Trump, victorieux, a tenté d’attirer les électeurs juifs en affichant son soutien à Israël, en vain
Bien qu'il ait encouragé Israël dans sa guerre et prôné une fin rapide des combats à Gaza, Trump s'est engagé à ne pas initier de nouvelles guerres, mais plutôt à les arreter
WASHINGTON (JTA) – La victoire de Donald Trump pourrait redéfinir les États-Unis et transformer les relations avec Israël, alors qu’une nouvelle administration dont les priorités intérieures diffèrent de celles de nombreux Juifs américains se prépare à entrer en fonction.
De nombreux juifs américains estiment que le pogrom perpétré par le groupe palestinien du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, qui a déclenché une guerre sur plusieurs fronts et entraîné une flambée mondiale de l’antisémitisme, a façonné la campagne électorale. Cette guerre a exacerbé les divisions au sein du Parti démocrate, dont l’aile progressiste a poussé la vice-présidente Kamala Harris à modérer son soutien à Israël, tandis que chaque camp accusait l’autre d’être antisémite, anti-Israël et fasciste.
Trump a centré son discours auprès des électeurs juifs sur son soutien indéfectible à Israël, mettant en avant son bilan lors de son précédent passage à la Maison Blanche au cours duquel il a satisfait a une longue liste de priorités du gouvernement israélien, du transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem à la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, en passant par la conclusion d’accords de normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes. Avant le scrutin, les sondages indiquaient une nette préférence des Israéliens pour Trump face à Harris.
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Trump s’est également engagé à réprimer les manifestations anti-Israël dans les universités, qui, comme l’ont souligné de nombreux étudiants juifs, créent une atmosphère d’antisémitisme. Trump a promis de couper les financements des établissements qui ne protègent pas suffisamment leurs étudiants juifs et qu’il expulserait les étudiants étrangers impliqués dans de tels mouvements.
Bien qu’il ait encouragé Israël à atteindre ses objectifs, Trump a appelé à une fin rapide des combats à Gaza, une demande à laquelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu n’a pas encore répondu. « Je ne commencerai pas de guerres, je vais les arrêter », a-t-il déclaré lors de son discours de victoire.
Il a également affirmé à plusieurs reprises que la survie d’Israël dépendait de son élection, tout en faisant campagne aux côtés de virulents détracteurs d’Israël dont il a fait l’éloge.
Par ailleurs, de nombreux Juifs, et parmi eux nombre de ses partisans, ont été déconcertés lorsqu’il a dit que s’il perdait les élections, ce serait en partie à cause d’eux. Bien qu’il ait cherché à obtenir une part historiquement importante du vote juif, les sondages de sortie des urnes montrent que la grande majorité des Juifs ont voté pour Harris.
À plus long terme, Trump – par ses associations avec des isolationnistes comme son colistier, le sénateur de l’Ohio J.D. Vance, et Tucker Carlson, l’animateur de talk-show qui a récemment interviewé un négationniste de la Shoah et qui est devenu un conseiller informel de Trump – semble favoriser un recul du rôle traditionnellement robuste des États-Unis sur la scène mondiale.
Plus généralement, Trump a mené une campagne promettant à la fois un retour et une accélération des politiques de sa première administration, de 2017 à 2021. Des groupes extérieurs et des think tanks composés d’anciens de son administration ont proposé une expansion massive des pouvoirs exécutifs. Il prévoit des expulsions massives d’immigrés et des politiques sociales favorisant l’influence chrétienne dans le gouvernement. Il a également promis de « châtier » ses opposants, envisageant leur emprisonnement, et a plusieurs fois évoqué « l’ennemi intérieur » des États-Unis.
Harris, de son côté, s’est engagée à poursuivre le programme du président Joe Biden, y compris son soutien à Israël, tout en faisant pression pour un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages enlevés par le Hamas.
Biden et Harris ont également œuvré en faveur d’un cessez-le-feu au Liban et pour éviter une nouvelle escalade des tensions avec l’Iran. Ils ont critiqué la conduite de la guerre menée par Netanyahu et ont jugé qu’Israël était au moins partiellement responsable des conditions humanitaires désastreuses qui règnent à Gaza.
Harris a accusé Trump d’encourager les nationalistes blancs en tenant des propos dénigrant les populations vulnérables, et a souligné ses liens avec des figures aux discours antisémites, comme Ye, anciennement Kanye West, et Nick Fuentes, négationniste de la Shoah.
Les sondages réalisés avant et pendant le scrutin ont révélé que la majorité des Juifs étaient opposés à Trump, partageant peu de ses orientations politiques, qu’il s’agisse de la suppression des protections fédérales pour l’avortement ou de ses promesses draconiennes en matière d’immigration.
La communauté orthodoxe, qui a soutenu Trump en grand nombre, fait exception à la règle. Trump a salué ce soutien lors de sa visite sur la tombe du rabbin Menachem Mendel Schneerson, le défunt leader du mouvement hassidique Habad.
Les électeurs juifs ont été fortement ciblés par des communications de campagne sur Israël, les échanges étant particulièrement intenses dans le Michigan, où réside également une importante population arabo-américaine.
Tout au long de l’année, l’attention s’est concentrée sur sept États clés, considérés comme susceptibles de décider de l’élection et abritant d’importantes communautés juives : l’Arizona, le Nevada, la Caroline du Nord, la Géorgie, le Wisconsin, le Michigan et, le plus grand, la Pennsylvanie, qui compte environ 400 000 Juifs
Alors que les bulletins de vote continuaient d’être dépouillés mercredi, Trump était en tête dans chacun d’eux.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.
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