Israël dement tout progrès dans les négociations indirectes sur les otages
Un haut fonctionnaire israélien déclare que Jérusalem pense que le Hamas fait traîner les négociations pour retarder l'incursion terrestre de l'armée dans la bande de Gaza
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Israël pense que le groupe terroriste palestinien du Hamas a fait traîner les négociations sur les otages comme tactique pour retarder l’incursion terrestre de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, a déclaré un haut fonctionnaire israélien au Times of Israel vendredi.
Le fonctionnaire a déclaré qu’en dépit de rumeurs provenant de responsables égyptiens et qataris au cours des derniers jours et faisant état de progrès significatifs dans les négociations en vue de la libération d’un grand nombre d’otages, aucune percée ne semble actuellement imminente.
Lors de l’attaque barbare menée contre Israël le 7 octobre, les terroristes du Hamas ont tué plus de 1 400 personnes, dont une majorité de civils, au cours de raids sur plus de 20 communautés frontalières près de la bande de Gaza, massacrant des familles entières dans leurs maisons et au moins 260 fêtards lors d’un festival de musique en plein air. Les terroristes ont également enlevé plus de 230 otages, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, qu’ils ont entraînés dans la bande de Gaza où ils sont toujours retenus captifs.
L’armée a déclaré vendredi qu’Israël avait informé les familles de 229 personnes, des Israéliens et des personnes ayant la double nationalité, qui ont été prises en otage par le Hamas et les factions terroristes alliées.
Depuis le massacre du 7 octobre, le Hamas a libéré quatre otages, dont une mère et sa fille américano-israéliennes et deux femmes israéliennes âgées, dans le cadre d’un accord négocié par le Qatar, qui accueille à la fois une base militaire américaine et le bureau politique du Hamas.
Le Qatar est l’un des principaux bailleurs de fonds du Hamas, à qui il transfère chaque année des centaines de millions de dollars.
Plus tôt dans la journée de vendredi, la chaîne Al Jazeera, basée au Qatar, avait rapporté que les négociations en vue de la libération d’un grand nombre d’otages avançaient et qu’elles incluraient un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Cette information n’a pu être ni vérifiée ni corroborée.
Par ailleurs, CNN a également rapporté que les négociations étaient en cours, citant des sources diplomatiques. « Les négociations se déroulent très bien », a déclaré la source à CNN. « Il reste des questions à régler, mais les négociations se poursuivent et nous gardons espoir. »
Mais lors d’un briefing vendredi soir, le porte-parole de Tsahal -, le contre-amiral Daniel Hagari, a rejeté ces informations, les qualifiant de rumeurs.
« Je suggère de ne pas prêter attention aux rumeurs, il s’agit de terreur psychologique de la part du Hamas », a-t-il déclaré. « Ne cédez pas à ses manipulations. »
Israël a publiquement insisté sur le fait que les otages devaient être libérés sans condition. Le Hamas aurait cherché à obtenir l’entrée de carburant à Gaza, ce qu’Israël a interdit, ainsi que la libération des prisonniers de sécurité des prisons israéliennes, en même temps qu’un cessez-le-feu.
CNN a également rapporté vendredi que la secrétaire d’État adjointe américaine aux affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, se trouvait dans la capitale qatarie, Doha, pour des réunions avec les dirigeants du Qatar, citant une personne au fait de la question.
Sa présence au Qatar intervient un jour après que le Washington Post a rapporté que les États-Unis et le Qatar avaient convenu de réévaluer les relations de la monarchie du Golfe avec le Hamas après que Doha a achevé son rôle dans la libération des otages pris par le groupe terroriste.
L’accord a été conclu lors d’une récente réunion entre le secrétaire d’État américain Antony Blinken et l’émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani. Il s’agit d’une tentative de Washington d’équilibrer son objectif à court terme de libérer autant d’otages que possible et sa stratégie à long-terme d’étouffer le soutien du Hamas, selon l’article.
Vendredi, Ynet a rapporté que l’ambassadeur du Qatar aux États-Unis, Meshal ben Hamad al-Thani, s’était entretenu avec un Israélien dont la femme et les trois enfants sont retenus en otage par le Hamas à Gaza.
Avichaï Brodutch, qui a organisé une veillée devant le siège du ministère de la Défense à Tel Aviv, a remercié l’ambassadeur pour les efforts déployés par le Qatar en vue de libérer les otages, selon l’article.
Brodutch est le mari endeuillé de Hagar, 40 ans, et le père d’Ofri, 10 ans, Yuval, 8 ans et Uriah, 4 ans, qui ont disparu en même temps qu’Avigayil Idan, 3 ans, dont les parents Roee et Smadar Idan ont été assassinés le 7 octobre au kibboutz Kfar Azza. Depuis, il organise une veillée en face du quartier général de l’armée israélienne à Tel Aviv.
Brodutch aurait demandé à al-Thani de poursuivre les contacts intensifs afin de libérer sa famille et la trentaine d’autres enfants kidnappés par les terroristes le 7 octobre, selon Ynet.
Les pourparlers étaient le premier contact connu entre le Qatar et des civils israéliens cherchant à retrouver leurs proches.
Les informations indiquent que le responsable israélien de la question, Gal Hirsch, a été largement mis à l’écart.
Le Qatar n’a pas confirmé l’existence de tels pourparlers.
Jeudi, les familles des otages ont tenu une conférence de presse pour protester contre l’inaction du gouvernement et son incapacité à les tenir informées des efforts déployés pour obtenir la libération de leurs proches.
Elles ont prévenu qu’elles perdent patience.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.
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