Tollé au tribunal qui a condamné à 19 ans de prison l’homme qui a tué sa fiancée
Les familles de la victime et de l'accusé se sont insultées lors du verdict ; l'homme de Galilée a plaidé coupable, et son accusation est passée de meurtre à homicide involontaire

Le tribunal de district de Nazareth a condamné jeudi un homme à 19 ans de prison pour le meurtre de sa petite amie, dans le cadre d’une négociation de peine dénoncée par la famille de la victime qui voulait le faire condamner pour meurtre.
Riad Rushrush, 29 ans, qui a été reconnu coupable d’homicide involontaire plus tôt cette année pour la mort en 2017 de Tehila Nagar, 31 ans, a également été condamné à verser 258 000 shekels (64 500 euros) à la famille de sa victime.
Au cours de la sentence, les membres des familles de Nagar et de Rushrush se sont affrontés en criant, interrompant ainsi l’audience.
S’adressant aux médias après la condamnation, la famille de Nagar a déclaré que la peine de prison n’était pas suffisante et que justice n’avait pas été rendue car, ont-ils insisté, Nagar avait été assassinée.
« Il n’a pas seulement tué ma fille, il l’a assassinée », a dit la mère de Nagar en larmes. « De sang-froid. »
Zahava Nagar a déclaré que son mari n’a pas pu se rendre au tribunal parce qu’il était tellement contrarié par la condamnation de Rushrush pour l’accusation moins lourde d’homicide involontaire. Une condamnation pour meurtre aurait rendu possible une condamnation à perpétuité, en Israël 25 ans de prison.
גזר הדין של ראאד רושרוש | בני משפחת רושרוש איימו על בני משפחת נגר ואלה ממתינים כעת לליווי של משטרה קודם שיצאו את בית המשפט. בני משפחת נגר מבקשים מבית המשפט להוציא צו הרחקה נגד בני משפחת רושרוש
(אורלי אלקלעי) pic.twitter.com/jJKRUaVVO9— כאן חדשות (@kann_news) November 21, 2019
La sœur de Nagar, Natalie Ahituv-Nagar, a déclaré : « Je pense que la décision du tribunal est erronée, elle est totalement inacceptable pour nous. Dix-neuf ans, depuis le jour où il a été arrêté – c’est juste une blague. Il l’a assassinée de sang-froid. »
Ahituv-Nagar a fait remarquer qu’en plus d’avoir tué sa sœur, Rushrush a été accusé de l’avoir exploitée financièrement et sexuellement, ainsi que de l’avoir maltraitée physiquement à d’autres occasions.
« C’est un scandale », a-t-elle dit. « Les juges n’ont pas rendu justice. »
Ahituv-Nagar a déclaré aux médias que Rushrush et sa famille l’avaient menacée, elle et sa famille, dans la salle d’audience et qu’ils s’inquiétaient pour leur sécurité.
« Ma grande crainte, c’est que dans peu de temps, il sera libéré, il sera libre », a-t-elle ajouté.
Rushrush a été inculpé début 2017 pour meurtre dans la mort de Nagar, sa petite amie depuis un an et demi. Ses avocats ont contesté l’accusation, faisant valoir que toute l’affaire de l’accusation était fondée sur des preuves circonstancielles. En février 2019, les procureurs ont admis qu’il y avait des « difficultés juridiques » dans cette affaire, et ont annoncé l’accord de négociation de peine avec déclassement des charges.

Rushrush, un résident de la ville de Maghar, en majorité druze et arabe, dans le nord d’Israël, a clamé son innocence tout au long de son procès, bien que des amis et des membres de sa famille aient témoigné qu’il battait Nagar régulièrement.
Deux semaines avant que son corps ne soit retrouvé sur le bord de la route près de la ville de Migdal en Galilée, la famille de Nagar a déposé une plainte contre Rushrush pour violence domestique.
La police a arrêté Rushrush et l’a placé en garde à vue pendant plusieurs jours, mais a finalement été contrainte de le libérer lorsque Nagar a refusé de témoigner contre lui. L’affaire contre lui a été classée faute de preuves.
La nuit du meurtre, Rushrush aurait convaincu Nagar de le rencontrer dans un café de Tibériade pour discuter de leur relation. Sur le chemin du retour, les procureurs disent qu’il a arrêté son véhicule sur le côté de la route 90, où il l’a matraquée à mort.
Le lendemain matin, des ouvriers du bâtiment l’ont retrouvée dans des buissons sur le bord de la route, battue à mort.
Au cours de l’enquête, la police a trouvé des traces de sang dans sa voiture.
C’est vous qui le dites...