Israël en guerre - Jour 569

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« Plus que le goût » : Affluence à la crêperie de l’ex-otage Keith Siegel à Tel Aviv

La foule se presse autour du stand casher dédié aux pancakes de Siegel, tandis que sa famille appelle à l’aide pour reconstruire sa vie après 484 jours de captivité

(De gauche à droite) : L'ex-otage Aviva Siegel, sa fille Shir et son mari, l'otage récemment libéré Keith, célèbrent l'ouverture de la maison de crêpes Keit Siegel au marché Sarona à Tel Aviv, le 26 mars 2025. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
(De gauche à droite) : L'ex-otage Aviva Siegel, sa fille Shir et son mari, l'otage récemment libéré Keith, célèbrent l'ouverture de la maison de crêpes Keit Siegel au marché Sarona à Tel Aviv, le 26 mars 2025. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

TEL AVIV (JTA) – En tant qu’immigrée américaine en Israël, Lital Friedman en connaît un rayon sur le pancake – notamment le fait que les versions israéliennes ne font pas souvent le poids face au pancake moelleux populaire aux États-Unis.

Mais si elle a fait le déplacement depuis Jérusalem jusqu’au pop-up de pancakes à l’américaine installé au Sarona Market de Tel Aviv, ce n’était pas pour des raisons gastronomiques. Elle est venue parce que Keith Siegel’s Pancake House est un hommage à l’ancien otage dont les pancakes qu’il préparait tous les shabbat pour sa famille sont désormais devenus légendaires.

« Comme tout le monde, je suis de près la situation des otages depuis le début de la guerre, et c’est une autre manière de les soutenir », a déclaré Friedman, installée en Israël depuis plusieurs années après avoir quitté Boca Raton, en Floride. « Ce drame des otages est tellement douloureux que, dès qu’il y a une raison de célébrer, on veut en profiter. »

Keith et son épouse Aviva Siegel ont été enlevés de leur maison où ils vivaient depuis longtemps au kibboutz Kfar Aza, lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023, au cours duquel ils ont assassiné plus de 1 200 personnes et pris 251 otages qu’ils ont emmenés à Gaza, déclenchant ainsi la guerre à Gaza.

Aviva a été libérée après 51 jours de captivité, dans le cadre de l’accord de trêve de novembre, et s’est immédiatement mobilisée pour obtenir la libération de son mari. Keith, lui, a été libéré le 1ᵉʳ février 2025, après 484 jours de captivité, dans le cadre du second accord de cessez-le-feu conclu avec le Hamas.

Sa recette de pancakes a attiré l’attention l’an dernier, après sa publication dans un livre de cuisine édité par le Forum des familles d’otages et de disparus. Sa fille, Shir, a commencé à publier chaque samedi sur Instagram, à ses 45 000 abonnés, combien les pancakes de son père lui manquaient. Très vite, les internautes se sont mis à la taguer dans leurs propres photos de pancakes.

Le mois dernier, à la libération de Keith, Shir recevait des centaines de photos de pancakes chaque week-end.

L’otage libéré Keith Siegel retrouvant ses trois filles, à l’hôpital Ichilov, le 1er février 2025. (Crédit : Armée israélienne)

Le mois dernier, le mouvement des pancakes a pris de l’ampleur lorsque Shir a lancé un appel aux Israéliens pour qu’ils en cuisinent en l’honneur du retour de son père. Sa publication est rapidement devenue virale, et la recette s’est retrouvée dans les journaux du pays.

Le pop-up Keith Siegel’s Pancake House vise à transformer l’élan d’affection du public pour les célèbres pancakes de Keith en un soutien concret à la réhabilitation de sa famille, contrainte de reconstruire une vie loin de leur maison de Kfar Aza.

Si le gouvernement accorde une aide aux ex-otages, les familles doivent de plus en plus se tourner vers le financement participatif pour combler les besoins non pris en charge. Pendant les deux jours que durera le pop-up certifié casher, l’intégralité des recettes du menu à prix libre sera reversée au fonds de soutien de la famille Siegel. Une équipe tournante d’étudiants en pâtisserie et de chefs renommés s’est portée volontaire pour préparer et servir les gourmandises moelleuses.

