Seul le « peuple iranien » peut mener au renversement du régime, selon l’opposition en exil
Le Conseil national de la résistance iranienne a accusé l'ayatollah Khamenei de "plonger" les Iraniens "dans la guerre et l'insécurité afin de préserver son régime fragile et défaillant"

Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), l’opposition en exil au gouvernement de Téhéran, a appelé mercredi au renversement du régime « par le peuple iranien et sa résistance », au moment où Israël mène une attaque sans précédent contre la République islamique.
« La solution à cette guerre et à cette crise réside dans le renversement de ce régime et dans un changement de régime par le peuple iranien et sa résistance », a déclaré la présidente du CNRI Maryam Rajavi, au cours d’une conférence de presse au Parlement européen à Strasbourg aux côtés d’une poignée d’eurodéputés
Israël a lancé le 13 juin une attaque inédite contre son ennemi juré, frappant des centaines de sites militaires et nucléaires et tuant les officiers de plus haut rang ainsi que des scientifiques du nucléaire.
Et désormais les conjectures s’intensifient quant à une éventuelle participation directe des Etats-Unis au conflit, après les menaces proférées mardi par Donald Trump à l’adresse du Guide suprême de l’Iran, Ali Khamenei.
Israël affirme que son attaque surprise contre l’Iran est une action préventive contre une menace « existentielle » imminente. L’Iran a riposté par des tirs meurtriers de missiles balistiques sur des centres civils et des cibles militaires en Israël.
Les frappes israéliennes ont tué plusieurs personnalités iraniennes de premier plan, et le gouvernement de Jérusalem n’a pas exclu de déclencher un renversement complet du régime clérical mis en place après la Révolution islamique de 1979.
Dans des interviews télévisées, le Premier ministre Benjamin Netanyahu n’a pas exclu de tuer le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, bien qu’un responsable américain ait déclaré que le président Donald Trump avait opposé son veto à l’assassinat du dirigeant iranien.

Mais pour Mme Rajavi, la fin de ce régime théocratique « ne peut pas être apportée avec la nomination d’un roi par l’Angleterre, comme ce fut le cas il y a 100 ans ».
« Elle ne peut pas être imposée comme en 1953, avec le coup d’État des États-Unis contre le gouvernement national du docteur Mossadegh, par la répression, les exécutions et la torture », a insisté l’opposante, accusant l’ayatollah Khamenei de « plonger » les Iraniens « dans la guerre et l’insécurité afin de préserver son régime fragile et défaillant ».
Le CNRI, basé en France, est une coalition politique de groupes d’opposants iraniens, dont les plus connus sont les Moudjahidine du peuple (MEK), une organisation considérée comme « terroriste » par l’Union européenne jusqu’en 2008.
Fondés dans les années 1960 avec l’objectif de renverser le régime du chah, les Moudjahidine du peuple sont considérés comme des « traîtres » en Iran pour avoir soutenu le régime irakien de Saddam Hussein pendant la guerre Iran-Irak entre 1980 et 1988. Chassés d’Iran, ils avaient trouvé refuge à l’étranger.