Sarah Halimi : des proches dénoncent dans une plainte l' »inertie » de la police
La famille attend que "la justice reconnaisse qu'il s'agisse d'un assassinat islamiste et antisémite"
Des proches de Sarah Halimi dénoncent dans une plainte « l’inertie » de la police, la nuit où cette femme juive a été tuée en avril à Paris par son voisin musulman qu’elle « craignait » et dont elle avait, selon son frère, déjà subi des insultes antisémites.
Une plainte pour « non-assistance à personne en danger » a été adressée mardi au procureur de Paris par la belle-soeur de cette retraitée juive orthodoxe, tuée le 4 avril par son voisin musulman de 27 ans dans un HLM de Belleville, à Paris (XIXe arrondissement), a indiqué à l’AFP son avocat, Pierre-William Goldnadel, qui dénonce « l’inertie » des forces de l’ordre et « l’absence de coordination des services ».
Vers 04H30 cette nuit-là, Kobili T., 27 ans, habitant de longue date avec sa famille au deuxième étage, s’était introduit chez sa voisine du dessus.
Aux cris d' »Allah Akbar », entrecoupés d’insultes et de versets du Coran, il l’avait rouée de coups sur le balcon devant de nombreux témoins de la résidence, avant de la précipiter dans la cour.
Lucie Attal, aussi appelée Sarah Halimi – nom de son ancien époux -, est morte dans la chute. « J’ai tué le sheitan » (le démon, en arabe), avait hurlé le jeune homme.
Sur place dès le début, les policiers n’avaient pas réussi dans la nuit à localiser l’appartement d’où provenaient les cris, selon des rapports d’enquête dont a eu connaissance l’AFP. Ils croyaient le suspect en train de séquestrer une famille dans l’immeuble voisin et attendaient des renforts, craignant d’avoir à faire à un islamiste armé, alors qu’il était entretemps passé chez la victime par les balcons.
« Le combat de la famille n’est pas de faire condamner la police : ils auraient pu, ils auraient aimé la sauver, mais ils ont été mauvais », estime William Attal, le frère de la victime joint par l’AFP.
« Mais notre combat, c’est que la justice reconnaisse qu’il s’agisse d’un assassinat islamiste et antisémite » alors que l’information judiciaire confiée à des juges a été ouverte pour « homicide volontaire », sans retenir jusqu’ici la préméditation ni le caractère antisémite.
« Ma sœur craignait terriblement cet homme, il l’avait traitée de ‘sale juive' », affirme ce frère qui a témoigné lundi auprès de la police. « Mais elle avait peur que porter plainte soit dangereux pour elle (…) et elle avait déposé une demande (pour déménager, ndlr) à l’office HLM de Créteil ».
Hospitalisé d’office dans la foulée du drame, Kobili T. n’a toujours pas pu être entendu dans cette affaire qui a causé une profonde émotion dans la communauté juive. Une expertise doit déterminer notamment s’il est pénalement responsable.