Saar confirme les frappes de sites d’armes chimiques et de roquettes à longue portée en Syrie
Le ministre des Affaires étrangères a déclaré que des mesures ont été prises par Israël pour éviter que des dispositifs d'armes stratégiques ne tombent entre les mains de terroristes
Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a confirmé lundi qu’Israël avait frappé dimanche des sites soupçonnés d’abriter des armes chimiques et des roquettes à longue portée en Syrie. Il a expliqué qu’il avait agi de la sorte pour éviter que ces armes ne tombent entre les mains d’acteurs hostiles.
Lors d’une réunion avec des journalistes étrangers, Saar a souligné qu’Israël agissait par précaution et que « notre seul intérêt est la sécurité d’Israël et de ses citoyens ».
« C’est pourquoi nous avons attaqué des systèmes d’armes stratégiques, comme les armes chimiques restantes, les missiles et les roquettes à longue portée, afin qu’ils ne tombent pas entre de mauvaises mains », a-t-il expliqué.
Les déclarations de Saar sont intervenues après que des avions de combat de l’armée de l’air israélienne ont frappé des dizaines de cibles en Syrie dimanche, détruisant des armes dont Israël craignait qu’elles ne tombent entre les mains de groupes hostiles, à la suite de la chute précipitée du dictateur syrien Bashar el-Assad.
En 2013, la Syrie avait accepté de renoncer à son stock d’armes chimiques après avoir été accusée d’avoir lancé une attaque près de Damas qui avait entraîné la mort de centaines de personnes. Cependant, il est largement admis qu’elle a conservé certaines de ces armes et qu’elle les a utilisées à nouveau au cours des années suivantes.
Ces dernières années, Israël a mené des centaines de frappes aériennes en Syrie, visant ce qu’il considère comme des sites militaires liés à l’Iran et au groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah. Les responsables israéliens se montrent rarement diserts sur les frappes individuelles.
Le ministre de la Défense, Israel Katz, a déclaré que l’armée israélienne « détruirait les armes stratégiques lourdes dans toute la Syrie, y compris les missiles sol-air, les systèmes de défense aérienne, les missiles surface-surface, les missiles de croisière, les roquettes à longue portée et les missiles côtiers ».
Un haut fonctionnaire israélien a déclaré que les frappes aériennes se poursuivraient au cours des jours à venir.
Dimanche, Tsahal a déclaré avoir envoyé des troupes terrestres dans une zone démilitarisée limitrophe de la Syrie, une zone-tampon de 400 kilomètres carrés créée par l’accord de séparation des forces de 1974 et supervisée par la Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD).
La présence des troupes israéliennes sur le territoire syrien est une mesure « limitée et temporaire » destinée à assurer la sécurité d’Israël pendant la période de confusion qui suivra la chute d’Assad, a affirmé Saar lors de son point de presse.
Les États-Unis ont également profité de la nouvelle donne en Syrie, en menant des dizaines de frappes contre des cibles du groupe terroriste sunnite État islamique (EI) dans le centre de la Syrie dimanche.
Israël a observé les bouleversements en Syrie avec un mélange d’espoir et d’inquiétude, alors qu’il évalue les conséquences de l’un des changements stratégiques les plus importants qu’a connus le Moyen-Orient depuis des années.
Si la chute d’Assad a fait disparaître un bastion à partir duquel l’Iran, ennemi juré d’Israël, exerçait son influence dans la région, l’avancée fulgurante d’un groupe disparate de forces rebelles islamistes issues de l’idéologie djihadiste d’Al-Qaïda présente également des risques.
Saar s’est exprimé après l’arrivée à Damas, au cours du week-end, des rebelles islamistes syriens menés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie, et le renversement du gouvernement du dictateur Assad après près de quatorze ans de guerre civile.