Profanation d’un monument en hommage à la Shoah au Luxembourg
Le Luxembourg, à l'instar du reste de l'Europe, n'est pas épargné par la flambée de l'antisémitisme
Comme dans de nombreux pays occidentaux, le sentiment d’insécurité grandit au sein de la communauté juive luxembourgeoise depuis le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël. Les événements du 13 octobre dernier, jour de commémoration nationale consacrée à la lutte du peuple luxembourgeois de 1940 à 1945, n’ont fait qu’exacerber cette inquiétude. Cette journée est également dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah.
Cependant, à la veille de cette cérémonie, le monument de Medernach, érigé en hommage aux 18 Juifs déportés en 1941 vers le ghetto de Litzmannstadt, en Pologne, a été vandalisé. De la peinture rouge a été appliquée sur l’inscription « israélite ».
Bernard Gottlieb, président de l’association Recherche et Information sur l’Antisémitisme au Luxembourg (RIAL), cité par le site d’information Virgule, a déclaré que « pour le moment, rien ne permet de préjuger de l’identité des auteurs. À ma connaissance, la commune a porté plainte, et une enquête a été ouverte ».
Le président du RIAL a précisé que cet acte de vandalisme n’est malheureusement pas isolé. Il a évoqué un groupe de jeunes néo-nazis qui ont « paradé devant le mémorial de la Shoah au cimetière juif de Limpertsberg, en faisant le salut hitlérien », ainsi que les incidents lors d’un match de volley entre une équipe locale et Tel Aviv, où « des propos hostiles à Israël ont été prononcés ».
Selon les chiffres du RIAL, les actes antisémites sont en forte augmentation depuis le pogrom du 7 octobre. 140 actes ont été recensés sur l’année, dont une centaine après les massacres.
« On semble continuer sur la même vague en 2024. Ce n’est pas devenu pire, mais c’est la continuation de ce qu’on a observé au quatrième trimestre. Et il n’y a aucune raison que cela cesse au vu du conflit qui persiste », a précisé Gottlieb.
Le responsable communautaire a raconté « qu’il y a eu des intimidations et des paroles violentes, notamment lors des manifestations statiques organisées les samedis après-midi pour réclamer la libération des otages israéliens ».
« Il s’agit généralement d’initiatives pacifiques qui se déroulent très bien. Mais il y a aussi eu un cas où une personne a sorti un couteau de sa poche pour intimider les manifestants. »