Ottawa adopte une motion appelant la communauté internationale à œuvrer pour une solution à 2 États
La résolution du parti de la coalition de gauche a été adoptée après un compromis qui l'aligne sur la politique du G7, tout en durcissant le ton contre le Hamas

Le Parlement canadien a adopté lundi une motion non contraignante appelant la communauté internationale à œuvrer en faveur d’une solution à deux États pour résoudre le conflit entre Israël et les Palestiniens, conformément à la politique du gouvernement.
Le vote avait été retardé par des querelles de dernière minute sur la formulation soutenant la création d’un État palestinien, une idée qui semblait aggraver les divisions au sein du parti libéral au pouvoir.
La motion originale a été rédigée par le parti minoritaire de gauche des Nouveaux Démocrates (NPD), qui contribue à maintenir au pouvoir le parti libéral du Premier ministre Justin Trudeau et qui déplore ce qu’ils perçoivent comme son incapacité à faire suffisamment pour protéger les civils à Gaza.
La motion amendée, qui a été rédigée dans un ton plus virulent contre le groupe terroriste palestinien, a été adoptée par 204 voix contre 117, après que la plupart des membres du groupe parlementaire et du cabinet libéral – y compris Yaara Saks, qui est Juive et citoyenne israélienne – ont voté en faveur de la mesure.
Certains députés libéraux – Anthony Housefather, Ben Carr et Marco Mendicino, ancien ministre fédéral – s’y sont opposés.
La version initiale demandait au Canada de « reconnaître officiellement l’État de Palestine » – une mesure qu’aucun membre du G7 n’a prise.

Après des négociations en coulisses entre le NPD et les Libéraux, cette formulation a été abandonnée au profit d’un texte appelant la communauté internationale à œuvrer à la création d’un État palestinien dans le cadre d’une solution à deux États.
Les législateurs libéraux et de l’opposition à la Chambre des communes se sont plaints de ne pas avoir été informés de la nouvelle formulation et ont demandé à pouvoir en débattre, ce qui a entraîné une brève suspension des travaux parlementaires.
La semaine dernière, le Canada a déclaré qu’il avait interrompu ses exportations d’armement non-létal vers Israël depuis janvier. Tout en affirmant le droit d’Israël à se défendre, Trudeau a adopté une position de plus en plus critique à l’égard de la campagne militaire israélienne dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas, après l’attaque dévastatrice menée par le groupe terroriste le 7 octobre.
La motion initiale demandait la suspension de tout commerce de biens et de technologies militaires avec Israël. Elle demandait également un cessez-le-feu immédiat, la fin des transferts illégaux d’armes vers le Hamas, et appelait le groupe à libérer tous les otages enlevés lors de l’attaque du 7 octobre.
Il y a eu des signes évidents de division au sein du caucus libéral sur la politique à adopter à l’égard du conflit à Gaza, avec d’éminents législateurs d’arrière-ban soutenant ou s’opposant à la motion.
L’ambassadeur israélien Iddo Moed avait auparavant condamné l’idée initiale d’un vote sur la création d’un État palestinien, déclarant qu’il « ne ferait qu’engendrer de nouvelles effusions de sang et compromettrait toute résolution pacifique du conflit ».