Israël en guerre - Jour 365

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Réactions internationales à la décision de la CIJ sur l’accusation de « génocide » contre Israël

La Cour internationale de justice a notamment appelé Israël à "prendre toutes les mesures en son pouvoir" pour éviter un génocide à Gaza

La délégation sud-africaine (à gauche), et la délégation israélienne (à droite), lors d'une session à la Cour internationale de justice, à La Haye, aux Pays-Bas, le 26 janvier 2024. (Crédit : Patrick Post/AP Photo)

La délégation sud-africaine (à gauche), et la délégation israélienne (à droite), lors d'une session à la Cour internationale de justice, à La Haye, aux Pays-Bas, le 26 janvier 2024. (Crédit : Patrick Post/AP Photo)


Les réactions internationales ont afflué vendredi peu après la décision de la plus haute juridiction de l’ONU appelant Israël notamment à « prendre toutes les mesures en son pouvoir » pour éviter un génocide à Gaza.

La Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye et n’a aucun levier pour imposer ses décisions, a également enjoint Israël à prendre « des mesures immédiates » pour permettre la fourniture « de l’aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent » dans la bande de Gaza, sans cependant y appeler à un cessez-le-feu.

Cette attaque a entraîné la mort de plus de 1 140 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Quelque 250 personnes ont alors été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre durant une trêve en échange de prisonniers palestiniens.

En riposte, Israël a juré « d’anéantir » le Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël notamment, et lancé une vaste opération militaire qui a fait, selon le ministère de la Santé du mouvement, 26 083 morts – un chiffre invérifiable.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’exprimant dans une déclaration vidéo le 26 janvier 2024. (Crédit : Capture d’écran X ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Israël : accusations « scandaleuses »

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé « scandaleuses » les accusations de « génocide » à Gaza déposées par l’Afrique du Sud.

« La tentative ignoble de refuser à Israël » le « droit fondamental » de se défendre est « une discrimination flagrante contre l’État juif, et elle a été « rejetée à juste titre », a estimé M. Netanyahu.

Plusieurs ministres ont aussi réagi.

Autorité palestinienne : aucun État n’est « au-dessus de la loi »

La décision est « un avertissement important (rappelant) qu’aucun État n’est au-dessus de la loi », a réagi le ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Riyad al-Maliki, dans un message vidéo.

« Les États ont désormais l’obligation juridique claire de mettre fin à la guerre génocidaire d’Israël contre le peuple palestinien de Gaza », a-t-il poursuivi.

Le conseiller juridique du ministère des Affaires étrangères israélien Tal Becker (debout à droite) montre à la cour des photographies d’otages israéliens à Gaza lors de la procédure à La Haye le 12 janvier 2024. (Crédit : Capture d’écran)

Pretoria : « Victoire décisive »

L’Afrique du Sud, qui avait saisi la CIJ, a salué vendredi une « victoire décisive pour l’État de droit international et une étape importante dans la quête de justice pour le peuple palestinien », selon son ministère des Affaires étrangères.

« Aujourd’hui, Israël se tient face à la communauté internationale, ses crimes contre les Palestiniens exposés au grand jour », a réagi le président sud-africain Cyril Ramaphosa dans une adresse télévisée. « Nous attendons d’Israël, qui se veut une démocratie et un État de droit, qu’il se conforme aux décisions rendues. »

La Cour pénale internationale, autre juridiction de justice internationale, avait entendu lors d’une audience à La Haye en 2015 l’Afrique du Sud sur les raisons de son refus d’arrêter sur son sol le président soudanais Omar el-Béchir, poursuivi pour génocide.

Hamas : « isoler Israël »

La décision est « un développement important » qui « contribue à isoler Israël » et « dénoncer ses crimes » dans la bande de Gaza, a réagi vendredi le groupe terroriste palestinien.

États-Unis : des accusations « sans fondement »

Washington a réaffirmé vendredi que les accusations de « génocide » à l’encontre d’Israël étaient « sans fondement ».

« Nous continuons de penser que les accusations de génocide sont sans fondement et prenons note du fait que la Cour n’a pas conclu à un génocide ni appelé à un cessez-le-feu », a déclaré un porte-parole du département d’État, la Cour ne s’étant pas encore prononcé, à ce stade, sur le fond.

Qatar : une « victoire pour l’humanité »

Le Qatar s’est félicité vendredi de la décision de la Cour internationale de justice, saluant « une victoire pour l’humanité ».

Dans un communiqué, le ministère qatari des Affaires étrangères a « salué les mesures provisoires ordonnées par la CIJ », se félicitant d’une « victoire pour l’humanité (…) et la justice internationale ».

