en Israël le 7 octobre. Il a en effet retrouvé sa voiture recouverte de tags de croix gammées.
Son calvaire a commencé il y a 2 ans.
« J’ai subi des tirs de mortiers, des insultes, du lynchage, j’ai été tabassé dans un guet-apens. Ma boîte aux lettres, ma maison, et ma voiture ont été criblées de croix gammées et d’insultes clairement antisémites du type : ‘le juif au four, Heil Hitler’. Pourquoi est-ce que je subis tout ça ? », a-t-il témoigné auprès de RMC il y a quelques jours.
L’homme se dit dans l’incapacité de quitter son logement actuel : « Je n’arrive pas à vendre ma maison et je suis prisonnier d’un village qui me déteste. J’ai la peur au ventre. Dès qu’il y a un bruit dans la rue, je sursaute. Aujourd’hui, j’ai peur qu’on s’en prenne à moi gratuitement. »
« Je suis très déçu par mon gouvernement et par la justice qui laisse faire des trucs pareils. Peut-être qu’on attend que je sois mort pour réagir… Mais je ne suis pas mort et puis je vais me battre jusqu’au bout », dit-il.
Jean-Marc dispose aujourd’hui d’un large dossier listant tous les faits subis depuis l’été 2021. Il a ainsi à sa disposition la copie des plaintes déposées à la gendarmerie, les lettres anonymes injurieuses, dans lesquelles il se fait insulter de « sale juif, sale pd, dégage », de photos de sa voiture recouverte de tags antisémites et homophobes, d’un certificat médical après un lynchage dans le village… Or, malgré tous ces éléments, les responsables de ce harcèlement n’ont jamais été arrêtés.
Les élus locaux restent sourds à sa détresse, et le maire de Bizanet, Alain Vialade, affirme, à tort, que l’homme n’a jamais cherché à le rencontrer. Le député Frédéric Falcon, élu Rassemblement national de la circonscription, n’a pas non plus réagi.
Interrogée par RMC, la ministre chargée de la lutte contre les discriminations, Bérangère Couillard, s’est elle dite choquée, assurant qu’elle sera « toujours du côté des victimes », et a promis de soutenir l’homme.