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Pas de solution militaire en Syrie, prévient l’Iran

Le ministre iranien des Affaires étrangères préconise la solution politique pour résoudre la crise syrienne

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif pendant une conférence de presse à l'Institut de Lausanne (à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne), le 2 avril 2015. (Crédit : AFP/Fabrice Coffrini)
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif pendant une conférence de presse à l'Institut de Lausanne (à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne), le 2 avril 2015. (Crédit : AFP/Fabrice Coffrini)

Il n’y a pas de solution militaire à la crise syrienne, a déclaré mercredi à Davos le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif, alors qu’une réunion internationale sur la crise syrienne est attendue à Genève.

« Il n’y a pas de solution militaire à la crise. Nous avons besoin d’une solution politique. Il y a des possibilités pour des élections libres et justes, mais aussi pour des réformes constitutionnelles », a déclaré Zarif, qui a également adressé une mise en garde à l’Arabie saoudite, autre acteur de ce dossier syrien.

Devant les participants au forum, le ministre a rappelé les quatre points du plan proposé par l’Iran pour la Syrie, déchirée depuis cinq ans par la guerre entre le gouvernement de Damas et plusieurs factions dont l’organisation de l’Etat islamique, qui a fait au moins 250 000 morts et des millions de déplacés.

« Un cessez-le-feu, un gouvernement d’unité nationale, des réformes constitutionnelles et des élections à partir de cette nouvelle constitution. Nous sommes déterminés à voir ce processus mis en place », a-t-il ajouté alors qu’une réunion internationale pour tenter de faire avancer les négociations de paix est attendue lundi prochain à Genève.

Selon une feuille de route déjà définie à Vienne en novembre par 17 pays –dont les grandes puissances et des protagonistes du conflit comme l’Arabie Saoudite et l’Iran– un cessez-le-feu doit être conclu, un gouvernement de transition formé et des élections organisées dans un délai de 18 mois. Ce processus de Vienne a été validé le 18 décembre à l’unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU.

A Zurich, les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et russe Sergueï Lavrov tentaient mercredi de donner une ultime impulsion à ces négociations attendues lundi entre le régime syrien et une partie de l’opposition.

L’Iran est un acteur majeur de la crise syrienne en tant que soutien indéfectible de Bachar al-Assad.

Zarif a profité de son intervention à Davos pour aussi adresser une menace voilée à un autre acteur majeur de la crise syrienne avec lequel l’Iran est à couteaux tirés : l’Arabie saoudite.

« Je pense que nos voisins saoudiens doivent comprendre qu’une confrontation n’est dans l’intérêt de personne », a déclaré M. Zarif, tout en écartant l’hypothèse d’une guerre.

S’adressant à l’Arabie, il a déclaré : « il n’y a pas de raison de paniquer, mes amis. L’Iran est là pour travailler avec vous. L’Iran ne veut exclure personne de cette région ».

L’Iran, qui vient d’obtenir la levée des sanctions internationales liées à son programme nucléaire, est en pleine montée en puissance dans la région, et les relations avec l’Arabie saoudite, autre grande puissance régionale, sont très détériorées sur fond d’effondrement des prix du pétrole.

Les deux puissances ont rompu leurs relations diplomatiques début janvier et s’affrontent par conflits interposés en Syrie, en Irak et au Yémen.

L’Arabie, dont le ministre des Affaires étrangères est également présent à Davos, a accusé mardi la République islamique d’Iran d’avoir causé « discorde, troubles et chaos » au Moyen-Orient.

Zarif a par ailleurs dénoncé le projet de nouvelles sanctions américaines, visant cette fois un projet de missiles balistiques de Téhéran.

« Je trouve plutôt bizarre que les Etats-Unis expriment leur inquiétude sur le programme de missiles iranien qui est à vocation défensive et ne viole aucune règle internationale en vigueur », a déclaré Zarif, alors que les Etats-Unis ont annoncé dimanche de nouvelles sanctions liées à ces missiles, au lendemain de la levée de l’arsenal de mesures de rétorsion qui visait le programme nucléaire iranien.

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