Syrie: l’opposition en exil dénonce la « mascarade » des élections
"Le régime n'a pas connu d'élections depuis sa prise de pouvoir il y a 50 ans", a dénoncé Nasr Hariri, le chef de la principale coalition de l'opposition syrienne en exil
L’opposition syrienne en exil a qualifié de « mascarade » les élections législatives organisées dimanche dans les zones gouvernementales du pays morcelé par la guerre, un scrutin auquel des millions de réfugiés à l’étranger ne peuvent notamment pas participer.
Le parti Baas, au pouvoir depuis un demi-siècle et intimement lié au clan Assad, remporte généralement haut la main ces législatives organisées tous les quatre ans pour élire 250 députés. Mais avec le conflit qui déchire le pays depuis 2011, la majorité des opposants vivent en exil ou dans les secteurs échappant au contrôle de Damas.
« Le régime n’a pas connu d’élections depuis sa prise de pouvoir il y a 50 ans, tout ce qui est organisé au titre d’élections sont des mascarades qui se déroulent sous une poigne sécuritaire et militaire », a dénoncé Nasr Hariri, le chef de la principale coalition de l’opposition syrienne en exil.
Interrogé par l’AFP, M. Hariri a fustigé « un Parlement de façade, utilisé par le régime pour faire passer des législations qui servent la clique au pouvoir ».
Il s’agit des troisièmes élections parlementaires depuis le début d’une guerre ayant fait plus de 380.000 morts et provoqué l’exode de millions de personnes.
Les millions de Syriens à l’étranger, parmi lesquels une majorité de réfugiés, n’ont pas pu participer au scrutin de dimanche à moins de rentrer au pays.
Une autre figure de l’opposition, Obeida al-Nahhas, a dénoncé samedi une « mascarade grossière ».
Accusant le régime de « distribuer les postes aux plus loyalistes », il a estimé dans un communiqué que « l’ère de la dictature et de la tyrannie » avaient transformé le scrutin en un évènement « opportuniste (…) qui vide les élections de leur véritable sens démocratique ».
Depuis le début du conflit, les négociations organisées sous l’égide de l’ONU, auxquelles participe l’opposition en exil, n’ont jamais abouti à une solution politique. Ces pourparlers ont été progressivement éclipsés par un processus parallèle parrainé par la Russie, grand allié du régime, et la Turquie, qui soutient des groupes rebelles.