Paris 2024 : les paralympiens israéliens visent l’or en natation, tennis et taekwondo
Les 28 athlètes concourront dans 10 sports, avec une "motivation renforcée" face aux mêmes menaces que celles qui ont pesé sur les athlètes ayant participé aux Jeux Olympiques
Vingt-huit athlètes israéliens concourront dans dix sports différents aux Jeux paralympiques de Paris cette année, qui débuteront par la cérémonie d’ouverture mercredi soir.
Sur les mêmes équipements et dans les mêmes arènes que les Olympiens qui viennent de quitter les lieux, 4 400 athlètes de 168 nations tenteront de remporter l’or, l’argent et le bronze dans 22 disciplines sportives différentes.
La délégation israélienne participera aux épreuves de natation, d’aviron, de boccia, de tennis, de badminton, de taekwondo, de tir, de goalball, de vélo à main et de canoë-kayak, dans l’espoir d’égaler ou de surpasser ses performances aux Jeux de Tokyo en 2021.
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« Nous avons une délégation incroyable composée d’athlètes formidables, une délégation on ne peut plus israélienne avec des Israéliens de souche, des nouveaux immigrants, des musulmans, des Druzes, 50 % de femmes et 50 % d’hommes. C’est vraiment une délégation incroyable » a affirmé Moshe Mutz Matalon, le président du Comité paralympique israélien.
Bien que les Jeux paralympiques se caractérisent encore davantage par une éthique d’inclusion et d’unité, la délégation israélienne a fait l’objet de menaces et d’appels au boycott, similaires à ceux adressés aux athlètes olympiques qui ont participé aux Jeux au début de ce mois. Une société allemande a même refusé de fournir du matériel à l’équipe israélienne de goalball, invoquant la guerre.
Les responsables français de la sécurité ont déclaré la semaine dernière que les athlètes paralympiques israéliens seraient protégés jour et nuit, tout comme l’a été la délégation olympique israélienne, et que le Shin Bet serait également impliqué dans la sécurité des athlètes. Les responsables des Jeux paralympiques ont rejeté toute tentative visant à empêcher les athlètes israéliens de participer aux Jeux.
Moshe Matalon a rappelé qu’il avait participé aux Jeux paralympiques de Montréal en 1976 – les premiers Jeux après le massacre de 11 Israéliens à Munich – « et que [la sécurité] était exceptionnelle, et il me semble qu’elle l’est encore plus cette fois-ci, pour des raisons évidentes ».
« Les athlètes et le reste de la délégation se sont préparés à toute éventualité, ils sont prêts à d’éventuelles protestations et provocations. »
« Nous sommes très attentifs à cela, et je dirais que cela donne au groupe une motivation supplémentaire », a-t-il déclaré. « Il est clair pour nous qu’il y aura des provocations, que les gens vont huer, mais nous les préparons mentalement à cela. »
Israël est revenu des Jeux paralympiques de Tokyo avec neuf médailles, dont huit en natation, son plus haut total depuis Athènes 2004, où il avait remporté 13 médailles. Six des médailles d’Israël aux Jeux de 2020 étaient en or, le plus grand nombre depuis les Jeux paralympiques de Séoul en 1988.
Les plus grands espoirs de médailles d’Israël cette année devraient venir de la natation, de l’aviron, du Taekwondo et du tir. Les médaillés paralympiques recevront une prime financée par l’État égale à celle des médaillés olympiques : 1 million de shekels pour l’or, 700 000 shekels pour l’argent et 500 000 shekels pour le bronze.
Matalon a exprimé une certaine prudence concernant les chances de médailles à Paris, soulignant que le succès aux Jeux dépend souvent de la sélection et de « la manière dont vous vous sentez le jour J », tout en insistant sur le haut niveau de préparation de l’équipe.
« Nous avons une championne du monde de tir, Yulia [Chernoy], et nous avons Asaf Yasur qui est champion du monde de taekwondo, et nous avons Guy Sasson qui a gagné à Roland Garros, et ce sont tous des espoirs potentiels », a déclaré Matalon. « Nous avons aussi nos nageurs, et j’espère qu’en aviron nous allons également faire quelque chose. »
Les trois grandes stars de la natation, qui ont chacune remporté plusieurs médailles lors des derniers Jeux, reviennent à Paris : Mark Malyar, Ami Dadaon et Iyad Shalabi. Ils seront rejoints dans la piscine par le frère jumeau de Mark, Ariel Malyar, ainsi que par Veronika Guirenko, qui a représenté Israël à Rio et à Tokyo.
