Israël en guerre - Jour 649

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Des parents d’otages et leurs soutiens se réunissent sur Zoom, en pleine guerre contre l’Iran

Les proches d'otages se sentent oubliés et sont déçus de ne plus pouvoir manifester dans la rue, à cause de la guerre contre l'Iran

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Capture d'écran des participants d'une réunion virtuelle de Mishmeret 101, la manifestation la plupart du temps silencieuse en faveur des otages, le 16 juin 2025 (Autorisation)
Capture d'écran des participants d'une réunion virtuelle de Mishmeret 101, la manifestation la plupart du temps silencieuse en faveur des otages, le 16 juin 2025 (Autorisation)

Les manifestations publiques étant interdites par le commandement du front intérieur de Tsahal en raison de la guerre contre l’Iran, les familles des otages et leurs soutiens disent leur inquiétude teintée de déception de ne pas pouvoir manifester en faveur de leurs proches.

Lundi soir, 300 personnes ont participé à une réunion virtuelle de Mishmeret 101, le groupe de protestation silencieux en faveur des otages dont les membres sont habituellement vêtus de blanc et qui manifestent normalement plusieurs fois par semaine devant les bâtiments publics dans le but d’obtenir des autorités la libération des otages de Gaza.

Dans l’impossibilité de se réunir dans l’espece public, le rassemblement du groupe, actif depuis novembre 2024, s’est tenu en ligne lundi soir.

En début de réunion, l’un des organisateurs a expliqué qu’en cas d’alerte missile imminente, la session Zoom serait reportée à mardi après-midi. Les participants ont hoché la tête, certains d’entre eux déjà installés dans leur mamad ou dans leur abri anti-bombes dans l’éventualité de nouvelles attaques nocturnes de missiles iraniens.

La plupart des participants de cette réunion virtuelle portaient du blanc, surtout les proches d’otages et ex-otages, comme par exemple Viki Cohen, mère de l’otage Nimrod Cohen, Dvora Idan, dont le fils,Tsahi Idan,a été tué en captivité, Lee Siegel, le frère de l’ex-otage Keith Siegel, Niva Wenkert, dont le fils, Omer Wenkert, a été libéré et enfin Maccabit Meyer, tante des otages Ziv et Gali Berman.

Maccabit Meyer, tante des otages Ziv Berman et Gali Berman, prend la parole lors d’une réunion virtuelle de Mishmeret 101, le 16 juin 2025 (Autorisation)

« Cela me rend folle de devoir rester entre quatre murs », a regretté Meyer, une habituée des rassemblements de Mishmeret 101 et d’autres manifestations en faveur des otages. « Le fait de ne pas pouvoir sortir me battre pour eux me remplit de désespoir. »

Pendant que les familles des otages s’exprimaient, des dizaines de participants faisaient part de leur soutien par écrit.

L’un des organisateurs de Mishmeret a proposé une liste d’activités et d’actions praticables dans les circonstances actuelles et susceptibles de venir en aide aux otages et à leurs familles. Il s’agit par exemple d’une pancarte sur laquelle on peut lire « Les otages n’ont pas de mamad », à imprimer avant de se prendre en photo avec depuis son abri et de la diffuser sur les réseaux sociaux.

Une pancarte créée par Mishmeret 101, organisation de protestation en faveur des otages, dit : « Les otages n’ont pas de mamad », en lien avec les actuelles attaques de missiles iraniens (Autorisation)

A l’instar d’autres, Meyer a confié que l’inquiétude pour les otages était plus grande encore depuis l’ouverture d’un nouveau front militaire.

« Impossible pour eux de se frayer un chemin jusqu’à un abri ou de savoir ce qui se passe », a déclaré Meyer en ajoutant que les frères jumeaux, leur avait-on dit, n’étaient pas séquestrés ensemble depuis leur enlèvement dans le quartier des jeunes adultes du kibboutz Kfar Aza, le 7 octobre 2023.

