Plus de 1 200 morts ; l’armée intensifie ses attaques contre le Hamas
Des frappes à Gaza ont touché au moins 150 cibles cette nuit, dont la maison du père d'un commandant du Hamas ; les troupes ont tué 18 tireurs infiltrés ces dernières 24 heures
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le bilan du massacre commis par le groupe terroriste palestinien du Hamas contre Israël samedi a dépassé les 1 200 morts. Près de 3 000 personnes ont été blessées et le sort d’environ 150 personnes enlevées et emmenées dans la bande de Gaza reste incertain.
Selon les médias israéliens, le bilan a atteint le chiffre macabre de 1 000 morts mardi en fin de journée, alors que les forces de sécurité et ZAKA, un groupe de bénévoles qui s’occupe des restes humains après des attentats terroristes entre autres catastrophes, travaillaient dans les localités du sud d’Israël pour dégager et ramasser les corps.
L’armée a déclaré que ce nombre était passé à 1 200 mercredi matin, selon les informations.
Le ministère de la Santé a déclaré plus tôt que 2 901 personnes avaient été blessées et que plus de 500 étaient toujours hospitalisées, dont 26 dans un état critique et 340 dans un état grave.
Les funérailles de soldats et de civils se sont succédé dans tout Israël mardi, alors que le pays se remet de l’infiltration massive et du massacre de samedi.
Les forces de sécurité ont également continué à lutter contre les terroristes dans le sud d’Israël mardi, avec deux personnes tuées dans un champ agricole près de la communauté méridionale de Kfar Maimon et deux autres hommes armés tués près du point de passage Erez vers la bande de Gaza en fin de journée, selon les médias israéliens.
Walla a rapporté que les troupes ont repéré un véhicule suspect qui tentait d’atteindre le point de passage depuis Israël et ont ouvert le feu, tuant les deux occupants.
Plus tôt, les troupes ont tué trois terroristes palestiniens près de la ville côtière d’Ashkelon. L’armée a déclaré que les troupes du 17e bataillon, ainsi qu’un drone et un hélicoptère de combat fournissant un soutien aérien, ont affronté les trois hommes armés près de la zone industrielle d’Ashkelon, juste à l’extérieur de la ville.
L’armée précise qu’un incendie s’est déclaré dans la zone au cours de l’affrontement.
La situation s’est poursuivie mercredi, Tsahal déclarant que les forces avaient tué un plongeur du Hamas qui tentait de s’infiltrer par la mer aux premières heures de la matinée. L’armée a ajouté que les quais de Khan Younes et de Gaza City, utilisés par le Hamas « pour mener des attaques terroristes sur le littoral israélien », ont été touchés par des tirs d’artillerie provenant de bateaux lance-missiles, d’hélicoptères de combat et d’artillerie terrestre.
Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a ajouté que les troupes avaient également échangé des tirs avec des terroristes près de Zikim à deux reprises, qu’un char avait tué un terroriste près du point de passage Erez et que les forces parachutistes avaient tué deux terroristes près de Mefalsim.
Lors d’un briefing vers 8h mercredi, Hagari a déclaré que les forces israéliennes avaient tué 18 terroristes palestiniens en territoire israélien au cours des 24 heures précédentes, alors que les opérations de ratissage se poursuivaient pour éradiquer les derniers infiltrés – terme commun au gouvernement et à l’armée pour désigner les personnes qui entrent illégalement en Israël – du Hamas.
« Ce sont les mêmes terroristes qui n’ont pas fui vers Gaza. Ils se cachent près de la frontière. C’est pourquoi les ratissages [ont lieu] avec un grand nombre de troupes. Il y a des dizaines de milliers de combattants [de Tsahal] dans la zone entourant Gaza », a-t-il déclaré.
Les terroristes de Gaza ont également continué à lancer des roquettes sur les villes et villages israéliens. Un projectile a touché directement un bâtiment dans un quartier résidentiel de Sderot mercredi matin, sans faire de blessés.
Les groupes terroristes ont tiré plus de 5 000 roquettes sur Israël depuis samedi, a déclaré l’armée israélienne.
