Pretoria : Un Sud-Africain qui combat dans les rangs de Tsahal sera arrêté à son retour
L'armée cherche des solutions pour les soldats qui voyagent à l'étranger, alors que l'inquiétude s’étend aux Israéliens qui se rendent dans des pays hostiles à la guerre à Gaza
La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, a déclaré dimanche que les citoyens qui combattent dans les rangs de l’armée israélienne seraient arrêtés à leur retour dans le pays.
« J’ai déjà publié une déclaration pour alerter les Sud-Africains qui combattent aux côtés ou dans les forces israéliennes. Nous sommes prêts. Lorsque vous rentrerez chez vous, nous vous arrêterons », a déclaré Pandor lors d’une conférence sur la solidarité avec les Palestiniens à Pretoria.
Ces déclarations font suite à une première menace lancée en décembre par le ministère sud-africain des Affaires étrangères, qui avait déclaré que les violations présumées du droit international commises par les soldats présents à Gaza durant la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas les rendaient « passibles de poursuites judiciaires en Afrique du Sud ».
Les Sud-Africains doivent obtenir l’autorisation préalable du gouvernement pour combattre légalement en Israël, avait alors rappelé le ministère. Les citoyens qui seraient arrêtés risquent en outre d’être déchus de leur nationalité sud-africaine pour s’être engagés dans une guerre que le pays « ne soutient pas ou n’approuve pas », avait ajouté le ministère des Affaires étrangères.
Face à la crainte que des pays hostiles à la guerre en cours ne cherchent à arrêter des touristes israéliens soupçonnés de combattre à Gaza, Tsahal a déclaré dans un communiqué relayé par Haaretz, mercredi, que « l’armée s’efforce d’apporter une réponse aux éventuels risques sécuritaires et juridiques liés aux déplacements des soldats à l’étranger. Tsahal étudie la question en permanence, en coordination et en coopération avec les ministères concernés ».
L’Afrique du Sud soutient depuis longtemps la cause palestinienne, le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), l’associant souvent à sa propre lutte contre l’apartheid.
Elle a fermement condamné la réponse d’Israël à l’assaut du Hamas du 7 octobre, qui a provoqué la guerre, en poursuivant l’État juif devant la Cour internationale de justice (CIJ) et en rappelant tous ses diplomates du pays.
« Si vous pensez que nous agissons en faveur de la Palestine en raison des élections de cette année, vous ne connaissez pas l’Histoire de l’Afrique du Sud. Vous ne connaissez pas l’Histoire de la libération et de la lutte. Nous n’avons pas rencontré le peuple palestinien le 8 octobre. Nous luttons ensemble depuis de nombreuses décennies », a affirmé Pandor dimanche.
« Le peuple de Palestine a formé les combattants de la liberté du mouvement de libération. Il s’agit d’une relation entre des combattants de la liberté, des activistes et des nations qui partagent une histoire. Une histoire de lutte pour la justice et la liberté », a-t-elle poursuivi.
En décembre, l’Afrique du Sud a déposé une plainte pour « génocide » contre Israël, déclarant que ce dernier avait manqué à ses obligations au titre de la Convention des Nations unies sur le génocide – émise après l’extermination de 6 millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale – dans sa guerre contre le Hamas à Gaza. Lors des audiences de la CIJ en janvier, les avocats d’Israël ont soutenu que sa guerre à Gaza était une défense légitime de son peuple et que c’était le groupe terroriste palestinien du Hamas qui était coupable de génocide.
La CIJ a rendu une première décision à la fin du mois de janvier. Elle a déclaré que les arguments de l’Afrique du Sud selon lesquels les Palestiniens doivent être protégés contre le génocide étaient « plausibles », mais n’a pas ordonné de cessez-le-feu unilatéral immédiat. Une décision finale pourrait prendre une décennie.
Israël a lancé son opération contre le Hamas après l’assaut du groupe terroriste sur le sud d’Israël le 7 octobre, au cours duquel il a massacré près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et pris en otage 253 autres personnes.
Plus de 31 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Tsahal dit avoir éliminé 13 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus d’un millier de terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.
Israël affirme qu’il s’efforce d’éviter de nuire aux civils tout en combattant le Hamas dans des conditions difficiles, car le groupe terroriste mène la guerre au sein de la population civile, qu’il utilise souvent comme bouclier humain.