Pour le Qatar, l’avenir de Gaza est une « question palestinienne »
"La question de savoir qui représente officiellement les Palestiniens et quels groupes doivent être présents dans la sphère politique" relève des Palestiniens eux-mêmes, selon Doha

Le Qatar, qui joue le rôle de médiateur entre Israël et les terroristes palestiniens du Hamas, a estimé mardi que l’avenir de la bande Gaza était « une question palestinienne », au moment où Israël insiste sur la nécessité d’éliminer le Hamas et la « démilitarisation totale » du territoire palestinien.
Ce qui se passe dans le territoire palestinien après le conflit est « une question palestinienne », a affirmé le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères Majed al-Ansari lors d’une conférence de presse.
« La question de savoir qui représente officiellement les Palestiniens et quels groupes doivent être présents dans la sphère politique » relève des Palestiniens eux-mêmes, a-t-il déclaré, en réponse à une question sur la volonté d’Israël d’éradiquer le mouvement terroriste islamiste.
« Ce n’est pas à nous ni à d’autres de répondre à cette question », a-t-il insisté.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar a affirmé mardi que les négociations sur la deuxième phase de la trêve entre Israël et le Hamas, censée permettre la libération de tous les otages retenus à Gaza et la fin définitive de la guerre, allaient commencer « cette semaine ».
« Nous exigeons une démilitarisation totale de Gaza. Nous n’accepterons pas la présence persistante du Hamas ou de tout autre groupe terroriste à Gaza », a-t-il souligné.
Le président américain Donald Trump a proposé de prendre le contrôle du territoire palestinien et d’expulser ses 2,4 millions d’habitants vers l’Égypte et la Jordanie, un projet dénoncé par les pays arabes, qui se préparent à proposer un plan alternatif.
Le projet américain a exacerbé les tensions liées au fragile cessez-le-feu qui a fait taire les armes à Gaza le 19 janvier, après une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël.
La première phase de la trêve, qui s’achève le 1er mars, a déjà permis la libération de 19 otages israéliens et 1 134 détenus palestiniens, sur un total prévu de 33 otages et 1 900 détenus palestiniens.
Elle doit aussi permettre l’entrée d’une aide humanitaire accrue dans la bande de Gaza, assiégée par Israël.
« L’aide qui entre dans la bande de Gaza aujourd’hui est insuffisante, même si nous multiplions par dix ce qui a été convenu », a affirmé mardi Majed al-Ansari.
Et « utiliser l’aide humanitaire comme une carte de négociations est un crime en soi », a-t-il ajouté.