Tsahal a déclaré que les jets de l’armée de l’air avaient frappé plus de 70 cibles du Hamas dans le district d’At-Tuffah, dans la ville de Gaza, ainsi qu’une structure armée gérée par le groupe terroriste du Jihad islamique palestinien.
L’armée a déclaré que la zone servait de « nid de terroristes » au Hamas et de centre à partir duquel il menait des opérations contre Israël. Une structure utilisée par le Jihad islamique palestinien a également été visée.
L’armée a ajouté qu’elle avait frappé plus de 80 sites à Beit Hanoun, dans le nord de la Bande de Gaza, mercredi matin. Des dizaines d’avions de combat ont mené les frappes contre les cibles, qui comprennent deux succursales bancaires utilisées par le Hamas, un tunnel souterrain, plusieurs salles de guerre et d’autres installations militaires, a déclaré Tsahal.
Les frappes aériennes de la nuit ont également touché la maison de parents de Mohammed Deif, le principal commandant du Hamas, dans le quartier de Qizan an-Najjar à Khan Younis, selon des informations palestiniennes cités par les médias israéliens.
Les jets auraient frappé la maison du père de Deif, tuant le frère du terroriste, son fils et la petite-fille du frère.
Auparavant, Tsahal avait déclaré avoir frappé le domicile du porte-parole de l’aile armée du Hamas, connu sous le nom d’Abu Obeida, dans la Bande de Gaza. Le porte-parole en langue arabe de l’armée, Avichay Adraee, a déclaré dans un message sur X que le porte-parole « travaillait à diriger le terrorisme contre l’État d’Israël ».
#فيديو: هكذا دمرت طائرة حربية المنزل الذي كان يعمل منه الناطق باسم الجناح العسكري لحماس الإرهابية على توجيه الإرهاب ضد دولة إسرائيل
(نفسه الذي هدد وتوعد اليوم البلدات الاسرائيلية وفي نفس الساعة) pic.twitter.com/k8Eczlt5rV
— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) October 10, 2023
L’armée israélienne a également mené des frappes en Syrie et au Liban plus tôt dans la journée de mardi, après qu’un certain nombre de mortiers ont été lancés en direction du nord d’Israël.
Tsahal a déclaré que 15 roquettes avaient été tirées depuis le Liban vers la Galilée occidentale, déclenchant des sirènes dans plusieurs villes. Quatre projectiles ont été interceptés par le ssystème de défense anti-missile « Dôme de fer », tandis que les autres ont atterri dans des zones ouvertes, ne causant ni dégâts ni blessures, a indiqué l’armée.
Tsahal a d’abord déclaré dans un communiqué qu’elle avait lancé des frappes d’artillerie en réponse à l’attaque à la roquette, puis, dans un communiqué ultérieur, que des chars avaient bombardé deux postes appartenant au groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
Le Hamas a ensuite revendiqué les tirs de roquettes et le Hezbollah a déclaré avoir mené l’attaque au missile guidé anti-char.
Plus tard dans la journée de mardi, un certain nombre de mortiers ont été tirés depuis la Syrie sur le plateau du Golan. L’armée a déclaré que plusieurs des projectiles ont traversé le territoire israélien et ont atterri dans des zones ouvertes, ne causant aucun dommage.
Tsahal a déclaré avoir mené des frappes d’artillerie en Syrie en réponse, ciblant l’origine des tirs de mortier.
Tout au long de la journée de mardi, les avions de guerre israéliens ont bombardé la bande de Gaza, quartier par quartier, réduisant les bâtiments à l’état de ruines et poussant les habitants à se précipiter pour se mettre à l’abri dans le territoire bouclé.
Israël s’est engagé à faire en sorte que le Hamas ne soit jamais en mesure de répéter son attaque de masse dévastatrice du week-end, au cours de laquelle des centaines de civils israéliens ont été massacrés.
Les organisations humanitaires ont plaidé pour la création de corridors humanitaires afin d’acheminer l’aide à Gaza, avertissant que les hôpitaux submergés de blessés étaient à court de fournitures. Israël a stoppé toute entrée de nourriture, de carburant et de médicaments dans la bande de Gaza, car il cherche à détruire l’ensemble des capacités militaires du Hamas, et le seul accès restant depuis l’Égypte a été fermé mardi après des frappes aériennes près du poste-frontière.
