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Sydney : la découverte d’une caravane remplie d’explosifs a évité « un meurtre de masse »

L'enquête en cours sur la série d'attaques antisémites en Australie compromise suite aux révélations publiques sur le véhicule, qui visait une synagogue, dit la police

La police se tient près de maisons vandalisées avec des slogans anti-Israël dans la banlieue de Sydney de Woollahra, en Australie, le 11 décembre 2024. Illustration (Crédit : Mark Baker/AP)
La police se tient près de maisons vandalisées avec des slogans anti-Israël dans la banlieue de Sydney de Woollahra, en Australie, le 11 décembre 2024. Illustration (Crédit : Mark Baker/AP)

La découverte mercredi d’une caravane remplie d’explosifs, vraisemblablement destinée à faire sauter une synagogue à Sydney, a permis d’éviter un attentat qui aurait fait de nombreuses victimes, ont déclaré jeudi des responsables de la police de Nouvelle-Galles du Sud. Ils ont toutefois averti que la divulgation de ces informations aurait pu compromettre une enquête en cours sur une série d’agressions antisémites.

La police australienne a annoncé jeudi enquêter sur ces explosifs retrouvés dans la banlieue de Sydney pour déterminer si ces derniers étaient liés à un projet d’attentat visant la communauté juive.

Il y a 11 jours, la police australienne a découvert de puissants explosifs dans une caravane abandonnée à Dural, une banlieue semi-rurale de Sydney (sud-est), ainsi que des « notes écrites » listant des « entités juives ».

« Notre enquête vise à déterminer si la caravane et le matériel trouvé » sont en relation avec « une entreprise terroriste », a déclaré à la presse Karen Webb, commissaire de police de la Nouvelle-Galles du Sud.

Depuis cette saisie, la police a procédé à l’arrestation de plusieurs personnes qui se trouvaient « aux alentours » du périmètre où l’attentat avait été planifié, a indiqué la police.

Le propriétaire de la caravane a été placé en garde à vue jeudi pour une autre attaque antisémite, sans rapport avec la saisie des explosifs, a indiqué la police, qui a ensuite précisé que deux autres personnes avaient été arrêtées dans le cadre de l’enquête.

La police a également interrogé les fabricants des explosifs, qui sont exclusivement utilisés dans l’industrie minière, a-t-il ajouté.

D’après les autorités, les preuves s’accumulent laissant penser que la vague incessante d’attaques visant la communauté juive d’Australie serait « orchestrée d’en haut … »

Mercredi, après la publication d’articles dans la presse australienne, la police de Nouvelle-Galles du Sud a confirmé la découverte de la remorque piégée et déclaré qu’il existait « quelques indications » selon lesquelles les explosifs étaient destinés à faire sauter une synagogue.

L’explosif retrouvé était du Powergel, un produit couramment utilisé dans l’industrie minière. Selon les autorités, la quantité saisie aurait suffi à dévaster une zone de 40 mètres de diamètre, provoquant un « événement impliquant un grand nombre de victimes ».

La police a indiqué ne pas avoir trouvé de détonateur à l’intérieur du véhicule.

Sharri Markson, journaliste de Sky News Australia, a rapporté jeudi que les explosifs étaient destinés à viser la Grande Synagogue de Sydney et le Musée juif de Sydney, situés à Darlinghurst. Cependant, la police n’a pas confirmé ces informations.

Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a déclaré à l’Australian Broadcasting Corp. que le contenu de la caravane était « clairement destiné à nuire aux gens, mais aussi à susciter la peur au sein de la communauté ».

Il a confirmé que Chris Minnsle Premier ministre de l’État de Nouvelle-Galles du Sud, où se trouve Sydney, avait qualifié cet épisode d’acte terroriste potentiel, tout en précisant que la police de l’État ne l’avait pas officiellement classé comme tel.

Les chefs de la police ont précisé que la qualification d’acte terroriste ne modifierait pas les charges potentielles retenues contre les responsables.

Ils ont également souligné ne pas considérer que les explosifs représentaient un risque accru à ce stade de l’enquête.

Chris Minns a, pour sa part, assuré que toutes les ressources du gouvernement étaient mobilisées.

« Il s’agit de la découverte d’un meurtre de masse potentiel. Il n’y a qu’une manière de qualifier cela, comme du terrorisme ».

Une attaque « sèmerait la terreur dans la communauté, en particulier la communauté juive », a-t-il dit mercredi devant des journalistes.

La police a relevé que cette affaire représentait une escalade, au cœur d’un récent regain d’actes antisémites.

