Peu avant l’assaut, Tsahal a noté que des terroristes activaient des SIM israéliennes
Comme cela s'était déjà produit, ces activations n'ont pas été considérées comme alarmantes ; un censeur militaire lève partiellement l’embargo suite à une fuite dans les médias
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Peu avant minuit, dans la nuit du 6 au 7 octobre, avant l’assaut du groupe terroriste palestinien du Hamas, les responsables du renseignement israélien ont identifié que des centaines de terroristes dans la bande de Gaza ont activé des cartes SIM israéliennes dans leurs téléphones, a reconnu lundi l’armée israélienne.
Le massacre dans le sud d’Israël a été lancé quelques heures plus tard, à 6h30, lorsque quelque 3 000 terroristes du Hamas ont fait irruption en Israël depuis Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime, tuant près de 1 200 personnes et prenant 253 otages de tous âges – pour la plupart des civils – sous le couvert d’un déluge de milliers de roquettes tirées sur les villes et villages israéliens.
Le censeur de Tsahal a autorisé la publication de certains détails de cette affaire de cartes SIM après qu’elle a été rapportée lors d’une émission d’information en direct de la Quatorzième chaîne dimanche, sans toutefois avoir vérifié cette information, qui affirmait que quelque 1 000 cartes SIM avaient été activées en même temps à minuit.
L’armée israélienne et l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet ont déclaré dans un communiqué conjoint que les informations selon lesquelles un millier de cartes SIM israéliennes ont été activées simultanément dans la bande de Gaza quelques heures avant l’assaut du 7 octobre sont « fausses et éloignées de la réalité ».
En pratique, « plusieurs indicateurs se sont succédés, notamment l’activation de dizaines de cartes SIM seulement, qui avaient été activées lors d’événements précédents ».
« Comme publié précédemment, dans la nuit du 7 octobre, des signalements indicatifs ont été reçus pour lesquels des évaluations de situation ont été menées et des décisions opérationnelles ont été prises en conséquence », ont indiqué l’armée et le Shin Bet.
« Les signes indicatifs sont basés sur une multitude d’outils et de capacités, notamment des outils technologiques dont la méthode de fonctionnement ne peut être détaillée », poursuit le communiqué.
Comme les appareils munis de cartes SIM israéliennes avaient été activés dans le passé sans que rien ne se produise, les agences de renseignement israéliens ont pensé que le Hamas pourrait à nouveau procéder à un exercice, ce qui n’a pas été considéré comme un signe irréfutable d’un projet d’attentat. Ils ont décidé de continuer à se concerter à ce sujet tout au long de la nuit.
Il n’est pas permis, à ce stade, de publier d’autres détails concernant l’affaire des cartes SIM. Les cartes SIM israéliennes auraient permis aux terroristes de mieux communiquer dans le sud d’Israël pendant l’assaut.
L’armée israélienne a déclaré qu’elle enquêterait sur tous les incidents qui ont précédé l’attaque du 7 octobre.
Il a précédemment été signalé que dans la nuit du 6 au 7 octobre, quelques heures avant l’assaut matinal, un courriel a été envoyé depuis une base de Tsahal située à la frontière de Gaza, décrivant « certains signes en provenance de Gaza » concernant une attaque imminente. Au même moment, le Shin Bet a également perçu des signes indiquant que quelque chose se préparait.
Israël aurait disposé de nombreuses sources d’information sur les exercices et autres préparatifs du Hamas en vue d’un assaut dans les semaines précédant le 7 octobre, et notamment d’un plan d’attaque du Hamas datant de 2022.
Tsahal a longtemps vanté les mérites de sa barrière de sécurité, équipée de caméras, de tours de guet et de capteurs sophistiqués, pour assurer la sécurité des habitants des villes frontalières de la bande de Gaza. Mais le 7 octobre, des terroristes du Hamas en ont détruit des pans entiers à l’aide d’explosifs et de bulldozers en de multiples endroits, puis ont foncé dans les trous béants à bord de jeeps et de motos, tandis que d’autres les survolaient en deltaplane, tandis que des drones larguaient des explosifs sur les tours d’observation et détruisaient les caméras. Au milieu de la salve de roquettes qui s’est abattue simultanément sur le sud et le centre d’Israël, quelque 3 000 terroristes ont pris d’assaut le sud d’Israël et massacré des soldats et des civils, avec une certaine résistance locale, mais l’establishment de la Défense a mis du temps à réagir.
La semaine dernière, le Times of Israel a appris que Tsahal commencerait à enquêter sur les défaillances opérationnelles qui ont précédé le massacre du 7 octobre, après que le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Herzi Halevi a décidé de ne pas attendre la fin des combats pour examiner ce qui fait défaut.
Les enquêtes, qui devraient débuter à la fin du mois, visent à tirer des conclusions pour l’armée et ne porteront pas sur les politiques des dirigeants politiques, évitant ainsi un conflit avec les dirigeants du gouvernement qui ont insisté pour que les enquêtes soient menées après la fin de la guerre d’Israël contre le Hamas.