Meyer a diffusé une vidéo qui montre la relation qu’entretiennent ses neveux, qui sont jumeaux : cette vidéo, inspirée de la photo bien connue des frères Berman, met en scène des photos d’autres jumeaux ou frères et sœurs.

Ziv et Gali Berman ont été pris en otages par des terroristes du Hamas à leur domicile du kibboutz Kfar Aza le 7 octobre 2023. (Autorisation)

Viki Cohen a profité de cette réunion pour presser le gouvernement de mettre fin à la guerre à Gaza et de faire libérer les otages, à commencer par son fils Nimrod.

« On a le sentiment que, pour la plupart des gens, les otages ne sont pas la priorité », a regretté Cohen. « Ils sont loin de figurer en tête de liste. »

Le lendemain, le mardi matin, le Forum des otages et des familles de disparus a publié une copie de la note quotidienne de la Knesset en faisant remarquer qu’elle ne disait rien des 53 derniers otages.

« Les familles des otages sont choquées et indignées que la question de la libération de leurs proches ait ‘disparu’ de l’ordre du jour du gouvernement », ont déclaré les familles dans un communiqué.

Le Forum a lui-même organisé une réunion Zoom, mardi soir, autour de l’échange entre Ayelet Samerano, mère de Jonathan Samerano, tué et enlevé à Gaza le 7 octobre, et le journaliste Ben Shani.

« Pendant toute cette heure, le pays est avec les otages », pouvait-on lire sur le tract.

« Les médias ne parlent que de la guerre contre l’Iran »

Certains proches d’otages sont, comme 200 000 autres Israéliens, bloqués à l’étranger, du fait de la fermeture des aéroports israéliens suite aux tirs quotidiens de missiles iraniens.

Cohen a expliqué au Times of Israel que son mari et son fils sont coincés aux États-Unis, où ils s’étaient rendus pour parler avec des hommes politiques et des dirigeants communautaires à Washington, DC et New York.

Viki Cohen, mère d’un otage, lors d’un récent rassemblement de Mishmeret 101 le 6 juin 2025 à Jérusalem (Autorisation)

Ruby Chen, dont le fils soldat, Itay Chen, a été tué et son corps enlevé à Gaza le 7 octobre, venait de quitter les Etats Unis pour revenir en Israël lorsque l’armée israélienne a commencé à bombarder l’Iran.

Bloqué en Europe, il en profite pour parler avec des politiciens et des représentants des autorités pour tenter de faire avancer les choses malgré tout, tandis que sa femme et son fils cadet ne quittent pas leur mamad.

« Notre sujet a en quelque sorte disparu », déplorait Chen, lundi, auprès du Times of Israel. « Du jour au lendemain, les médias se sont mis à parler du troisième ou du quatrième jour de la guerre au lieu de parler du 619ème jour. »

Chen a confié que cela lui rappelait Hadar Goldin, le soldat tué à Gaza en 2014 et dont le corps avait été enlevé par le Hamas.

« Tout le monde est passé à autre chose, moi le premier, coupable de ne pas m’être suffisamment souvenu que Hadar et Oron [Shaul] avaient été abandonnés à Gaza », confie-t-il.

« Cette fois, il ne s’agit plus de deux personnes mais de 53. Comment est-il possible, pour l’amour de Dieu, que le gouvernement israélien ne fasse rien à ce sujet ? »

Ruby Chen, le père de l’otage tué Itay Chen, prend la parole, à New York, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, le 15 mai 2025 (Capture d’écran de la webtv de l’ONU)

Comme tant d’autres parents, Chen pense que c’est la libération des otages qui aurait dû être le principal objectif, pas le démantèlement du Hamas à Gaza.

Malgré tout, il continue d’espérer un cessez-le-feu avec l’Iran susceptible d’inclure la question de la libération des otages.

« Netanyahu a réussi un exploit face à l’Iran, mais cela a eu pour effet de totalement invisibiliser la question des otages », conclut Viki Cohen. « Les médias ne parlent que de la guerre contre l’Iran. »

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