Un membre de la communauté juive lit des messages attachés à une clôture où des fleurs ont été déposées à la synagogue Adass Israel dans la banlieue de Melbourne de Ripponlea, le 9 décembre 2024. (Crédit : Martin KEEP / AFP)

Les dirigeants de la communauté juive ont accusé la police de trainer les pieds dans l’enquête et ont insisté sur le fait qu’ils n’auraient pas dû être tenus dans l’ignorance de l’incident.

« Tant que nous ne saurons pas qui sont les marionnettistes et quelles sont leurs motivations, il sera impossible de désigner avec certitude les responsables », a déclaré Peter Wertheim, co-président du Conseil exécutif des Juifs d’Australie (ECAJ).

En réponse, la commissaire de police de Nouvelle-Galles du Sud a défendu la discrétion entourant l’enquête, affirmant que toute divulgation publique compliquerait les investigations.

« Le fait que ces informations soient désormais dans le domaine public a compromis notre enquête et nui à certaines des stratégies que nous aurions pu utiliser », a-t-elle affirmé.

Elle a en outre souligné que la menace avait été « réduite très tôt » et qu’il n’y avait donc pas de raison urgente de rendre l’incident public.

Une équipe conjointe de lutte contre le terrorisme, composée de représentants de la police fédérale et des forces d’État, enquête actuellement sur ces attaques. Les responsables de l’enquête ont indiqué ce mois-ci qu’ils examinaient la possibilité que des criminels à gages aient été payés par des acteurs étrangers pour les perpétrer.

Le commissaire de la police fédérale australienne, Reece Kershaw, n’a toutefois pas précisé quels « intérêts étrangers » étaient soupçonnés d’être derrière ces attaques.

Les soupçons ont été renforcés jeudi, lorsque le commissaire adjoint de la police de Nouvelle-Galles du Sud, David Hudson, a déclaré que la police avait trouvé des indices suggérant que certaines attaques semblaient « orchestrées par d’autres », plutôt que par les seules personnes arrêtées.

« Sur les dix personnes inculpées, aucune n’a été identifiée comme ayant une idéologie spécifique qui l’aurait poussée à commettre ces actes », a précisé Hudson.

Il a également indiqué que les enquêteurs avaient identifié des liens entre certaines professions parmi les suspects, sans donner plus de détails.

« Cela nous indique qu’ils sont orchestrés d’une manière ou d’une autre », a ajouté un responsable des forces de l’ordre, suggérant une possible coordination derrière ces attaques.

« Cette caravane contenait des explosifs, ainsi que des notes écrites mentionnant des entités juives », a déclaré Hudson. « Cela place l’affaire dans le ‘périmètre du terrorisme’ », a-t-il dit.

Cette affaire n’a toutefois pas été qualifiée d’incident terroriste. Cette caractérisation aurait permis de mobiliser des moyens d’enquête plus importants.

Le commissaire adjoint de la police de Nouvelle-Galles du Sud, David Hudson, s’exprime à Sydney, le 29 janvier 2025. (Crédit : Steven Saphore/AAP Image/AP)

Trois incidents distincts de graffitis antijuifs ont été signalés en Australie mercredi soir, dont des insultes antisémites peintes sur le mur de l’école juive Mount Sinai College, à Maroubra.

L’Australie connaît une hausse marquée des actes antisémites depuis le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Selon les données du Conseil exécutif du judaïsme australien, le nombre d’incidents anti-israéliens dans le pays a quadruplé au cours de l’année qui a suivi les massacres meurtriers du Hamas.

Parmi ces incidents figurent plusieurs incendies criminels visant des synagogues et des centres communautaires à Sydney et Melbourne, ainsi que des graffitis antijuifs et anti-israéliens sur des propriétés et des véhicules dans des zones à forte population juive. Le mois dernier, un rassemblement néo-nazi a également eu lieu près du parlement de Melbourne.

En décembre 2024, l’État de Nouvelle-Galles du Sud a mis en place la Strike Force Pearl, une unité spéciale composée d’agents de la lutte contre le terrorisme et des forces d’intervention, chargée d’enquêter sur les crimes de haine antisémites dans l’est de Sydney, après un incendie criminel contre la synagogue Adass Israel.

La police fédérale australienne a également lancé l’opération Avalite, visant à enquêter sur la hausse des crimes antisémites après l’attaque du Hamas en Israël.

La semaine dernière, pour la première fois, la police australienne a révélé qu’elle soupçonnait que la vague actuelle d’attaques antisémites dans le pays pourrait être coordonnée par des acteurs étrangers.

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