Retour d’une Israélienne-canadienne qui a combattu avec les Kurdes
La vétérane de Tsahal, Gill Rosenberg, est rentrée en Israël après avoir combattu en Irak et en Syrie contre l’EI

Une Israélienne-canadienne qui a rejoint les forces kurdes combattant l’Etat islamique est rentrée en Israël dimanche après plus de six en Irak et en Syrie.
Gill Rosenberg, 31 ans, a déclaré au site d’informations Ynet qu’elle est partie de la Syrie pour l’Irak en janvier et qu’elle s’était envolée pour Paris il y a juste plus d’une semaine avant de prendre un vol pour l’aéroport Ben Gurion.
« Je suis heureuse d’être à la maison », a-t-elle déclaré de l’université de Tel Aviv. « Tout allait bien mais même, c’est un pays en guerre, donc c’est difficile ».
Rosenberg, une vétérane de l’armée israélienne, est devenue la chouchou des médias quand elle a annoncé sur Facebook qu’elle avait rejoint les rangs des combattants kurdes.
L’immigrée, qui est née au Canada, est partie de son domicile de Tel Aviv le 2 novembre. Elle est passée par Amman avant de s’envoler pour Erbil, la capitale de la province autonome du Kurdistan d’Irak.

Elle a posté des images d’elle avec les forces kurdes sur les médias sociaux, et a nié les articles qui indiquaient qu’elle avait été capturée par les combattants de l’Etat islamique dans la région.
Rosenberg avait déclaré à l’époque sur les ondes d’Israel Radio qu’elle voulait faire sa part pour la lutte nationale kurde et qu’elle espérait que son expérience dans l’armée serait utile aux Kurdes.
S’exprimant dans une interview publiée dimanche, Rosenberg a expliqué qu’il lui était difficile d’être de retour à Tel Aviv et de profiter de la plage quand ses amis de Syrie combattaient toujours contre le groupe terroriste de l’Etat islamique.
« Le Kurdistan, en plus des lignes de front, a trois millions de réfugiés de toute la région qui ont été déplacés et c’est en majorité des femmes et des enfants. La situation humanitaire là-bas est une énorme crise », a-t-elle signalé au site.
Rosenberg a aussi révélé que les progrès de l’EI et le rôle de plus en plus important de l’Iran l’ont convaincue de partir et de rentrer en Israël.
« C’est ma maison », a-t-elle affirmé au micro de la Deuxième chaîne dans une interview plus tard dans la journée de dimanche.
Elle a aussi précisé que ce qui l’a poussée à rejoindre les combats était la notion de « plus jamais ça », s’assurer qu’une atrocité comme l’Holocauste ne se reproduise plus.
Maintenant qu’elle est de retour, a-t-elle dit, elle a précisé qu’elle comptait rester et aider à sensibiliser les gens sur la situation au Kurdistan et défendre les droits des Kurdes et des autres minorités en Irak.
Rosenberg a été interrogée par les services de sécurité du Shin Bet à son retour en Israël puis a été relâchée.

Certains ont critiqué sa décision de partir combattre l’EI et de devenir, de fait, une cible potentielle de kidnapping et qui aurait obligé Israël à négocier pour obtenir sa libération.
Rosenberg a été arrêtée en 2009 à la suite d’une opération conjointe du FBI et de la police d’Israël et a passé trois ans dans une prison américaine pour s’être fait passer pour une responsable de la loterie et avoir convaincu des personnes âgées sans méfiance à payer pour des services fictifs, selon le site d’informations Walla.
Les informations de la Dixième chaîne ont révélé que Rosenberg avait initialement été condamnée à une peine de prison de quatre ans mais que sa peine a finalement été raccourcie et qu’elle a été expulsée vers Israël.
AFP a contribué à cet article.