Le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que 950 personnes ont été tuées dans l’enclave palestinienne lors des frappes de représailles israéliennes. Israël affirme viser les infrastructures terroristes et toutes les zones où le Hamas opère ou se cache. Jérusalem a également déclaré que ses forces avaient tué quelque 1 500 terroristes du Hamas qui s’étaient infiltrés sur son territoire depuis samedi.
Partout où le Hamas opère, « nous transformerons les villes en ruines », a prévenu le Premier ministre Benjamin Netanyahu lundi soir.
Netanyahu s’est entretenu mardi avec le président américain Joe Biden, à qui il a déclaré : « Nous n’avons jamais vu une telle sauvagerie dans l’Histoire de l’État » ni « depuis ».
« Ils ont pris des dizaines d’enfants, les ont ligotés, brûlés et exécutés. Ils ont décapité des soldats, ils ont fauché ces jeunes qui étaient venus à un festival de musique en plein air, vous savez, ils ont mis cinq jeeps autour de cette zone dans le sol et comme à Babi Yar, ils les ont fauchés, en s’assurant qu’ils tuaient tout le monde. »
« Ils sont encore pires que [le groupe terroriste] Etat islamique et nous devons les traiter comme tels. »
Dans un discours émouvant adressé en direct à sa nation mardi, Joe Biden a promis de veiller à ce que l’État juif dispose de ce dont il a besoin pour répondre à la choquante attaque du week-end et a révélé des détails explicites et sans précédent sur le « mal absolu » infligé par le Hamas à Israël.
« Il y a des moments dans la vie – je le dis littéralement – où un mal pur et simple se déchaîne sur ce monde », a-t-il déclaré à voix basse lors d’un discours retransmis en direct sur de nombreuses chaînes de télévision américaines et israéliennes. « C’est le mal à l’état pur. »
« Des parents massacrés, utilisant leur corps pour tenter de protéger leurs enfants ; des rapports bouleversants de bébés tués ; des familles entières massacrées ; des jeunes gens massacrés alors qu’ils assistaient à un festival de musique… des femmes violées, agressées, exhibées comme des trophées », a-t-il décrit avec horreur.
« Il y a encore tant de familles qui attendent désespérément de connaître le sort de leurs proches. Elles ne savent pas s’ils sont vivants ou morts, ou s’ils sont retenus en otage. Des nourrissons dans les bras de leur mère, des grands-parents en fauteuil roulant, des survivants de la Shoah enlevés et retenus en otage. »
« C’est du terrorisme. Mais malheureusement, pour le peuple juif, ce n’est pas nouveau », a poursuivi Biden. « Cet attentat a fait remonter à la surface des souvenirs douloureux et les cicatrices laissées par des millénaires d’antisémitisme et de génocide du peuple juif », a-t-il poursuivi.
Toujours mardi, le ministre de la Défense Yoav Gallant a déclaré que l’armée israélienne passait à une « offensive totale » contre la bande de Gaza, alors que les affrontements sporadiques avec les terroristes du Hamas dans le sud d’Israël se poursuivaient pour la quatrième journée.
« J’ai levé toutes les contraintes, nous avons repris le contrôle de la zone et nous passons à l’offensive totale », a déclaré Gallant lors d’une allocution prononcée devant les troupes le long de la frontière de la bande de Gaza.
« Vous aurez la possibilité de changer la réalité ici. Vous avez vu les prix [payés], et vous allez voir le changement. Le Hamas voulait un changement à Gaza ; il va changer à 180 degrés par rapport à ce qu’il pensait », a-t-il déclaré.
« Ils regretteront ce moment. Gaza ne redeviendra jamais ce qu’elle était », a poursuivi Gallant.
« Quiconque vient décapiter, assassiner des femmes, des survivants de la Shoah, nous l’éliminerons de toutes nos forces et sans compromis. »
Un fonctionnaire égyptien a déclaré mardi au Times of Israel que Le Caire avait été informé par Israël qu’il se préparait à une opération terrestre de plusieurs mois à Gaza.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.