Ariel et Mark, aujourd’hui âgés de 24 ans, sont nés avec une infirmité motrice cérébrale et ont commencé à nager à l’âge de 5 ans dans le cadre de leur thérapie physique. Les frères, qui concourent dans différentes catégories de handicap, ont tous deux fait leurs débuts aux Jeux paralympiques de Tokyo. Ariel est rentré bredouille, mais Mark a remporté une série de victoires, dont l’or au 400 m nage libre, où il a établi un nouveau record du monde, l’or au 200 m quatre nages individuel, où il a établi un autre record du monde, et le bronze au 100 m dos.
Dadaon, 23 ans, revient également à Paris avec trois médailles remportées à Tokyo : l’or au 50 m nage libre, l’argent au 150 m quatre nages individuelles et l’or au 200 m nage libre, où il a établi un nouveau record du monde. Dadaon, né avec une infirmité motrice cérébrale, a commencé à nager à l’âge de 6 ans. Un an après les Jeux, il a remporté trois médailles d’or aux championnats du monde de para-natation et, l’année dernière, il a décroché quatre médailles d’or aux championnats de 2023.
Shalabi, 37 ans, participe à ses cinquièmes Jeux paralympiques à Paris, après avoir remporté deux médailles d’or à Tokyo, dans les épreuves du 100 m dos et du 50 m dos, devenant ainsi le premier Arabe israélien à remporter une médaille aux Jeux paralympiques ou aux Jeux olympiques. Shalabi, qui est sourd de naissance, est tombé d’un toit lorsqu’il était adolescent, causant une paralysie de la partie inférieure de son corps.
Le rameur Moran Samuel, l’une des figures paralympiques israéliennes les plus emblématiques, qui a remporté une médaille de bronze à Rio et une médaille d’argent à Tokyo, fait lui aussi son retour à Paris. Samuel, 42 ans, a subi un accident vasculaire cérébral à l’âge de 24 ans qui l’a laissée dans un fauteuil roulant. À l’époque, elle jouait dans l’équipe nationale de basket-ball d’Israël. Elle s’est par la suite reconvertie dans le basket-ball en fauteuil roulant, avant de passer à l’aviron et de faire ses débuts olympiques à Londres en 2012.
Shmulik Daniel, qui a également représenté Israël aux Jeux de Tokyo, ramera pour Israël aux côtés de Samuel à Paris. Daniel, 39 ans, a été blessé à la colonne vertébrale en 2005 lors de son service militaire à Har Dov et se déplace depuis en fauteuil roulant.
Dans l’épreuve d’aviron en double mixte, Israël sera représenté par le duo composé de Shahar Milfelder, 26 ans, et Saleh Shahin, 41 ans, qui font tous deux leurs débuts aux Jeux olympiques. Milfelder s’est vu diagnostiquer un cancer à l’adolescence et a dû subir l’ablation d’une partie de son bassin. Shahin, qui est druze, travaillait comme garde de sécurité pour l’autorité aéroportuaire à un poste frontière de Gaza en 2005 lorsque plusieurs terroristes ont attaqué le poste, tuant six personnes et blessant Shahin et quatre autres.
Israël envoie également deux kayakistes aux Jeux paralympiques : Talia Eilat, 26 ans, qui se déplace en fauteuil roulant à la suite d’un anévrisme de la colonne vertébrale survenu à l’adolescence, et la docteure Irina Shafir, 41 ans, qui s’est blessée lors d’un entraînement d’acrobatie en 2019.
L’athlète de taekwondo Asaf Yasur, 22 ans, qui a perdu ses deux mains après avoir été électrocuté accidentellement à l’âge de 13 ans, est à surveiller lors des Jeux. Yasur, qui fera ses débuts olympiques à Paris, a remporté une médaille d’or aux championnats du monde de para-taekwondo de 2021 et de 2023 dans la catégorie des moins de 58 kg et est considéré comme l’un des meilleurs candidats israéliens à une médaille.
