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Shabtaï « n’approuvera pas » le rassemblement des policiers soutenant leur collègue

Yaïr Hanuna a été acclamé avant d'être interrogé ; le chef de la police a déclaré que la police doit être "apolitique" et ne doit pas protester contre les organes de l'État

Le chef de la police israélienne Kobi Shabtaï, à gauche, en route pour assister à la réunion hebdomadaire du cabinet au Bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 9 juillet 2023. (Crédit : Gil Cohen-Magen/POOL/AFP)
Le chef de la police israélienne Kobi Shabtaï, à gauche, en route pour assister à la réunion hebdomadaire du cabinet au Bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 9 juillet 2023. (Crédit : Gil Cohen-Magen/POOL/AFP)

Le chef de la police israélienne, Kobi Shabtaï, s’est élevé jeudi contre le soutien apporté par les membres de l’unité de patrouille spéciale Yasam de la police de Tel Aviv à leur commandant, Yaïr Hanuna, alors qu’il était interrogé pour avoir fait un usage excessif de la force contre des manifestants opposés à la refonte du système judiciaire par le gouvernement.

Alors que Hanuna et quatre autres officiers accusés de brutalité policière arrivaient au Département des enquêtes internes de la police (PIID) du ministère de la Justice pour y être interrogés, des dizaines d’agents de son unité, en uniforme, se sont rassemblés à l’extérieur, obstruant la circulation dans la rue de Tel Aviv, et l’ont acclamé à son arrivée. Certains d’entre eux ont crié : « Nous t’aimons ! » Hanouna n’a répondu aux questions des journalistes que par « Bonjour et bonne journée ».

Selon un communiqué publié jeudi par la police israélienne, Shabtaï a demandé aux hauts responsables de la police « d’insister auprès de tous les policiers pour qu’ils fassent preuve d’un comportement digne d’un homme d’État en tant que porteurs d’uniformes qui représentent un symbole de leadership ».

« Nous devons tous veiller à ne pas nuire aux institutions dirigeantes et à préserver notre existence en tant que force de police apolitique qui permet des manifestations légitimes dans le respect de la loi. Soutenir des collègues est une chose importante qui témoigne de l’esprit de l’organisation, mais cela doit être fait sans nuire aux institutions dirigeantes – je ne le tolérerai pas », a ajouté Shabtaï.

Des manifestations chaotiques ont eu lieu la semaine dernière dans tout le pays après l’adoption par le gouvernement d’une loi limitant le contrôle judiciaire des décisions des élus sur la base de leur « caractère raisonnable » – première mesure législative de son programme de refonte controversé.

Des vidéos de ces manifestations montrent des policiers donnant des coups de pied à des manifestants allongés sur le sol, jetant des palettes de bois enflammées dans leur direction, traînant des militants par les cheveux et ayant recours à la violence lors de l’arrestation de personnes qui bloquaient des routes et des autoroutes, y compris celles qui n’opposaient pas de résistance à leur arrestation.

Sur des images largement diffusées, on voit Hanuna donner un coup de poing à Amitaï Aboudi, alors que le jeune homme de 18 ans était menotté, le 24 juillet.

Aboudi a lui-même été interrogé par la police à trois reprises depuis l’incident, la dernière fois le mardi, la police affirmant qu’il avait tenté d’interférer avec les tentatives des officiers de dégager les manifestants de l’autoroute Ayalon ce jour-là.

Dans la vidéo de l’arrestation d’Aboudi, on le voit frappé et traîné par un groupe de policiers.

Sur une photo de l’incident, on peut voir Hanuna apparemment souriant alors qu’il semble frapper Aboudi. La police a nié que Hanuna a frappé l’adolescent après qu’il eut été maîtrisé.

De nombreuses plaintes de manifestants ont été déposées contre Hanuna, notamment pour avoir cassé le nez d’un manifestant lors d’un rassemblement le mois dernier à Tel Aviv.

Un autre manifestant, Omer Gat, a déposé une plainte disant que Hanuna l’avait étranglé jusqu’à ce qu’il perde connaissance, a rapporté le site d’information Ynet.

Les agents impliqués ne portaient pas de caméra corporelle au moment de l’arrestation, ce qui est contraire au règlement, a rapporté la chaîne publique israélienne Kan.

Shabtaï a offert son soutien jeudi « à tous les policiers qui agissent conformément à la loi », tout en critiquant à nouveau une campagne menée par les opposants à la refonte qui nomme publiquement les officiers qui auraient fait un usage excessif de la force contre les manifestants, y compris Hanuna.

« Toute allégation de dérogation aux règles par un policier sera examinée uniquement par les organes officiels, et non par une Cour martiale », a déclaré le chef de la police.

Yair Hanuna arrivant pour un interrogatoire au Département des enquêtes internes de la police (PIID) du ministère de la Justice, à Tel Aviv, le 2 août 2023. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

La police avait auparavant publié une déclaration plus vague, indiquant « qu’un officier est autorisé – pas en tant que membre d’un groupe – à accompagner un officier convoqué pour un interrogatoire dans les bureaux du PIID pour le soutenir. Cette pratique est appropriée et bienvenue. Les règles seront renforcées en conséquence.

Plus tôt dans la journée de jeudi, l’ancien chef de la police Assaf Hefetz a critiqué de manière beaucoup plus directe la démonstration de soutien des officiers de Yasam, déclarant au site d’information Ynet : « C’est inapproprié. Le PIID doit être autorisé à enquêter sans que la police ne se livre à toutes sortes de manifestations de solidarité. Les policiers ne devraient pas faire ce genre de choses et les autorités policières ne devraient pas soutenir cela, et certainement pas le ministre. »

Hefetz a qualifié de « spectacle d’horreur » et de « grave erreur » la visite de solidarité du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir mercredi dans les bureaux de Yasam.

« Les chefs de la police et le ministre doivent être très prudents lorsqu’il s’agit d’intervenir dans des procédures pénales », a-t-il déclaré.

L’ancien chef de la police israélienne Assaf Hefetz participant à une conférence de presse, à Tel Aviv, le 15 janvier 2017. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Lors de sa visite, Ben Gvir, dont le ministère est en charge de la police, a déclaré aux officiers que le comportement du PIID – qui est chargé d’enquêter sur les allégations de brutalité policière – était « déroutant et très grave ».

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