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Qatar : l’incursion terrestre à Gaza complique les négociations sur les otages

Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, "la médiation ne fonctionne qu'en période de calme" avec le maintien de liens avec le Hamas, "utiles" pour les négociations

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Des personnes manifestant pour réclamer la libération des Israéliens retenus en otage par les terroristes du Hamas à Gaza, dans la ville de Beer Sheva, au sud d'Israël, le 27 octobre 2023. (Crédit : Flash90)
Des personnes manifestant pour réclamer la libération des Israéliens retenus en otage par les terroristes du Hamas à Gaza, dans la ville de Beer Sheva, au sud d'Israël, le 27 octobre 2023. (Crédit : Flash90)

Le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères a déclaré samedi que l’intensification de l’offensive israélienne à Gaza, lancée vendredi, avait considérablement compliqué les efforts de Doha pour obtenir la libération des personnes faites otages en Israël lors de l’offensive terroriste du Hamas, le 7 octobre dernier.

« Cette escalade rend les choses considérablement plus difficiles », a déclaré à CNN, samedi, Majed al-Ansari, notant toutefois que le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, continuaient à se dire ouverts à la question.

Sinwar avait déclaré plus tôt que son groupe terroriste était « immédiatement » prêt à un échange avec Israël dans le cadre d’un accord « comprenant « la libération de tous les prisonniers retenus dans les prisons de l’occupant sioniste en échange de celle de tous les prisonniers détenus par la résistance », dans un commentaire publié samedi soir sur les groupes de médias du Hamas.

Interrogé sur cette proposition, Netanyahu a déclaré que le gouvernement examinait la question mais que l’évocation publique des détails ne pourrait que nuire aux initiatives menées dans le but de conclure un accord.

Le Premier ministre a également dit que « l’intensification de l’offensive terrestre n’entrait en aucun cas en conflit avec notre capacité à ramener les otages ».

Selon l’armée israélienne, dans la nuit de vendredi à samedi, Tsahal a poursuivi ses opérations terrestres dans la bande de Gaza, ciblant plusieurs membres et positions du Hamas, frappant plus de 150 tunnels souterrains et bunkers.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari, s’adresse au forum de Doha le 6 décembre 2018. (Capture d’écran/YouTube)

A mesure qu’elle intensifiait sa campagne aérienne contre les terroristes du Hamas en territoire palestinien, l’armée israélienne a averti les habitants de la ville de Gaza que la zone était désormais un « champ de bataille ».

Israël a fait savoir à plusieurs reprises son intention de viser la ville de Gaza et d’autres zones du nord de Gaza, où le Hamas aurait ses principales bases opérationnelles et disposerait de vastes installations souterraines, pour l’essentiel situées sous la ville. L’armée incite donc depuis deux semaines le million de civils concerné à se déplacer vers le sud de la bande de Gaza. Beaucoup l’ont fait, mais des centaines de milliers de personnes seraient toujours sur place.

Israël combat le Hamas depuis le 7 octobre dernier, date à laquelle 2 500 terroristes se sont introduits en Israël par voie terrestre, maritime et aérienne pour y tuer plus de 1 400 personnes, dont une majorité de civils chez eux et lors d’une rave en plein air. Le Hamas et des factions terroristes alliées ont également pris 230 otages – parmi lesquels une trentaine d’enfants – qu’ils ont emmenés dans la bande de Gaza où ils sont toujours captifs.

Lors d’une conférence de presse donnée samedi soir, Netanyahu a dit avoir le cœur brisé par sa rencontre avec les familles des otages et a promis : « Nous saisirons toutes les occasions pour rendre nos frères et sœurs kidnappés à leurs familles. »

« Leur enlèvement est un crime contre l’humanité ».

Les représentants des familles ont invité Netanyahu à accepter un échange de prisonniers avec le Hamas sur le principe de « tous les prisonniers contre tous les otages ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avec des représentants de familles dont les proches sont retenus en otage par le Hamas dans la bande de Gaza, le 28 octobre 2023. (Crédit : GPO)

Sinwar avait déclaré plus tôt que son groupe terroriste était « immédiatement » prêt à un échange avec Israël dans le cadre d’un accord « comprenant « la libération de tous les prisonniers retenus dans les prisons de l’occupant sioniste en échange de celle de tous les prisonniers détenus par la résistance », dans un commentaire publié samedi soir sur les groupes de médias du Hamas.

Jusqu’à présent, le Qatar a joué un rôle clé dans la libération de quatre otages depuis le massacre terroriste du 7 octobre : une mère et sa fille américano-israéliennes, et deux femmes israéliennes âgées.

Le Qatar abrite à la fois une base militaire américaine et le bureau politique du Hamas, qui sert également de résidence principale à son chef en exil, Ismail Haniyeh, ainsi qu’à son ancien chef, Khaled Mashaal. Le pays est l’un des principaux soutiens du Hamas, qui transfère des centaines de millions de dollars au groupe terroriste chaque année.

S’adressant à CNN samedi, al-Ansari a dit qu’il était plus difficile de « déplacer des personnes otages lors d’une offensive [terrestre] et sous des bombardements intensifs. Mais d’un point de vue politique aussi, la médiation ne fonctionne que lorsqu’il y a des périodes de calme. »

Il a souligné que les pourparlers étaient « en cours » et que « personne dans la région ne pouvait se permettre d’abandonner et de laisser aux militaires le soin de décider de ce qui se passerait à l’avenir ».

