Retour sur la rencontre entre Netanyahu et Hegseth
Le Premier ministre a aussi rencontré mercredi le vice-président JD Vance et le conseiller à la Sécurité nationale Mike Waltz à la Blair House

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rencontré le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, au Pentagone mercredi. À cette occasion, le plus haut responsable américain de la défense a fait l’éloge des réalisations militaires d’Israël au cours des quinze derniers mois de combat contre les groupes terroristes palestinien du Hamas, à Gaza, et chiite libanais du Hezbollah, au Liban.
Cette rencontre a eu lieu au troisième jour de la visite de Netanyahu à Washington, où il a rencontré plus tôt dans la semaine le président américain Donald Trump et un certain nombre de hauts responsables de sa nouvelle administration.
Il s’agissait de la première rencontre avec un dirigeant étranger que Hegseth accueillait depuis son entrée en fonction le mois dernier.
À son arrivée au Pentagone mercredi après-midi, le Premier ministre a été accueilli par une fanfare militaire vêtue de rouge et jouant l’Hatikva, l’hymne national israélien, ainsi que la Star-Spangled Banner (bannière étoilée). Une garde d’honneur du corps des Marines portant le drapeau d’Israël attendait également pour l’accueillir.
Au cours de la réunion, Hegseth a profité de l’occasion pour faire l’éloge d’Israël pour ses actions contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah au Liban, et en particulier pour l’élimination de son principal chef armé, Fouad Shokor, en juillet 2024.
Shokor, qui avait été le bras droit du chef du Hezbollah de l’époque, Hassan Nasrallah, était recherché par les États-Unis pour son rôle dans l’attentat à la bombe perpétré en 1983 contre une caserne de Marines américains à Beyrouth.

« Vous n’avez pas la mémoire courte, et nous n’avons pas la mémoire courte non plus », a déclaré Hegseth.
Il a également fait l’éloge d’Israël de manière plus générale pour avoir « nui de manière significative à l’Iran et à ses mandataires » au cours des seize derniers mois, a indiqué le ministère de la Défense dans un compte rendu de la réunion.
Les deux hommes ont également discuté de la guerre contre le Hamas à Gaza, déclenchée par le pogrom perpétré par ce dernier dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, au cours duquel plus de 1 200 personnes ont été tuées et 251 autres ont été prises en otage et emmenées de force à Gaza. Des dizaines de citoyens américains figuraient parmi les victimes de ces massacres.
Soulignant que les États-Unis « soutiendront le droit d’Israël à se défendre », Hegseth a critiqué l’administration précédente, dirigée par le président de l’époque Joe Biden, qui avait retenu une cargaison de bombes de 900 kg, craignant qu’Israël ne les utilise dans des zones densément peuplées de la bande de Gaza.
Trump a levé le blocage des armes à son retour à la Maison Blanche et, en début de semaine, le Wall Street Journal a rapporté que la Maison Blanche préparait un nouveau lot d’armes et d’équipements militaires destinés à Israël, pour un montant d’environ un milliard de dollars.
« Nous avons fourni des munitions qui n’étaient pas fournies auparavant, qui étaient utiles pour éradiquer les ennemis radicaux », a indiqué Hegseth à Netanyahu, qui, selon le communiqué américain, a félicité l’administration Trump pour son « engagement à fournir à Israël les munitions dont il a besoin ».
Abordant la déclaration fracassante de Trump en début de semaine, lorsqu’il a annoncé que les États-Unis allaient « reprendre » et « disposer » de la bande de Gaza, Hegseth a refusé de dire si une telle mesure impliquerait le déploiement de troupes américaines dans l’enclave.
Au lieu de cela, il a expliqué que « la définition de la folie est de faire la même chose encore et encore et encore ».
« Le président est prêt à sortir des sentiers battus », a souligné Hegseth.
« Il est prêt à trouver des moyens nouveaux et uniques pour résoudre des problèmes qui semblaient insolubles. Nous sommes prêts à examiner toutes les options. »
Hegseth a également souligné que Netanyahu était le premier dirigeant étranger qu’il accueillait depuis sa nomination au poste de secrétaire à la Défense le mois dernier.
Il a souligné « le lien indéfectible qui existe entre les États-Unis et Israël », selon le communiqué, et a salué Israël en tant « qu’allié modèle au Moyen-Orient ».

Dans ses propres déclarations, Netanyahu a également mis l’accent sur l’alliance unique entre Israël et les États-Unis.
« Nous n’avons aucun scrupule à combattre nos ennemis nous-mêmes », a-t-il déclaré.
« Nous sommes prêts à assumer le fardeau de notre défense en affrontant les forces du radicalisme et du terrorisme ainsi que celles qui sont foncièrement anti-américaines. »
« Ils vous surnomment le Grand Satan, et ils nous surnomment le Petit Satan, mais nous nous mettons simplement en travers de leur chemin. Vous êtes leur grand ennemi », a-t-il affirmé.
« En affrontant ces différents ennemis, nous ne nous contentons pas de vaincre ceux qui veulent nous attaquer, mais aussi ceux qui veulent vous attaquer. »
« C’est pourquoi notre victoire est votre victoire », a souligné Netanyahu, ajoutant qu’Israël était « bien avancé » dans la poursuite de ses objectifs de guerre.
Outre sa rencontre avec Hegseth, Netanyahu a rencontré mercredi le vice-président JD Vance et le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz à la Blair House.
Ni les États-Unis ni Israël n’ont fourni de compte rendu de la réunion.
Une grande partie de la visite de Netanyahu à Washington a été centrée sur le projet de Trump pour la bande de Gaza d’après-guerre, qui consiste à la vider de sa population et à la reconstruire pour en faire « la Côte d’Azur du Moyen-Orient ».
Le président a insisté pour que l’Égypte et la Jordanie acceptent d’accueillir les habitants de Gaza, une idée que les deux pays ont catégoriquement rejetée, arguant que cela les déstabiliserait et que les Palestiniens devraient être autorisés à rester sur leurs terres, tout comme les Israéliens.
En réponse au plan de Trump, Netanyahu a salué la « volonté du président de sortir des sentiers battus » et a déclaré que son plan « méritait qu’on s’y intéresse ».
« Vous dites des choses que les autres refusent de dire. Et une fois que l’effet de surprise est dépassé, les gens se grattent la tête et se disent : ‘Vous savez quoi ? Il a raison’ », a-t-il déclaré à propos de Trump lors de leur conférence de presse commune qui s’est tenue mardi.
La visite de Netanyahu à la Maison Blanche est la première d’un dirigeant étranger depuis l’entrée en fonction de Trump.
Les deux hommes ont connu des petits différends par le passé, mais Netanyahu a profité du retour au pouvoir du républicain après que ses liens avec Biden se sont de plus en plus distendus en raison de la manière dont Israël a mené la guerre à Gaza.
« Vous êtes le plus grand ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison Blanche », a déclaré Netanyahu mardi.
« Vous imaginez où nous en serons dans quatre ans ? »