Rouhani : l’Iran pourrait rester dans l’accord sans Washington
"Les Etats-Unis seront les principaux perdants dans cette affaire", a répété lundi Hassan Rouhani, le président iranien

Le président iranien Hassan Rohani a affirmé lundi que son pays pourrait rester dans l’accord sur le nucléaire iranien même si les Etats-Unis s’en retirent, à condition que les autres parties garantissent les attentes de Téhéran.
« Soit ce que nous voulons dans le cadre de l’accord nucléaire est assuré par la partie non américaine, soit ce n’est pas le cas et nous suivrons notre propre chemin », a déclaré M. Rouhani, selon le site internet de la présidence.
Dimanche, M. Rouhani avait affirmé que Washington le regretterait « comme jamais » si les Etats-Unis quittent cet accord comme le menace M. Trump depuis des mois.
« Nous avons pensé à tous les scénarios et avons pris les mesures appropriées. Les Etats-Unis seront les principaux perdants dans cette affaire », a redit lundi M. Rouhani, à propos d’un accord dont il a été l’un des principaux artisans côté iranien.
Jeudi, un conseiller du Guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei, avait averti que l’Iran quitterait l’accord si Washington en sortait.
Les dirigeants iraniens soufflent le chaud et le froid dans ce dossier: les ultraconservateurs maintiennent une ligne très dure tandis que M. Rohani et son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, sont restés vagues sur la nature de la réaction iranienne.
M. Trump, qui n’a pas de mot assez fort pour dénoncer l’accord de Vienne, conclu sous la présidence de son prédécesseur Barack Obama, a donné aux Européens jusqu’au 12 mai pour trouver un nouveau texte qui remédierait aux « terribles lacunes » de l’actuel, faute de quoi les Etats-Unis s’en retireraient.
Par cet accord, l’Iran déclare solennellement ne pas chercher à se doter de la bombe atomique et accepte de brider son programme nucléaire afin d’apporter au monde la garantie que ses activités ne sont pas à visée militaire.
En échange, la République islamique a obtenu la levée progressive et temporaire des sanctions internationales imposées du fait de ce programme, et qui ont fortement nui à son économie.
Le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France ont vanté lundi les mérites de l’accord dans une ultime tentative de convaincre M. Trump de ne pas en sortir, à quelques jours de la date butoir.