Al-Ansari a indiqué que les libérations successives d’otages pourraient conduire Israël à libérer ses propres prisonniers.

« Nous parlons alors d’un plus grand nombre d’otages libérés, nous parlons d’un véritable échange de prisonniers ».

Des familles d’Israéliens retenus en otage par des terroristes du Hamas à Gaza tiennent une conférence de presse devant le musée d’art de Tel Aviv, le 28 octobre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

« Nous sommes optimistes sur le fait que l’attention se cristallise toujours plus vers les otages civils, mais il est évident que la situation est évolutive sur le terrain », a-t-il ajouté.

Le porte-parole du gouvernement qatari a reconnu que Doha ne disposait pas du nombre précis d’otages actuellement détenus à Gaza. « Je ne suis pas sûr, pour être honnête, que quelqu’un le sache », a-t-il dit, ajoutant que les listes fournies par Israël et le Hamas « ne correspondent pas nécessairement », tout en semblant confirmer les affirmations du Jihad islamique palestinien selon lesquelles ce dernier détient également un certain nombre d’otages.

L’armée a informé les familles de 230 otages que leurs proches sont actuellement détenus dans la bande de Gaza. Ce nombre n’est pas définitif car l’armée mène l’enquête sur la base de nouvelles informations.

Al-Ansari a affirmé qu’Israël et le Hamas « reconnaissent que les otages civils doivent être libérés immédiatement », bien qu’il n’ait pas précisé pourquoi le Hamas continuait de les détenir à Gaza.

Il a déclaré que, dans les négociations, priorité était donnée aux femmes et aux enfants, suivis des « ressortissants étrangers », sans préciser s’il faisait référence aux binationaux ou à ceux qui n’ont pas de passeport israélien. Il a indiqué que les dernières discussions concernent tous les civils détenus à Gaza, indépendamment de leur âge, sexe ou nationalité.

Al-Ansari n’a pas mentionné le cas des soldats pris en otage. Les responsables du Hamas ont déclaré au début de la guerre qu’ils ne commenceraient à négocier leur libération qu’après la fin des combats, mais Sinwar a déclaré samedi que le groupe terroriste serait prêt à les libérer tous « immédiatement ».

Israël, qui estime que le Hamas fait traîner les négociations sur les otages pour retarder l’offensive terrestre de l’armée israélienne, a rejeté les « rumeurs » de progrès significatifs dans les pourparlers.

L’otage israélienne relâchée Yocheved Lifshitz s’adressant à la presse à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv, le 24 octobre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari, a fustigé le « terrorisme psychologique » du Hamas et déclaré qu’Israël travaillait à plusieurs niveaux pour obtenir la libération des otages.

Le rôle du Qatar dans le conflit est une question polémique en Israël, les autorités affirmant que Doha ne devrait pas héberger le groupe terroriste après le carnage auquel le Hamas s’est livré le 7 octobre dernier.

Dans le même temps, Jérusalem semble prendre conscience que le Qatar est sans doute le pays le plus susceptible de servir de médiateur efficace entre Israël et le Hamas, en raison-même des liens de longue date qu’il entretient avec le groupe terroriste.

Le président du Conseil de sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, a même salué les efforts du Qatar dans un tweet en anglais, la semaine passée, qui s’est attiré les foudres de l’ancien Premier ministre Naftali Bennett, mais a également fait penser à de nombreux analystes qu’un accord était en vue.

Dans l’interview qu’il a donnée à CNN, Al-Ansari a assuré que les contacts avec le Hamas étaient « utiles » et que le canal de communication avait été essentiel pour les pourparlers sur la libération des otages et les initiatives visant à désamorcer les combats entre le groupe terroriste et Israël.

Il a ajouté que « diverses parties » avaient incité le Qatar à entrer en communication avec le Hamas et même à permettre au groupe terroriste d’établir un bureau politique à Doha. « Cela a joué un rôle déterminant pour éviter l’escalade », a-t-il déclaré, affirmant que les pourparlers entre le Qatar et le Hamas avaient contribué à réduire les tensions en septembre après deux semaines d’émeutes frontalières palestiniennes.

« Par conséquent, tant que ce canal est utile à la paix, il faut le maintenir. Nous ne pouvons pas nous permettre de le perdre ».

Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, prononce un discours lors d’un dîner d’iftar au Qatar avec des responsables qataris et des diplomates internationaux, le 13 avril 2023 (Hamas.ps)

« C’est utile dans le cadre de cette escalade. C’est la seule façon pour nous de négocier la libération des otages et de leur permettre de rentrer chez eux, auprès des leurs », a-t-il ajouté.

Le Washington Post a rapporté jeudi que les États-Unis et le Qatar avaient convenu de réévaluer les relations entre la monarchie du Golfe et le Hamas une fois le rôle de médiateur de Doha terminé.

Selon cette même source, qui cite quatre diplomates proches des négociations, il n’aurait pas encore été décidé si l’examen inclura l’expulsion des dirigeants du Hamas vivant au Qatar ou d’autres mesures similaires dirigées contre le bureau politique du groupe terroriste.

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