Ron DeSantis : « La Judée et la Samarie ne sont pas occupées, elles sont disputées »
Le gouverneur de Floride, qui pourrait défier Trump à la présidentielle, a souligné son soutien à Israël et à la communauté juive dans un discours à la Coalition juive républicaine
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
S’adressant aux Juifs républicains samedi, l’étoile montante de la droite dure, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a déclaré que la Cisjordanie n’était « pas un territoire occupé », mais plutôt une zone contestée qui est une patrie historique pour les Juifs. Il s’est exprimé dans un contexte de contestation croissante du contrôle du parti par Donald Trump.
DeSantis était l’une des vedettes de la conférence de la Coalition juive républicaine (RJC) de ce week-end, à Las Vegas, où il a prononcé un discours de 25 minutes samedi soir, tandis que Trump a été relégué à un créneau horaire moins souhaitable et n’est apparu que par vidéoconférence.
Le populaire gouverneur de Floride a fait part, à son auditoire, d’une mission commerciale qu’il a menée en Israël, la qualifiant de « plus grande mission commerciale que la Floride ait jamais faite ».
« Nous avons été les premiers élus, à l’échelle de l’État, à organiser des événements publics en Judée et en Samarie », a déclaré DeSantis, en utilisant les noms bibliques de la Cisjordanie, appréciés par les Israéliens de droite. « Nous comprenons l’Histoire. Nous savons que ce sont des milliers d’années de connexion avec le peuple juif. »
« Je me fiche de ce que dit le département d’État. Ce ne sont pas des territoires occupés, ce sont des territoires contestés. Il faut connaître l’Histoire », a déclaré DeSantis sous les applaudissements.
DeSantis est considéré comme l’un des principaux challengers de Trump, visant à concourir à la Maison Blanche en 2024 et à prendre les rênes du parti. D’autres candidats de premier plan ont également fait des apparitions à la conférence, notamment l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo, l’ancienne ambassadrice de l’ONU Nikki Haley et plusieurs autres gouverneurs d’État. Les conférences de la RJC sont souvent la première étape pour les prétendants probables du Parti républicain avant les années d’élection présidentielle.
Jusqu’à présent, Trump est le seul candidat à avoir annoncé sa candidature pour 2024. Il a lancé sa campagne malgré les mauvais résultats du parti lors des « midterms » du 8 novembre, avec des résultats particulièrement mauvais pour ses poulains, et au milieu de plusieurs menaces juridiques, notamment sur son rôle dans l’assaut du 6 janvier 2021 contre le Capitole américain.
DeSantis a souligné ses démarches en faveur de la communauté juive et a abordé d’autres points de discussion républicains lors de son discours de dimanche. Il a déjoué la tendance générale des midterms, remportant une victoire écrasante en Floride et renforçant sa position sur la scène nationale.
« Nous avons remporté la plus grande part du vote juif pour tout candidat républicain dans l’histoire de la Floride », a-t-il déclaré. « Il y a beaucoup de raisons à cela. Si vous regardez tout ce que nous avons accompli, il n’est pas seulement question des problématiques juives, mais je dirais que si vous regardez notre bilan sur les questions liées à Israël et au soutien de la communauté juive, il est sans égal. »
Il a rappelé son soutien financier pour la sécurité des écoles juives de Floride, de l’adoption de normes pour l’enseignement de la Shoah et de la promulgation de lois contre l’antisémitisme.
DeSantis a promis d’empêcher les campus de Floride de devenir « des foyers d’antisémitisme comme c’est le cas dans tout le pays ».
Au sujet d’Israël, il a évoqué son soutien passé à la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, au transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem (tous deux réalisés sous l’administration Trump) et son opposition à « l’accord nucléaire Biden-Khamenei ».
Il a abordé des sujets brûlants pour le Parti républicain, notamment son opposition à l’enseignement de la théorie critique des races et au mouvement « Defund the police » (« Définancez la police »), ainsi que son interdiction de « l’idéologie du genre dans [les] écoles primaires ». Il a défendu l’intégrité des élections en Floride tout en dénigrant – et en mettant en doute – les tactiques électorales du Parti démocrate, et a célébré le fait que l’État soit resté largement ouvert au plus fort de la pandémie.
« Nous avons choisi la liberté plutôt que le ‘Fauci-isme’ et nous sommes mieux lotis pour l’avoir fait », a-t-il déclaré. « Nous rejetons l’idéologie ‘woke’ dans l’État de Floride et nous la combattrons dans les salles de classe, dans les entreprises, dans les couloirs de la législature. »
Il a déclaré que sa victoire lors des midterms montrait clairement que son approche était fructueuse. Il n’a pas directement mentionné Trump, un résident de son État, ni l’élection présidentielle lors de son discours.
Les mensonges de Donald Trump sur la légitimité de l’élection de 2020, et la manière dont ses partisans ont fait écho à ces mensonges ont nui à l’ex-président au sein du Parti républicain. Les Républicains le critiquent dorénavant ouvertement au lendemain des élections de mi-mandat du 8 novembre, au cours desquelles ils espéraient remporter largement la Chambre des représentants des États-Unis et reprendre le Sénat. S’ils sont finalement parvenus à reprendre la chambre de justesse, le Sénat est resté entre les mains des Démocrates.
Trump, qui s’était adressé à la conférence par vidéoconférence la veille, a fustigé l’administration Biden, a répété sa fausse affirmation selon laquelle l’élection de 2020 avait été « truquée » et a affirmé que s’il avait été réélu, Israël aurait négocié des accords de paix avec l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes.
Trump n’a pas abordé ses rivaux potentiels lors de son apparition, mais il a déjà commencé à lancer ses bombes habituelles sur ses concurrents potentiels à la présidence, en surnommant DeSantis « Ron DeSanctimonious » et en déclarant que le nom du gouverneur de Virginie Glenn Youngkin « sonnait chinois ».
Le futur Premier ministre israélien présumé, Benjamin Netanyahu, s’est adressé à la conférence de la coalition samedi par visioconférence, soulignant sa longue amitié avec Biden et déclarant que ses divergences avec les législateurs du Parti démocrate restaient « en famille ».
La JTA a contribué à cet article.