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Shufersal Be cesse de masquer les visages de femmes sur ses produits

Une branche de Bnei Brak avait caché les visages des femmes sur les produits du magasin afin de se conformer aux coutumes haredim, suscitant des appels au boycott de la chaîne

Des produits de la pharmacie Be avec des autocollants violets couvrant les visages des femmes, le 17 mai 2023. (Crédit : Compte Twitter de Stav Ella utilisé conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Des produits de la pharmacie Be avec des autocollants violets couvrant les visages des femmes, le 17 mai 2023. (Crédit : Compte Twitter de Stav Ella utilisé conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Une filiale de Bnei Brak d’une grande chaîne de pharmacies a remis en rayon des produits montrant des visages de femmes après avoir été la cible de réactions négatives de la part de groupes de défense des droits des femmes pour avoir dissimulé les visages afin de se conformer aux coutumes ultra-orthodoxes radicales en matière de pudeur.

Shufersal Be a déclaré dimanche dans un communiqué que la discrimination à l’égard des femmes est contraire à ses valeurs. Après un dialogue avec les manifestants et un rabbin local, « des ajustements et un rafraîchissement des produits ont été effectués dans la succursale de Bnei Brak », a indiqué l’entreprise.

Bnei Brak est une ville majoritairement haredi située près de Tel Aviv.

Une photo de la succursale de la pharmacie Be de Shufersal montrant une étagère de produits capillaires avec des autocollants violets placés sur les boîtes pour cacher les images de visages et de cheveux de femmes avait déclenché un tollé la semaine dernière, suscitant des appels au boycott de la chaîne.

Le groupe de pression pour l’égalité des sexes Bonot Alternativa, qui a participé à la manifestation contre l’entreprise, s’est félicitée de la décision « de ramener les femmes à la succursale Shufersal Be de Bnei Brak ».

« Nous continuerons à nous battre pour le droit des femmes à être présentes partout dans la sphère publique et nous combattrons la tendance à exclure les femmes. »

Cette controverse est le dernier exemple en date d’une grande entreprise israélienne qui s’est mise en difficulté en tentant de répondre aux exigences de la population ultra-orthodoxe d’Israël, nombreuse et croissante, où les représentations publiques jugées impudiques ou en dehors de l’approbation rabbinique sont bannies et peuvent donner lieu à des actes de vandalisme ou à des boycotts organisés. Les photos de femmes, y compris de jeunes filles et même de bébés, sont généralement exclues des journaux ou des magazines, des publicités, des marques de produits ou de tout autre document imprimé destiné à la communauté haredi.

Selon le quotidien économique TheMarker, des rabbins locaux avaient menacé de décréter un boycott du magasin si l’entreprise ne se conformait pas aux exigences de dissimulation du visage des femmes. Be a conclu un accord avec les rabbins pour embaucher un « superviseur casher » dans le magasin afin de superviser le respect de leurs exigences, avait rapporté TheMarker.

Un sondage informel réalisé sur Twitter par Yaïr Fink, un militant orthodoxe du parti Avoda qui a fondé ce mois-ci un groupe visant à organiser des foules de consommateurs pour soutenir les magasins boycottés par les ultra-orthodoxes, a néanmoins révélé que la plupart des gens pensaient que Be était une cible légitime pour un boycott de la part de son groupe.

La discrimination à l’égard des femmes dans la sphère publique ultra-orthodoxe est courante en Israël.

Au début du mois, une vidéo a fait surface montrant des hommes haredim refusant l’entrée à une femme essayant de monter dans un bus. Cette semaine, une publicité dans une circulaire de Beit Shemesh appelant les petites filles à ne pas jouer là où les hommes peuvent les voir a été condamnée et accusée de soutenir la pédophilie.

Des photographies de femmes sur des panneaux d’affichage ou des enseignes à Jérusalem et dans d’autres villes sont régulièrement dégradées. Dans la capitale, la coopérative d’autobus Egged a été poursuivie en justice à plusieurs reprises pour avoir refusé d’autoriser des publicités avec des photos de femmes sur les autobus qui traversent des zones ultra-orthodoxes.

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