Pour les frères d’Eli Sharabi et d’Or Levy, leur faiblesse justifie la poursuite de l’accord sur les otages
Levy a estimé que l'état des otages libérés était un appel au passage à l'acte lancé à la nation, pour qu'elle prenne conscience que chaque moment passé dans les geôles du Hamas peut être le dernier
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Alors que les otages libérés Eli Sharabi et Or Levy confient aux membres de leur famille les détails de leur captivité entre les mains du Hamas – ils ont notamment raconté qu’ils avaient été enchaînés et affamés dans des tunnels étroits et bas de plafond – leurs frères, Sharon Sharabi et Michael Levy, ont rencontré les journalistes lors d’une conférence de presse organisée à l’hôpital Sheba.
Sharon Sharabi a affirmé que l’état de faiblesse profond de son frère était la preuve de la nécessité de rapatrier jusqu’au dernier des otages.
« Lorsque je vois Eli, Ohad et Or – et d’autres personnes qui avaient été enlevées et qui nous sont revenues – comment ne pas penser à la phrase ‘Je cherche mon frère’, » a dit Sharabi, citant le livre biblique de la Genèse. « Et je vous le dis, Bibi Netanyahu, en cet instant fatidique, prenez des décisions courageuses. Ce sont des instants fatidiques pour sauver des vies humaines. Chaque instant qui passe, chaque seconde qui passe est une seconde qui est susceptible de sauver des vies dans les tunnels du Hamas, face à cet ennemi cruel qui nous a massacrés et tués depuis le 7 octobre ».
Michael Levy, le frère aîné d’Or Levy, a indiqué qu’il pouvait à nouveau serrer son frère dans ses bras – mais que ce n’était pas le même Or qui avait été ôté à l’amour des siens, le 7 octobre.
Or Levy pensait que son épouse, Eynav Levy, avait été tuée dans l’abri antiaérien situé au bord de la route où tous les deux avaient trouvé refuge après avoir fui la rave-party Nova – mais il n’en était pas sûr jusqu’à ce qu’il soit relâché samedi.
« Pendant 491 jours, il a espéré qu’il reviendrait auprès d’elle », a expliqué Michael Levy. « Il ne l’a appris que samedi – comment est-il censé réagir en apprenant cette nouvelle ? »
Michael Levy a noté que son frère a enfin retrouvé son fils de trois ans, Almog, qui a demandé à son père pourquoi il avait mis tant de temps à rentrer à la maison.
« Mais quel est ce monde ? », s’est interrogé Levy. « Nous sommes heureux, mais nous avons en nous une tristesse que nous ne pouvons pas expliquer. Or est revenu seul et son cœur est brisé, encore et encore, par tous les récits qu’il entend sur les dix-huit derniers mois qui viennent de passer ».
Levy a estimé que l’état des otages libérés était un appel au passage à l’acte lancé à la nation, pour qu’elle prenne conscience que chaque moment passé dans les geôles du Hamas peut être le dernier et que la captivité est une condamnation à mort.
« Le retour d’Or est un miracle et chaque famille mérite de vivre ce miracle, le pays tout entier mérite de vivre ce miracle », a affirmé Levy.