Séjourné plaide pour un État palestinien devant le Conseil de sécurité de l’ONU
S'adressant dans le même temps aux Palestiniens, le ministre des Affaires étrangères a assuré que la France continuerait "à lutter contre le terrorisme avec fermeté et détermination"

« Il faut un État palestinien », a plaidé mardi le nouveau ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné lors de sa première intervention devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
La France « est amie d’Israël comme elle est amie du peuple palestinien » et dans ce contexte « nous devons dire à chacun les choses difficiles », a-t-il déclaré lors d’une réunion ministérielle du Conseil qu’il présidait, la France assurant la présidence en janvier.
« Ainsi je dois dire à Israël, qui connaît l’amitié du peuple français, qu’il faut un État palestinien, que les violences envers le peuple palestinien, notamment celles des colons [résidents d’implantations] extrémistes, doivent cesser, et que le droit international s’impose à tous », a-t-il insisté.
« Nous connaissons les paramètres de la solution: deux États, vivant côte à côte, en paix et en sécurité dans des frontières sures et reconnues, sur la base des lignes de 1967, et ayant l’un et l’autre comme capitale Jérusalem », a-t-il ajouté, alors que l’actuel gouvernement israélien refuse de discuter d’une « solution à deux États ».
« Il ne revient ni à Israël ni à quiconque de décider pour les Palestiniens comment ils seront demain gouvernés, ni l’étendue de leur souveraineté », a insisté le ministre.
« Il faut aussi penser dès à présent au futur de Gaza. Il ne revient pas à Israël de décider du sort des populations palestiniennes de Gaza. Gaza est une terre palestinienne et il revient à l’Autorité palestinienne, que nous soutenons, de pouvoir y exercer sa pleine autorité », a-t-il expliqué.
Après le retrait unilatéral d’Israël en 2005, le Hamas avait férocement chassé l’AP.
S’adressant dans le même temps aux représentants palestiniens, il a assuré que la France continuerait « à lutter contre le terrorisme avec fermeté et détermination, qu’il ne peut y avoir d’ambiguïté sur le droit d’Israël à vivre en paix et en sécurité et à exercer son droit à la légitime défense face au terrorisme ».
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils.
En réponse à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas et de mettre fin à son règne de 16 ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
132 des otages enlevés par le Hamas et ses complices le 7 octobre sont encore à Gaza, mais certains ne sont plus en vie – après la remise en liberté de 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre.
Quatre otages avaient été libérées avant cela, et une soldate avait été secourue par l’armée israélienne. Les corps sans vie de huit otages ont également été retrouvés et trois otages ont été tués par erreur par l’armée le 15 décembre.
L’armée a confirmé le décès de 28 otages – notamment de deux captifs dont la mort a été annoncée mardi – qui se trouvaient encore à Gaza, citant de nouveaux renseignements et autres informations obtenues par les militaires en opération sur le terrain, au sein de l’enclave côtière. Une personne est encore considérée comme portée disparue depuis le 7 octobre et son sort reste indéterminé.
Outre les 132 otages, le Hamas détient aussi les dépouilles d’Oron Shaul et de Hadar Goldin, morts dans la bande en 2014. Il garde aussi en captivité deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore vivants après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015.
Plus de 26 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Tsahal dit avoir éliminé 9 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus des quelque 1 000 terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.