Retour sur l’exposition « Arteology » au Parc archéologique de Jérusalem
Dans le cadre de cette exposition de Nicole Kornberg-Jacobovici qui a été organisée sur un site archéologique, des œuvres en terre cuite, en grès et en argile ont été présentées
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Nicole Kornberg-Jacobovici a bien pu être la toute première artiste spécialisée dans la céramique à faire découvrir ses œuvres sur le site des fouilles organisées là où se tenait le Second temple, avec ses rues et ses canaux d’écoulement.
« Arteology : Le pouvoir des anciens sous ses formes contemporaines » était une exposition d’œuvres en terre cuite, en grès et en argile de Kornberg-Jacobovici, des travaux que le public a pu découvrir au parc archéologique de Jérusalem jusqu’au 14 octobre. L’accès se faisait par la Cité de David.
Les œuvres créées par l’artiste israélo-canadienne ont toujours été inspirées par ses études des poteries réalisées par les Égyptiens de l’Age de Bronze ou des poteries mycéniennes, étrusques et israélites.
Elle a commencé à travailler sur les 27 céramiques qui ont été présentées dans le cadre de cette exposition en 2019 et elle raconte avoir tiré son inspiration d’une exposition de groupe à laquelle elle avait participé à Milan. À cette occasion, un critique d’art italien renommé avait évoqué le travail de Kornberg-Jacobovici qui, selon lui, était un « dialogue entre l’ancien et le moderne ».
Kornberg-Jacobovici devait exposer à Florence après Milan mais la pandémie a frappé, mettant ses projets en pause.
Elle a continué à travailler, créant ses vases, ses bols et ses plats en céramique, des œuvres inspirées par des thématiques bibliques et historiques, en s’interrogeant sur le lieu qui, en Israël, saurait le mieux accueillir son travail.
« J’avais l’idée de les mettre dans une grotte, sur l’un de ces sites archéologiques qui ne sont plus utilisés aujourd’hui », explique-t-elle.
Yuval Baruch, archéologue et admirateur de longue date du travail de l’artiste, voulait pour sa part « que le public puisse voir l’archéologie sous une lumière contemporaine », continue-t-elle.
C’est Irit Ziffer qui a été curatrice de l’exposition.
Baruch a donc suggéré le réservoir d’eau du centre Davidson qui, était, selon lui, le meilleur endroit pour exposer les céramiques.
Ce réservoir est un site archéologique « vivant », note Kornberg-Jacobovici, et avec les congés pris par les archéologues et par les travailleurs pendant la fête de Souccot, il n’est resté que petite fenêtre pour l’exposition : du 11 au 14 octobre.
« C’est le moment où personne ne travaillait, nous ne gênions personne », dit-elle.
« Arteology » a été la première exposition solo de l’artiste en Israël, qui dit être heureuse d’avoir pu faire découvrir son art dans l’atmosphère organique, naturelle, de cet espace.
« Nous avons construit une exposition spécifique à cet espace », dit-elle. « Mes œuvres ne sont pas des pièces archéologiques mais on a eu le sentiment que c’était le bon endroit pour les présenter. »
Si « Archéology » s’est terminé vendredi, Kornberg-Jacobovici cherche dorénavant à exposer ses 27 céramiques à Athènes, à Rome et à Tokyo.
« L’espace choisi à Athènes pourrait également être un site archéologique, Rome a l’histoire et Tokyo a une longue tradition en matière de céramique », explique-t-elle.