Plus de 1 500 personnes à l’avant-poste illégal de Homesh pour Tou Bichvat
Des rabbins et des étudiants en yeshiva se sont joints au seder ; ils ont été évacués après plusieurs heures ; le gouvernement a promis de légaliser l'avant-poste
Plus de 1 500 personnes ont organisé dimanche un seder pour la fête juive de Tou Bichvat à l’avant-poste illégal de Cisjordanie, Homesh, bien que l’armée ait déclaré la zone interdite aux civils israéliens.
Les participants – dont des rabbins et des étudiants de la yeshiva de Homesh – sont arrivés en bus à un poste de contrôle de l’armée situé à proximité, puis ont marché jusqu’à l’avant-poste illégal sans être arrêtés par les militaires.
« Avec l’aide de Dieu, nous annoncerons bientôt l’annulation de la Loi de désengagement », a déclaré Shmuel Vendy, directeur de la yeshiva, en référence à la législation qui a ordonné la démolition de l’avant-poste illégal en 2005 dans le cadre du retrait israélien de la Bande de Gaza et de certaines parties du nord de la Cisjordanie.
« Il n’y a pas de jour plus approprié qu’aujourd’hui, Tou Bichvat – une célébration de la Terre d’Israël – pour inviter le grand public. Et je peux dire qu’au cours des deux derniers jours, des personnes et des yeshivot n’ont cessé de me téléphoner pour demander à venir apporter leur soutien », a-t-il déclaré.
Tsahal a déclaré avant le seder que le secteur était une zone militaire fermée et qu’elle avait l’intention d’évacuer les participants.
L’avant-poste a été évacué à minuit à la fin du repas, a déclaré un porte-parole de l’armée au Times of Israel.
Avant l’événement, les Palestiniens ont lancé des pierres sur les bus qui emmenaient les résidents d’implantations sur le site. Un chauffeur de bus israélien a été légèrement blessé et soigné sur place par des secouristes militaires, selon le service d’urgence de Secours Sans Frontières.
Des images de la scène ont montré une fenêtre près du siège du conducteur endommagée par les pierres.
Tou Bichvat, ou le 15e jour du mois hébreu de Chvat, est également appelé le nouvel an des arbres et est marqué par un repas festif composé de fruits et de noix.
Homesh se compose principalement de plusieurs bâtiments de fortune qui ont été utilisés pour abriter une yeshiva établie sur les terrains de l’avant-poste illégal qui a été rasé en 2005 à la suite du désengagement.
Une loi adoptée avant le « désengagement » interdisait la présence de civils israéliens à Homesh et dans trois autres avant-postes illégaux du nord de la Cisjordanie qui avaient été évacuées à l’époque, mais cette loi a rarement été appliquée, ce qui a permis à des résidents d’implantations ultra-nationalistes de se rendre chaque jour au sommet de la colline pour étudier dans la yeshiva.
Homesh a refait la Une des journaux en décembre 2021, lorsque des des terroristes palestiniens ont ouvert le feu sur des étudiants de la yeshiva qui descendaient du sommet de la colline, faisant un mort et deux blessés. Les dirigeants du mouvement pro-implantations ont demandé au gouvernement de légaliser l’avant-poste en réponse à cette attaque terroriste.
Le nouveau gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé en janvier son intention de légaliser Homesh, ce qui en ferait une implantation reconnue, même si la Haute Cour de justice a statué que la yeshiva se trouve sur une propriété privée palestinienne.
À la suite de la décision du gouvernement, la Haute Cour a demandé au gouvernement d’expliquer pourquoi l’avant-poste illégal ne devait pas être évacué. La Cour a également demandé au gouvernement d’expliquer pourquoi il ne devait pas prendre les mesures nécessaires pour permettre aux propriétaires palestiniens d’accéder régulièrement à leurs terres, ce qui leur a été systématiquement refusé pendant des années en raison de la présence de l’avant-poste et des restrictions imposées par Tsahal.
La décision du gouvernement de légaliser l’avant-poste a été condamnée par les États-Unis, qui ont déclaré que l’avant-poste était illégal « même en vertu de la loi israélienne ».
Alors que la communauté internationale considère que toutes les implantations sont illégales, Israël fait la différence entre les implantations construites et autorisées par le ministère de la Défense sur des terres appartenant à l’État, et les avant-postes illégaux construits sans permis, souvent sur des terres privées palestiniennes. Cependant, les avant-postes sont parfois érigés avec l’approbation tacite de l’État, et les gouvernements successifs ont cherché à légaliser au moins certains des quartiers non reconnus en conséquence.
Emanuel Fabiab, Jacob Magid et Jeremy Sharon ont contribué à cet article.