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Strasbourg : La maire, qui a gelé un jumelage avec Ramat Gan, pose avec une carte où Israël a disparu

Jeanne Barseghian s'est affichée un keffieh autour du cou aux côtés des représentants du camp palestinien d'Aïda, avec qui elle souhaite nouer un jumelage

La maire de Strasbourg Jeanne Barseghian reçoit une délégation palestinienne à l’Hôtel de Ville menée par Said Mohammad Abdelrahman Alazzeh, président du Comité Populaire du Camp d’Aïda, avec qui elle souhaite jumeler la ville, le 24 mai 2025. (Crédit : Facebook / Jeanne Barseghian / utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
La maire de Strasbourg Jeanne Barseghian reçoit une délégation palestinienne à l’Hôtel de Ville menée par Said Mohammad Abdelrahman Alazzeh, président du Comité Populaire du Camp d’Aïda, avec qui elle souhaite jumeler la ville, le 24 mai 2025. (Crédit : Facebook / Jeanne Barseghian / utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Quelques jours après avoir annoncé qu’elle souhaitait nouer un jumelage avec le camp palestinien d’Aïda, en Cisjordanie, la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian a accueilli une délégation palestinienne à l’Hôtel de Ville et s’est vue symboliquement remettre une carte de la « Palestine » qui comprend la totalité du territoire national israélien, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.

La délégation palestinienne était menée samedi par Said Mohammad Abdelrahman Alazzeh, président du Comité Populaire du camp d’Aïda. Une délibération fera l’objet d’un vote au conseil municipal le 23 juin pour acter ce nouveau lien.

Qualifiant la rencontre de « rendez-vous historique », la maire a publié un communiqué sur sa page Facebook à l’issue de la réunion. « Nos pensées vont vers l’ensemble des Palestiniens, vers Gaza, où la situation est inacceptable, le risque génocidaire réel. La mise en œuvre intégrale de l’accord de cessez-le-feu et la libération des otages par le Hamas est absolument nécessaire et urgente », a-t-elle écrit.

Elle a également insisté sur l’urgence de l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, après plus de deux mois de blocage israélien. Ces derniers jours, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a décidé d’un allègement du blocus et lundi, la Fondation humanitaire de Gaza a commencé mardi à distribuer de l’aide tout en dénonçant les menaces des terroristes palestiniens du Hamas.

« Mais la situation actuelle, aussi tragique soit elle, ne doit jamais nous faire perdre de vue notre objectif politique : celui de la paix, dont on sait qu’elle pourrait être durable si elle passe par la création d’un État palestinien, qui coexistera avec Israël », a estimé Jeanne Barseghian.

« Strasbourg est la preuve qu’il ne faut jamais désespérer de la paix : d’un champ de bataille, nous sommes devenus la ville de la réconciliation. »

Ce constat, des conseillers municipaux d’opposition le partagent. « La voix de Strasbourg est singulière. Singulière car notre ville en première ligne de conflits sanguinaires et séculaires est devenue symbole de réconciliation et de paix », ont affirmé Pierre Jakubowicz, co-président des Centristes et Progressistes de Strasbourg, Catherine Trautmann, elle-même ancienne maire de la ville, et Jean-Philippe Vetter, président de l’Union de la Droite et du Centre dans une lettre ouverte à la maire écologiste.

« Cette vocation aurait dû vous conduire à développer un partenariat avec une collectivité palestinienne, comme Bethléem avec qui nous partageons une convention depuis 2018 », ont-ils cependant déclaré. « De manière réfléchie et construite, autour d’un projet positif de soutien aux populations civiles, de solidarité et de reconstruction et dans une logique de complémentarité avec notre jumelage avec Ramat Gan ».

Strasbourg est en effet jumelée avec la ville israélienne depuis plus de 30 ans, un partenariat contesté par des militants pro-palestiniens qui ont manifesté pendant le conseil municipal du 19 mai. Le jumelage a été récemment gelé par la mairie. « Actuellement, ce jumelage est gelé, puisque je considère que les conditions ne sont pas réunies pour qu’on puisse l’investir », a indiqué Jeanne Barseghian d’après des propos cités par Le Parisien. « Mais c’est une porte qui existe et qui pourra se rouvrir », a-t-elle précisé.

« Mais cette démarche d’apaisement […] vous avez choisi de ne pas l’endosser », ont donc accusé les conseillers d’opposition qui dénoncent le « gel du jumelage historique avec Ramat Gan » et un jumelage « improvisé » avec une « structure associative du camp d’Aïda ».

« À la place, vous avez arboré le keffieh dans l’Hôtel de Ville comme un étendard militant et brandi une carte sur laquelle Israël avait purement et simplement disparu. »

Les opposants de Jeanne Barseghian accusent par ailleurs la maire d’avoir « contribué à importer ce conflit dans notre ville » pour des raisons de « cynisme électoral [qui] ne trompe personne ».

Ils demandent enfin le rétablissement des liens de Strasbourg avec Ramat Gan, le développement d’un projet « sérieux et transpartisan » de jumelage avec Bethléem en lieu et place du camp d’Aïda, et une clarification des « propos et positions » de l’édile.

Philippe Meyer, le président de l’organisation Bnai Brith France, a réagi sur les réseaux sociaux en déclarant : « Continuer de se soumettre à cette haine violente et pathologique d’Israël très à la mode parmi ses amis politiques [à la maire écologiste], et à l’heure où l’on a vu à Washington où cette haine peut mener, est aussi dangereux qu’irresponsable. La honte ».

La Licra a elle aussi regretté les positions prises par la maire de Strasbourg, soulignant que le fait « que la ville de Strasbourg décide de lancer un partenariat avec le camp de réfugiés d’Aïda est un acte louable. Qu’elle décide dans le même temps de geler le jumelage avec Ramat Gan est une décision parfaitement regrettable ».

Dans un communiqué qui a suivi la polémique suscitée par la réception de la délégation palestinienne à l’Hôtel de Ville, la municipalité a répondu aux accusations visant spécifiquement la carte niant l’existence d’Israël en expliquant que « le cadeau protocolaire offert par la délégation du camp d’Aïda relève de l’usage diplomatique habituel. Il est de tradition d’accepter ces présents sans préjuger ni de leur utilisation future, ni d’une quelconque adhésion à leur contenu. »

Depuis le 7 octobre, date des attaques sans précédent du Hamas contre Israël, des tags antisémites ont été retrouvés dans la ville alsacienne, notamment sur le campus universitaire et près d’un lieu de mémoire de la Shoah.

Jeanne Barseghian a « condamné fermement » la recrudescence d’actes antisémites et plus largement « toute forme de violence ».

Elle a par ailleurs inauguré fin janvier un jardin mémoriel et un mur des noms à l’endroit où se dressait jadis la synagogue du quai Kléber, incendiée en 1940 par les nazis juste après l’annexion de l’Alsace-Moselle. Ce mur des noms « se dresse face au fléau du négationnisme, de l’effacement », avait-elle déclaré.

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