Quelques-uns des centaines d’actes antisémites commis en France ce mois
Parmi les derniers faits rapportés : l’incendie de la porte d’entrée d’un couple juif à Paris, des tags antisémites à Cannes et ailleurs, et diverses agressions
Élisabeth Borne a annoncé lundi, lors d’un débat à l’Assemblée nationale, que plus de 300 personnes avaient été arrêtées en France pour des « actes ou menaces antisémites » depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.
« La plateforme Pharos qui recueille et traite les signalements de contenus haineux en ligne a reçu plus de 4 000 alertes. Plus de 300 ont été transmis à la justice afin que les auteurs soient retrouvés et sanctionnés », a ajouté la Première ministre en conclusion de ce débat, qui était consacré à la situation internationale.
Parmi ces faits : des inscriptions, comme « des croix gammées, des ‘morts aux Juifs’, des appels à l’intifada ». Mais aussi « des actes encore plus graves, des gens arrêtés à l’entrée d’une école ou d’une synagogue avec une arme blanche, un drone qu’on a vu voler à l’intérieur d’un lieu cultuel juif », avait indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin la semaine dernière sur France inter.
Le Times of Israël est déjà revenu en détails sur un certain nombre de ces actes, impossible à tous lister. Nous avons ainsi notamment rapporté que des lycéens parisiens avaient déposé plainte contre des camarades pour « propos antisémites » et « apologie du terrorisme » ; qu’un jeune Tunisien avait été arrêté après des menaces devant une synagogue à Paris ; qu’un large tag antisémite « Tuer les juifs est un devoir » avait été peint à Carcassonne ; qu’un adolescent avec un couteau avait été arrêté près de la synagogue de Strasbourg ; ou encore que les murs d’un appartement cambriolé avaient été couverts d’inscriptions antisémites à Grenoble.
En outre, parmi les nouveaux faits évoqués et rapportés par la presse locale et nationale française ces derniers jours, figure notamment l’incendie de la porte d’entrée d’un couple d’octogénaires juifs dans le 20e arrondissement de Paris.
Cette nuit. Paris 20ème.
Des #Nazis sont venus brûler la #Mezouza d'un couple de 80 ans.Monsieur @GDarmanin, la sécurité des #Juifs en France n'est plus assurée.
A contre cœur, j'enlève aujourd'hui ma #Mezouza de ma porte. ???? pic.twitter.com/cqID3Bq7MX
— Juliette_Et_Vous_ (@Juliette_AndYou) October 20, 2023
Leur appartement était le seul de l’immeuble à avoir, à sa porte, une mezouza. Un suspect, Mohammed B., 25 ans, inconnu des services de police, habitant le même immeuble, s’est depuis dénoncé et a été transféré en psychiatrie. Une enquête pour dégradations par un moyen dangereux en raison de la religion a été ouverte.
À Grenoble, un lycéen de 17 ans a été interpellé puis placé sous contrôle judiciaire après des menaces de mort à caractère antisémite proférées dans son établissement.
À Ancenis (Loire-Atlantique), une croix gammée et l’inscription « Juif » ont été retrouvées sur la voiture d’un couple. Une plainte a été déposée et l’enquête a été confiée à la communauté de brigade de gendarmerie de la ville.
Des tags injurieux et antisémites ont été découverts au lycée Bristol de Cannes. Un professeur serait la cible de ces menaces.
À Alès (Gard), un homme a été placé quatre mois sous bracelet électronique après avoir appelé à la haine contre les Juifs et les Israéliens.
Sur Facebook, désignant ces peuples, il avait fait état d’une « race maudite », d’une « sous-race », et ajouté que « l’humiliation vous viendra sûrement ». Il avait écrit dans un second post : « Seigneur, extermine cette sous-race maudite. »
À Nice, le parquet a eu connaissance de cinq affaires en dix jours en lien avec des actes antisémites dans la ville.
Un homme de 48 ans a ainsi été interpellé après avoir hurlé : « Putain de Juifs de merde. Je vais me radicaliser à l’Islam et tuer des Juifs. » Quelques jours plus tard, en pleine nuit, un groupe de quatre jeunes hommes d’origine turque et cap-verdienne s’en est pris à l’agent de sécurité chargé de surveiller le projecteur diffusant un drapeau israélien sur une tour de la ville, une initiative municipale. « On va revenir avec des armes. On va te brûler toi et ton projecteur», l’ont-ils menacé. Ils ont ensuite été interpellés. Des tags ont aussi été découverts dans les rues de Nice, certains en faveur des manifestations pro-Palestine un temps interdites, d’autres clairement antisémites, avec notamment des croix gammées.
La ville a aussi été marquée par le cas du footballeur Youcef Atal, évoluant à l’OGC Nice. Depuis suspendu, il est visé par une enquête préliminaire pour « apologie du terrorisme ». Il avait partagé sur Instagram une vidéo d’un prédicateur islamiste contre les Juifs.
Enfin, toujours dans la ville, un élève juif a été victime de menaces de la part d’un petit groupe de collégiens dans un établissement public, parmi de nombreux autres faits d’antisémitisme survenus ces derniers jours en France, alors que les députés La France insoumise continuent à faire enfler la polémique autour de la position adoptée par la France dans le conflit opposant Israël au groupe terroriste islamiste du Hamas.