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Opioïdes au Texas : la filiale US de l’Israélien Teva paiera 150 M de $

Un accord avec la filiale US du géant israélien exige aussi qu'elle fournisse des médicaments génériques d'une valeur de 75 M $ pour lutter contre la dépendance aux opioïdes

Ricky Ben-David est journaliste au Times of Israël

Le logo de Teva apparaît à la bourse de New York, le 21 octobre 2019. (Crédit :  AP Photo/Richard Drew)
Le logo de Teva apparaît à la bourse de New York, le 21 octobre 2019. (Crédit : AP Photo/Richard Drew)

Teva Pharmaceuticals, la filiale américaine du géant israélien des médicaments génériques Teva Pharmaceutical Industries, versera au Texas 150 millions de dollars pour mettre un terme aux poursuites de l’État du Texas liées aux opioïdes, et devra fournir des doses de médicaments génériques qui aident à lutter contre la dépendance aux opioïdes, évaluées à 75 millions de dollars.

Selon l’accord, les 150 millions de dollars seront payés sur une période de 15 ans et des doses de Narcan (vaporisateur nasal de chlorhydrate de naloxone) seront disponibles sur une période de 10 ans, a déclaré Teva ce lundi.

La société a fait l’objet de poursuites judiciaires dans un certain nombre d’États américains, dont la Louisiane et la Californie, selon lesquelles Teva et d’autres fabricants de médicaments comme Johnson & Johnson, Endo International et Allergan d’AbbVie se sont livrés à un marketing trompeur de médicaments opioïdes et ont minimisé les risques de dépendance.

L’État de la Louisiane a affirmé que Teva et d’autres sociétés pharmaceutiques « se sont livrées à un marketing frauduleux concernant les risques et les avantages des opioïdes sur ordonnance, ce qui a contribué à alimenter les problèmes relatifs aux opioïdes en Louisiane ». Teva a conclu un règlement de 15 millions de dollars avec l’État de la Louisiane en septembre.

Fin décembre, un jury de la banlieue de New York a statué que Teva Pharmaceuticals avait contribué à la crise des opioïdes, dans l’un des verdicts rendus jusqu’à présent parmi des milliers de poursuites judiciaires à l’échelle nationale sur ces analgésiques. Le jury a conclu que la société pharmaceutique avait joué un rôle dans ce que l’on appelle légalement une nuisance publique, mais que ceci avait aussi des conséquences mortelles. Teva a déclaré à l’époque qu’elle « n’était absolument pas d’accord » avec le verdict et prévoyait de faire appel.

Les fabricants et les distributeurs de médicaments font face à des milliers de poursuites de la part des autorités étatiques et locales selon lesquelles ils ont contribué au développement de dépendances et surdosages aux États-Unis, une crise sanitaire qui a coûté la vie à près de 500 000 Américains depuis 1999, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

Des manifestants font un die-in aux abords du tribunal qui est en train de prononcer la faillite de Purdue Pharma à White Plains, à New York, le 9 août 2021. (Crédit : AP Photo/Seth Wenig)

Dans tout le pays, les gouvernements des États et instances locales, les tribus amérindiennes, les syndicats, les districts scolaires et d’autres ont poursuivi l’industrie pharmaceutique pour ces analgésiques.

Le procès de New York de 2019 contre Teva, connu pour fabriquer des médicaments génériques, s’est concentré sur Actiq et Fentora, deux médicaments de marque à base de fentanyl approuvés pour certains patients atteints de cancer. Teva en a fait la promotion à plusieurs reprises plus largement pour d’autres types de douleurs, dans une « stratégie de marketing trompeuse et dangereuse », selon la plainte.

Teva était le seul défendeur dans cette poursuite, les autres laboratoires ayant accepté un règlement amiable, le plus récent étant Allergan Finance LLC en décembre. Ces différents règlements ont rapporté à New York environ 1,5 milliard de dollars.

Johnson & Johnson et trois grandes sociétés américaines de distribution de médicaments procèdent actuellement à un accord de 26 milliards de dollars pour mettre un terme aux poursuites.

Teva faisait initialement partie du groupe de laboratoires pharmaceutiques qui, en 2019, a proposé au total un règlement évalué à 48 milliards de dollars. La société avait proposé un paiement de 250 millions de dollars, et la fourniture de médicaments d’une valeur de 23 milliards de dollars.

Mais l’accord national de 26 milliards de dollars a été conclu sans Teva, qui s’est trouvé devoir faire face aux poursuites au fur et à mesure qu’elles se présentent. C’est parce que la société n’a pas offert autant de liquidités, en partie à cause d’une dette de plus de 20 milliards de dollars, a déclaré le PDG de Teva, Kåre Schultz, en juillet.

Dans l’annonce de lundi, Schultz a souligné que « le procureur général du Texas prend des mesures pour lutter contre le problème des opioïdes dans l’État en négociant un règlement qui inclut des médicaments essentiels dans cet objectif. L’élargissement de l’accès aux médicaments vitaux est au cœur de la mission de Teva. »

« Bien que le règlement ne comprenne aucun aveu d’actes répréhensibles de la part de Teva ou de ses filiales, il reste dans l’intérêt de Teva de mettre ces problèmes derrière nous, et de continuer à être au service des patients tous les jours », a-t-il ajouté.

À la mi-décembre, un juge fédéral a rejeté l’accord de grande envergure avec PurduePharma, le fabricant d’OxyContin, qui visait à régler des milliers de poursuites relatives aux opioïdes.

Teva a déjà fait face à d’autres problèmes juridiques aux États-Unis. En août 2020, legouvernement américain a poursuivi Teva pour avoir notamment augmenté artificiellement le prix de Copaxone, un médicament immunomodulateur utilisé pour traiter la sclérose en plaques.

Au cours d’une période de 19 mois allant de 2013 à 2015, Teva aurait considérablement augmenté les prix d’environ 112 médicaments génériques et serait impliqué dans la fixation du prix de 86 autres médicaments, ont déclaré les États-Unis dans la poursuite. Certaines des augmentations ont été supérieures à 1 000 %.

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