Adnan Milad, 23 ans, qui pratique le taekwondo dans la catégorie des moins de 63 kg, a perdu sa main droite à l’âge de 17 ans lorsqu’il a été électrocuté alors qu’il aidait son père qui travaillait dans un kibboutz. Pendant son hospitalisation, il a reçu la visite du père d’Asaf Yasur, qui a convaincu Milad de tenter le taekwondo dans le cadre de sa rééducation. Six ans plus tard, les deux jeunes hommes participent aux Jeux paralympiques.
Ce sont les troisièmes Jeux paralympiques de Yulia Chernoy, 44 ans, mais pas toujours dans le même sport. En 2016 à Rio, Chernoy – qui est née au Kazakhstan avec une paralysie cérébrale et s’est installée en Israël en 2000 – a concouru en aviron mixte. Elle s’est ensuite tournée vers le tir, participant aux Jeux de Tokyo aux épreuves mixtes de tir à la carabine à air comprimé à 10 et 50 mètres. En 2023, Chernoy a remporté une médaille d’or et une médaille de bronze aux championnats du monde de tir para-sportif.
Le joueur de boccia Nadav Levi participe pour la troisième fois aux Jeux olympiques, après avoir participé aux Jeux de Rio et de Tokyo. Levi, 45 ans, est né avec une infirmité motrice cérébrale et est l’un des fondateurs de la scène israélienne de boccia, un sport de type bowling en fauteuil roulant.
Israël a également envoyé quatre joueurs de tennis en fauteuil roulant à Paris, dont Guy Sasson, qui a remporté les Internationaux de France 2024 en simple masculin en fauteuil roulant. Sasson, 44 ans, a été blessé lors d’un accident de snowboard en 2015 qui l’a laissé dans un fauteuil roulant.
En simple homme, on trouve également Sergei Lysov, 20 ans, originaire de Russie, qui a fait son alyah à l’adolescence et dont ce sont les premiers Jeux paralympiques, et Adam Berdichevsky, 41 ans, qui a perdu sa jambe dans un accident de bateau en Thaïlande en 2007. Berdichevsky, qui participe à ses troisièmes Jeux paralympiques, est l’un des porte-drapeaux d’Israël. Résident du kibboutz Nir Yitzhak, le long de la frontière avec Gaza, il est resté dans son mamad pendant 14 heures le 7 octobre avant d’être secouru et évacué vers Eilat.
La seule joueuse de tennis de la délégation de cette année est Maayan Zikri, 19 ans, qui a perdu sa jambe lorsqu’elle était enfant dans un accident survenu dans un parc d’attractions pendant des vacances en famille. Elle a d’abord participé à des compétitions de basket-ball en fauteuil roulant avant de se tourner vers le tennis, et Paris sera ses premiers Jeux paralympiques.
En badminton, Israël envoie Nina Gorodetzky, 43 ans, originaire de Géorgie, qui a fait alyah en Israël à l’âge de 11 ans et a été paralysée dans un accident de voiture à l’adolescence. Gorodetzky participera à ses deuxièmes Jeux paralympiques, tandis qu’un autre joueur de badminton, Amir Levi, 46 ans, blessé pendant son service dans les forces de Tsahal, participera à ses premiers Jeux.
Le troisième des trois membres de la délégation israélienne de cette année qui ont été blessés pendant leur service militaire est Amit Hasdai, 41 ans, qui court en cyclisme manuel.
Le seul sport d’équipe auquel Israël participe aux Jeux paralympiques de Paris est le goalball, conçu pour les malvoyants, pour lequel il a envoyé une équipe de six femmes pour la troisième année consécutive.
L’équipe de cette année comprend Lihi Ben David, 28 ans – l’autre porte-drapeau d’Israël – Elham Mahamid, 34 ans, Noa Malka, 21 ans, Gal Hamrani, 31 ans, Or Mizrahi, 31 ans, et Roni Ohayon, 25 ans. L’équipe est également accompagnée à Paris par deux chiens guides, Rudy et Dylan.
« Si nous ramenons six médailles, je serai heureux, si nous en ramenons plus, je serai comblé », a déclaré Matalon, précisant toutefois qu’il ne s’agissait pas de lui ou d’un athlète en particulier : « Il s’agit de l’honneur du pays, du drapeau du pays. »
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