Le Qatar, où sont basés plusieurs dirigeants politiques du Hamas, sert de principal médiateur entre le groupe terroriste qui gouverne Gaza et les responsables israéliens dans le conflit.

Arabie Saoudite : « rejet catégorique des pratiques de l’occupation israélienne »

L’Arabie saoudite a elle aussi salué la décision de la Cour, a déclaré son ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le royaume a affirmé « son rejet catégorique des pratiques de l’occupation israélienne et des violations de la Convention des Nations unies sur le génocide » et appelé la communauté internationale à « faire rendre des comptes à Israël » pour ses « violations systématiques » du droit international.

Le royaume a également appelé à « davantage de mesures » pour parvenir à un « cessez-le-feu dans la bande de Gaza » et fournir « une protection au peuple palestinien ».

Egypte : une décision saluée

L’Égypte a salué la décision de la Cour. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères a ajouté que l’Égypte « attendait avec impatience que la Cour internationale de justice exige un cessez-le-feu immédiat à Gaza, comme la Cour l’a statué dans des affaires similaires », soulignant la nécessité de respecter et de mettre en œuvre ses décisions.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan à Budapest, en Hongrie, le 18 décembre 2023. (Crédit : Attila Kisbenedek/AFP)

Turquie : décision « précieuse »

« Je considère comme précieuse la décision d’injonction provisoire prise par la Cour internationale de justice concernant les attaques inhumaines à Gaza et je m’en félicite », a écrit sur le réseau social X le président turc Recep Tayyip Erdogan.

« Nous espérons que les attaques d’Israël contre les femmes, les enfants et les personnes âgées prendront fin », a ajouté le chef de l’État, l’un des dirigeants les plus critiques d’Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

France : le génocide nécessite « l’établissement d’une intention »

La France a affirmé envisager de faire part « d’observations » à la CIJ, dans lesquelles elle indiquera notamment « l’importance qu’elle attache à ce que la Cour tienne compte de la gravité exceptionnelle du crime de génocide, qui nécessite l’établissement d’une intention ».

Le ministère français des Affaires étrangères a par ailleurs rappelé « l’importance » du « respect strict du droit international humanitaire par Israël », et se félicite que la CIJ appelle, « comme la France », à la « libération immédiate et inconditionnelle » des otages détenus à Gaza. Paris réaffirme également « (œuvrer) à un cessez-le-feu ». « Cette décision de la Cour renforce notre détermination à œuvrer à de tels résultats », conclut le communiqué.

De son côté, le leader de La France insoumise, parti régulièrement accusé d’antisémitisme, Jean-Luc Mélenchon, a salué vendredi la décision de la CIJ, « un triomphe du droit sur la loi du plus fort ». « Au-dessus du carnage à Gaza, l’humanité affirme le droit des Palestiniens à être considérés comme des êtres humains », a-t-il écrit sur X. « A présent tous les États signataires de la Convention contre le génocide doivent agir pour faire respecter ses décisions. La France est obligée d’agir pour protéger les civils palestiniens », a-t-il ajouté. « Présidant le conseil de sécurité de l’ONU, la France doit respecter cette décision et contraindre Israël à un cessez-le-feu », a pour sa part demandé le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, alors que la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot a salué une « décision historique » en appelant à un « cessez-le-feu à Gaza ».

Allemagne : Israël doit « adhérer » à la décision

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré qu’Israël « devait adhérer » à la décision de la CIJ, mais a également déclaré que le Hamas devait libérer les otages.

« La Cour internationale de Justice n’a pas statué sur le fond, mais a ordonné des mesures temporaires dans le cadre de la procédure provisoire de protection juridique », a-t-elle dit. « Mais ces mesures sont également contraignantes au regard du droit international. Israël doit adhérer à cela. »

« Dans le même temps, le tribunal a clairement indiqué que les actions d’Israël à Gaza faisaient suite à la terreur barbare du 7 octobre, et a rappelé que le Hamas était également lié par le droit humanitaire international et devait enfin libérer tous les otages », a ajouté Baerbock. « Nous soutiendrons cela de toutes nos forces, ainsi que la mesure ordonnée par Israël pour autoriser de toute urgence davantage d’aide humanitaire à Gaza. »

Des Palestiniens devant un immeuble résidentiel détruit après une frappe israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 10 janvier 2024. (Crédit : Fatima Shbaïr/AP Photo)

UE : « mise en œuvre complète, immédiate et effective »

Les décisions de la CIJ « sont contraignantes pour les parties et celles-ci doivent s’y conformer. L’Union européenne attend leur mise en œuvre complète, immédiate et effective », a indiqué un communiqué commun du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et de la Commission européenne.