Dès le premier jour, mercredi, une longue file d’attente s’est formée, serpentant jusqu’au coin de la rue. Shir s’est adressée à la foule, racontant combien son père avait été ému d’apprendre que tant de gens préparaient ses pancakes chaque Shabbat. Mais elle a tenu à rappeler que la Pancake House ne se résume ni à son père, ni à la nourriture : sa mission est de sensibiliser le public au sort des 59 otages encore détenus à Gaza.

Dans l’échoppe, une grande affiche met en lumière les visages de Gali et Ziv Berman, des jumeaux qui sont les derniers otages vivants originaires de Kfar Aza. Assis à une table en plein air, Keith Siegel arborait un tee-shirt à l’effigie de Matan Angrest, avec qui il a partagé une partie de sa captivité, tandis qu’il observait la foule avec émotion.

Siegel a raconté avoir rêvé de pancakes plusieurs fois par jour durant sa détention, ainsi que d’autres souvenirs heureux de sa famille. Sa recette est celle que lui préparait sa mère, Gladys, lorsqu’il était enfant à Chapel Hill, en Caroline du Nord. Elle est décédée 60 jours avant sa libération.

L’ouverture de la crêperie Keith Siegel, en l’honneur de l’ancien otage israélo-américain, au marché Sarona à Tel Aviv, le 26 mars 2025. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

« Maman était une excellente cuisinière et pâtissière », a-t-il déclaré. « Mais plus encore, c’était un être humain merveilleux. »

La passion pour la nourriture est un trait de famille chez les Siegel. Son fils, Shai, est copropriétaire d’une chaîne réputée de restaurants de houmous.

Siegel souligne toutefois ne pas être un « spécialiste de la cuisine » et que, pour lui, le plaisir de manger dépasse largement la saveur des plats.

« Je ne sais même pas si un plat manque de sel ou pas », a-t-il plaisanté. « Ce qui compte pour moi, c’est l’atmosphère, le fait d’être entouré des gens que j’aime. »

Pendant qu’il parlait, Keith était sans cesse abordé par des passants émus, qui venaient lui serrer la main, prendre une photo ou simplement échanger quelques mots. Une femme, Varda Ben Ami, lui a dit à quel point elle était heureuse de le voir enfin rentré, et lui a souhaité une bonne convalescence.

« Après avoir vu son visage sur des affiches pendant si longtemps, le voir en vrai est profondément émouvant », a confié Varda Ben Ami, les larmes aux yeux.

L’ancien otage Keith Siegel, à droite, discute avec des clients lors de l’ouverture de son restaurant Pancake House éponyme, un restaurant éphémère organisé au profit de la réhabilitation de sa famille, au Sarona Market à Tel Aviv, le 26 mars 2025. (Crédit : Deborah Danan)

À un moment donné, deux jeunes filles se sont exclamées qu’elles mangeaient les meilleurs pancakes de leur vie, déclenchant un large sourire chez Keith Siegel.

À une table voisine, Friedman, qui terminait un pancake vegan garni de fraises et de crème fouettée, a abondé dans leur sens.

Elle a ajouté que « ce sont les meilleurs pancakes que j’ai mangés en Israël… Cela dit, je n’en avais jamais mangé au restaurant ici, ce n’est pas exactement une spécialité locale ».

Siegel a précisé que ses pancakes pouvaient facilement être adaptés en version végétalienne — lui-même avait été vegan pendant six ans avant sa captivité, et espère pouvoir le redevenir un jour. Mais selon lui, le secret de leur moelleux réside dans un ingrédient clé : le babeurre. Il a sorti son téléphone pour montrer une image d’un produit de la société laitière israélienne Tnuva, qui, selon lui, se rapproche le plus du buttermilk américain.

Plusieurs chefs célèbres, Karin Goren, Haim Cohen et Ofer Ben Natan, ont proposé des garnitures personnalisées pour le stand. Mais pour Siegel, rien ne surpasse la simplicité du goût de l’enfance : un filet de sirop d’érable.

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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