Espagne : « défendre la paix »

« Nous saluons la décision de la Cour internationale de justice et demandons aux parties d’appliquer les mesures provisoires qu’elle a décrétées », a indiqué le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez dans un message publié sur le réseau social X.

« Nous continuerons à défendre la paix et la fin de la guerre, la libération des otages, l’accès à l’aide humanitaire et la création de l’État palestinien à côté d’Israël afin que les deux nations coexistent dans la paix et la sécurité », a-t-il ajouté.

L’Union africaine : la décision « confirme le respect du droit international »

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a salué samedi la décision de la Cour internationale de justice. « La décision confirme le respect du droit international et la nécessité pour Israël de se conformer impérativement à ses obligations en vertu de la Convention sur le génocide », a déclaré M. Faki dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.

Israël doit « prendre toutes les mesures en son pouvoir » pour prévenir tout acte de génocide et aucun dirigeant ne doit faire de déclarations incitant au génocide, a déclaré la juridiction. Par ailleurs, « l’État d’Israël doit prendre sans délai des mesures effectives pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire », a-t-elle ajouté. M. Faki a déclaré que l’Union africaine se félicitait des mesures ordonnées par la Cour.

Le J7, groupe de travail des grandes communautés juives contre l’antisémitisme : « les opposants à Israël politisent sans vergogne la Convention sur le génocide »

Le J7, groupe de travail des grandes communautés juives contre l’antisémitisme, a publié un communiqué dans lequel il prend « acte du rejet approprié par la Cour internationale de justice de la demande extrême de l’Afrique du Sud pour un cessez-le-feu israélien, qui reconnaît tacitement le droit d’Israël à l’autodéfense contre le Hamas et d’autres à Gaza, ainsi que de l’appel de la CIJ pour la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages. Nous sommes toutefois profondément déçus par la décision prise aujourd’hui par la CIJ d’énoncer une série de mesures provisoires à l’encontre d’Israël, car elle donne du poids aux revendications absurdes de l’Afrique du Sud ».

« Les opposants à Israël politisent sans vergogne la Convention sur le génocide, tournant ainsi en ridicule les génocides réels, passés, présents et futurs. Cela s’inscrit dans le cadre d’une campagne anti-israélienne plus vaste et moralement obscène, menée par l’Afrique du Sud, avec le soutien du régime iranien et d’autres gouvernements hostiles à l’État juif. Leur objectif est d’affaiblir le statut international enviable d’Israël, tout en renforçant l’image du Hamas et d’autres organisations terroristes engagées dans la destruction violente d’Israël. Il est franchement choquant que la CIJ, sur qui repose ultimement l’interprétation du droit international qui guide les véritables États de droit, ait été victime du sinistre stratagème de l’Afrique du Sud », est-il ajouté.

« Les mesures conservatoires prononcée par la Cour seront probablement mal interprétées par certains qui soutiendront à tort qu’Israël commet en fait des actes de génocide à Gaza. Ce serait un mensonge », indiquent-ils.

Le B’nai B’rith International : « troublé » par les demandes de la CIJ

Le B’nai B’rith International s’est dit « troublé » par le fait que la CIJ a affirmé que les conditions requises pour accéder à plusieurs demandes de mesures préliminaires de l’Afrique du Sud, y compris la nécessité pour Israël de faire rapport sur le respect de ses obligations, avaient été satisfaites.

« L’annonce du tribunal s’est largement appuyée sur les souffrances à Gaza et sur les déclarations prétendument répréhensibles de certains responsables politiques israéliens, avec une attention minimale sur les horribles crimes palestiniens commis contre les Israéliens, sur les conditions militaires très difficiles mises en place par le Hamas à Gaza et sur l’obligation d’Israël de défendre la vie de ses citoyens », indique l’organisation juive. Celle-ci dénonce ainsi « l’indifférence de l’Afrique du Sud, au mieux, à l’égard des aspirations génocidaires des terroristes contre les Juifs israéliens – et de l’incapacité de la Cour à indiquer les obligations des Palestiniens et des autres parties d’assurer la survie et les besoins humanitaires des civils israéliens ».

« La simple suggestion selon laquelle Israël – et non ses ennemis, ouvertement engagés dans l’éradication violente d’Israël – pourrait être coupable de ‘génocide’, est scandaleuse si l’on considère des faits manifestes, notamment les efforts exceptionnels d’Israël pour réduire les pertes civiles palestiniennes et pour fournir une aide humanitaire à la population de Gaza, même au cours d’une guerre non provoquée, comme les guerres précédentes, brutalement déclenchée par la partie palestinienne. »

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